Covid-19 : moins sévère et plus contagieux, le variant Omicron n’est pour autant pas bénin – OMS

Lundi 10 Janvier 2022

Alors que les cas de contaminations du nouveau coronavirus continuent d’atteindre des records en Europe et en Amérique du Nord, l’inquiétude demeure du côté de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) même si le variant Omicron semble moins sévère.


« Bien qu’Omicron semble moins grave que Delta, en particulier chez les personnes vaccinées, cela ne signifie pas qu’il faille qualifier ce variant de bénin », a déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur général de l’OMS. Tout comme les variants précédents, Omicron conduit également à « des hospitalisations et tue des gens ».

« En fait, le tsunami de cas est tellement énorme et rapide, qu’il submerge les systèmes de santé du monde entier », a détaillé le Dr Tedros, ajoutant que les hôpitaux deviennent « surpeuplés et manquent de personnel ». Cela entraîne en outre « des décès évitables dus non seulement au coronavirus mais aussi à d’autres maladies et blessures pour lesquelles les patients ne peuvent pas recevoir de soins en temps voulu ».

Lors des fêtes de fin d’année, le plus grand nombre de cas depuis le début de la pandémie

Dans ce contexte d’une pandémie marquée par Delta et Omicron, la semaine dernière a été un nouveau tournant.

« Le plus grand nombre de cas de Covid-19 a été signalé jusqu’à présent dans la pandémie », a indiqué le Dr. Tedros. « Et nous savons, avec certitude, qu’il s’agit d’une sous-estimation des cas parce que les chiffres rapportés ne reflètent pas l’accumulation des tests autour des vacances, le nombre d’autotests positifs non enregistrés et les systèmes de surveillance chargés qui manquent des cas dans le monde entier », a-t-il ajouté.

Pour le chef de l’OMS, ces nouvelles données ont l’intérêt de montrer que les vaccins de première génération n’arrêtent peut-être pas toutes les infections et la transmission, mais ils restent très efficaces pour réduire les hospitalisations et les décès dus à ce virus. Ainsi, outre la vaccination, les mesures sociales de santé publique, notamment le port de masques bien ajustés, la prise de distance, l’évitement des foules et l’amélioration et l’investissement dans la ventilation sont importants pour limiter la transmission du nouveau coronavirus.

Or sur le front des vaccins et au rythme actuel du déploiement du sérum, 109 pays ne parviendraient pas à vacciner complètement 70% de leur population d’ici le début de juillet 2022.

« L’essence de cette disparité est que certains pays se dirigent vers la vaccination des citoyens une quatrième fois, tandis que d’autres n’ont même pas eu un approvisionnement régulier suffisant pour vacciner leurs travailleurs de la santé et les personnes les plus à risque », a une nouvelle fois regretté le Dr. Tedros.

Faibles taux de vaccination et émergence d’Alpha, Beta, Delta, Gamma et Omicron

« Des doses de rappel après rappel dans un petit nombre de pays ne mettra pas fin à une pandémie alors que des milliards de personnes restent totalement dépourvues de protection dans certains pays », a mis en garde le chef de l’OMS, insistant sur le fait que « l’iniquité en matière de vaccins est une tueuse de personnes et d’emplois et elle compromet une reprise économique mondiale ».

Plus largement, il estime que les variants Alpha, Beta, Delta, Gamma et Omicron reflètent en partie des faibles taux de vaccination. « Nous avons créé les conditions parfaites pour l’émergence de variants », a-t-il dit, relevant que « l’inégalité en matière de vaccins et de santé en général ont été les plus grands échecs de l’année dernière ».

Car si certains pays ont eu suffisamment d’équipements de protection individuelle, de tests et de vaccins à stocker tout au long de cette pandémie, de nombreux pays, notamment en développement, n’en ont pas assez pour répondre aux besoins de base ou à des objectifs modestes, dont aucun pays riche ne se serait satisfait. Malgré ce sombre tableau d’iniquité, l’OMS espère qu’il est encore possible d’« inverser la tendance ».

Plus de 293 millions de cas dans le monde dont 5,4 millions de morts

« À court terme, nous pouvons mettre un terme à la phase aiguë de cette pandémie tout en nous préparant dès maintenant à celles qui suivront », a affirmé le chef de l’OMS. L’aube d’une nouvelle année offre ainsi l’occasion de renouveler une réponse collective à une menace commune.

L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU espère que les dirigeants mondiaux qui ont fait preuve d’une telle détermination pour protéger leurs propres populations étendront cette détermination pour s’assurer que le monde entier est sûr et protégé.

« Et cette pandémie ne s’arrêtera pas tant que nous ne l’aurons pas fait ! », a mis en garde le Dr Tedros, rappelant la résolution du Nouvel An consistant à soutenir la campagne visant à vacciner 70% des personnes dans chaque pays d’ici le milieu de l’année 2022. « Et en plus de cela, faire en sorte que des traitements révolutionnaires, ainsi que des tests fiables, soient disponibles dans tous les pays ».

Plus de 293,7 millions de cas ont été recensés depuis la découverte du virus, en décembre 2019. La pandémie de Covid-19 a fait au moins 5,4 millions de morts dans le monde depuis décembre 2019, selon un décompte établi jeudi par l’OMS.

Au 5 janvier 2022, plus de 9 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont la majorité dans les pays riches.

 

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