Journée Internationale de la Jeunesse : Les jeunes, toujours à la quête d’un avenir meilleur

Le monde compte un milliard de jeunes, qui portent en eux un milliard d'espoirs, d'un avenir meilleur, un milliard d'idées pour changer le monde. Adoptée par l'Assemblée générale des Nations-Unies le 17 décembre 1999, la Journée Internationale de la jeunesse est célébrée dans le calendrier international, le 12 août de chaque année. L'objectif de cette journée est de promouvoir ou mieux de développer, entre autres, la conscience des jeunes en ce qui concerne l’éducation, l’emploi ou encore leur participation effective dans la vie de la société,  et dans le processus de prise de décision. Au Sénégal, en raison de la grève des transports, cette journée est célébrée ce Vendredi23 août.
Cependant, beaucoup de jeunes ignorent l’existence de cette journée qui leur est dédiée. C’est le cas Cheikh Amar, étudiant en droit trouvé au Campus social de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD),  de Dakar  avec un groupe d’amis,  «  je ne savais pas que la journée Internationale de la Jeunesse était célébrée au Sénégal ». Malgré cette ignorance, Cheikh Amar donne son idée de ce à quoi devrait ressembler cette journée. Selon lui, « cette journée devrait être marquée par des forums sur l’emploi, des ateliers sur la problématique des financements de projets ». Il soutient que, « cette journée est  une occasion idéale pour le chef de l’Etat d’honorer sa promesse d’offrir 5.000 emplois à la jeunesse ». Abordant dans le même sens, Maïmouna Ndir, titulaire d’un doctorat en Sciences économiques  à la Faculté des Sciences, affirme que « les jeunes ont nourri beaucoup d’espoirs,  suite à l’annonce du chef de l’Etat  de pourvoir des postes dans la Fonction publique. Cependant  les choses tardent à se concrétiser ».
Si certains jeunes attendent que les promesses de l’Etat se réalisent, d’autres par contre que nous avons rencontrés au marché  ‘Tilène’ s’activent dans plusieurs domaines pour tirer leur épingle du jeu.  Oumar Ba, déplumeur de son état, est d’avis que « la jeunesse n’est pas considérée au Sénégal ». Il déclare que « si tu n’es pas politicien, tu ne peux pas espérer grand-chose de l’Etat ». Selon lui, « les jeunes doivent compter sur eux-mêmes,  en faisant toute sorte de travail sans avoir honte ». Cette assertion, Moustapha Ndiaye l’a bien compris. Vendeur de parapluie en cette période hivernale, il informe que malgré « une licence de comptabilité en poche, cela ne l’empêche pas  d’être marchand ambulant ». « J’ai perdu tout espoir de trouver un emploi dans les entreprises »,  se désole-t-il. Il poursuit pour dire  que « la journée consacrée à la jeunesse ne peut rien m’apporter ». Chez les ouvriers, le langage est tout autre. Moustapha Séne que nous avons croisé dans un chantier se dit fier  de son métier de maçon. Il souligne qu’il n’a rien à envier « aux politiques et aux fonctionnaires ». « Je crois à la force de mon travail, chaque jour, je suis dans les chantiers pour gagner ma vie honnêtement »,  affirme-t-il.  Pour lui, « les millions qui sont investis dans les organes pour la promotion des jeunes ne servent pas grand chose à la jeunesse sénégalaise ».
L’adage dit « dit moi quelle jeunesse tu as, je te dirais quel pays tu seras ». Cependant, si cette jeunesse n’a plus confiance à ses gouvernants,  sera-t-elle en mesure de construire son pays ? Entre espoir et désarroi, les jeunes valsent de plus en plus dans un  avenir incertain et tentent par tous les moyens de tirer le diable par la queue pour s’en sortir.  « Migrations des jeunes : Faire avancer le développement », est le thème de la Journée internationale de la jeunesse 2013. Il est choisi suite au constat fait que les jeunes représentent une part importante des migrations internationales.
Amy Diallo