Casamance : la relance de la riziculture de mangrove est un grand défi

Jeudi 13 Mars 2014

Marie-Christine Cormier Salem, directrice de recherche à l’Institut recherche pour le développement (IRD), a prôné, jeudi à Ziguinchor, la relance de la riziculture de mangrove en Casamance, estimant que c’est un ‘’grand défi’’ pour assurer la sécurité alimentaire.


‘’Parmi les grands enjeux actuels de la sécurité alimentaire, (il y a la nécessité) de produire suffisamment de riz et dans de bonnes conditions. Relancer la riziculture de la mangrove en Casamance est un grand défi’’, a-t-elle déclaré aux journalistes, en marge de la cérémonie de lancement du programme de gouvernance citoyenne concertée du littoral. 

Prévu pour durer 4 ans, le programme concerne 5 régions frontalières du Sénégal, de la Guinée-Bissau et de la République de Guinée.

Mme Salem, auteur d’une thèse intitulée ‘’Gestion et évolution des espèces aquatiques en Casamance’’, publiée en 1992 par l’IRD, a expliqué le recul de la riziculture de mangrove en Casamance par ''la salinisation des eaux et des sols et l’exode de la main-d’œuvre rurale vers les centres urbains''.

’’Il ne s’agit pas seulement d'apporter des techniques venues d’ailleurs. Mais, c’est de mieux valoriser les savoirs et savoir-faire qui existent en Casamance’’ pour relancer la riziculture de mangrove dans la région méridionale, a estimé la directrice de recherche de l’IRD.

‘’Il y a ici un exemple qui est remarquable d’une riziculture dans des sols qui sont salés avec des espèces et des variétés de riz qui sont parfaitement adaptées à ces conditions pédo-climatiques et hydrologiques qui sont complètement dégradées’’, a-t-elle fait valoir.

Mme Salem a relevé l'existence ''d’autres activités telles que la cueillette des huîtres qui doivent faire l’objet d’une meilleure connaissance pour accompagner les populations''. 

‘’ Il y a peut-être lieu d’essayer de mieux promouvoir les productions localisées qui sont issues de la mangrove. On pense au miel, au sel, aux huîtres et aux crevettes’’, a-t-elle déclaré.

La directrice de recherche de l'IRD estime ''qu’il serait très intéressant de travailler sur les produits du terroir en y associant tous les niveaux de biodiversité à la fois biologique, génétique, culturelle, etc.''.
APS
Actu-Economie


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