Investissements étrangers : des tendances divergentes face aux défis mondiaux

Mercredi 22 Janvier 2025

Les investissements directs étrangers ont diminué d'environ 8 % en 2024, ce qui remet en question les progrès réalisés dans le cadre des objectifs de développement durable, qui dépendent fortement du financement de projets internationaux.


© Shutterstock/PradeepGaurs | Usine de fabrication de circuits intégrés dans l'État d'Uttar Pradesh, en Inde. Les mégaprojets Les mégaprojets dans le domaine des semi-conducteurs ont largement stimulé les investissements mondiaux dans les installations nouvelles en 2024.
© Shutterstock/PradeepGaurs | Usine de fabrication de circuits intégrés dans l'État d'Uttar Pradesh, en Inde. Les mégaprojets Les mégaprojets dans le domaine des semi-conducteurs ont largement stimulé les investissements mondiaux dans les installations nouvelles en 2024.
L'investissement direct étranger (IDE) est à la croisée des chemins, selon le dernier Global Investment Trends Monitor  publié par ONU commerce et développement (CNUCED) le 20 janvier.

En 2024, l'IDE mondial a augmenté de 11 % pour atteindre un montant estimé à 1,400 milliards de dollars, mais a diminué de 8 % si l'on exclut les flux transitant par les économies intermédiaires européennes – qui servent souvent de points de transfert pour les investissements avant qu'ils n'atteignent leur destination finale – reflétant un monde aux prises avec une dynamique économique changeante et des incertitudes persistantes.
 

Économies développées : l'histoire de deux régions

 
Les économies développées ont connu de forts contrastes. L'Amérique du Nord a connu une hausse de 13 % de l'IDE, grâce à une augmentation de 80 % des fusions et acquisitions aux États-Unis. La valeur des projets « greenfield » - nouveaux investissements sur les marchés étrangers - a bondi de 93 % aux États-Unis, atteignant 266 milliards de dollars, sous l'impulsion des mégaprojets de semi-conducteurs. Le Royaume-Uni a également enregistré une augmentation de 32 % des investissements de création, pour atteindre 85 milliards de dollars, et l'Italie a fait un bond remarquable de 71 %, pour atteindre 43 milliards de dollars.

L'Europe, en revanche, a été confrontée à de fortes baisses. L'IDE a chuté de 45 % si l'on exclut les économies intermédiaires, 18 des 27 pays de l'Union européenne ayant enregistré des baisses. L'IDE de l'Allemagne a chuté de 60 % et celui de l'Italie de 35 %. Même les nouveaux investissements, essentiels pour la croissance future, ont chuté de 10 % en Europe, bien que la région ait connu une augmentation de 15 % de la valeur totale des projets, ce qui témoigne de l'importance de quelques projets de grande envergure.
Le financement de projets internationaux – un moteur essentiel pour les investissements dans les infrastructures et l'énergie – a également été confronté à des difficultés, le nombre d'opérations ayant chuté de 26 % et leur valeur de près d'un tiers dans les économies développées.
 

Économies en développement : Signaux mitigés

 
Dans les économies en développement, l'IDE a diminué de 2 %, marquant ainsi la deuxième baisse annuelle consécutive. Cette baisse menace les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), qui dépendent fortement de la finance internationale. Les investissements liés aux ODD ont chuté de 11 % au niveau mondial en 2024, avec moins de projets dans l'agroalimentaire, les infrastructures, l'eau et l'assainissement qu'en 2015, lorsque les objectifs ont été adoptés.

L'Asie, la plus grande bénéficiaire d'IDE parmi les régions en développement, a vu les flux entrants diminuer de 7 %. La Chine a subi une chute de 29 %, et se trouve désormais à 40 % en dessous de son pic de 2022. En revanche, l'Inde a enregistré une augmentation de 13 % de l'IDE, stimulée par la croissance des annonces de nouveaux projets. Dans le même temps, les pays de l'ANASE (Brunei Darussalam, Birmanie, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Viêt Nam) ont connu une croissance modeste, l'IDE augmentant de 2 % pour atteindre le chiffre record de 235 milliards de dollars.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, l'IDE a diminué de 9 %, avec une baisse de 5 % au Brésil. Toutefois, le nombre et la valeur des nouveaux projets ont augmenté au Brésil, en Argentine et en Colombie, ce qui laisse présager une reprise potentielle. Au Mexique, l'IDE a augmenté de 11 %, malgré des annonces de projets régionaux plus faibles, ce qui montre une certaine résistance face à des défis plus vastes.

L'Afrique s'est distinguée en enregistrant une hausse de 84 % de l'IDE pour atteindre 94 milliards de dollars, en grande partie grâce à un seul mégaprojet en Égypte. Si l'on exclut ce projet, l'IDE du continent a augmenté de 23 %, bien que le chiffre global soit resté modeste, à 50 milliards de dollars.
 

La route à suivre : un optimisme prudent

 
À l'horizon 2025, on s'attend à une croissance modérée de l'IDE, soutenue par l'amélioration des conditions de financement et la reprise des fusions-acquisitions. Toutefois, les risques et les incertitudes – notamment les tensions géopolitiques et l'instabilité économique mondiale – posent des défis importants.

Le déclin continu des investissements de création et du financement de projets internationaux souligne la nécessité de stratégies solides et diversifiées pour attirer et soutenir les investissements, en particulier dans les secteurs essentiels au développement durable. Pour les économies développées et en développement, les enjeux sont élevés alors qu'elles naviguent dans ce paysage complexe.
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