Le secteur des télécommunications est au cœur d’une évolution majeure avec les innovations sur
les applications informatiques. Cependant, au Sénégal, on constate que la présence des filles dans
les filières des Technologies de l’information et de la Communication (TIC), reste une portion
congrue.
Ainsi, une journée internationale des filles dans les Tic a été lancée depuis quelques années. Cette
initiative entre dans le cadre de la résolution 70 du Projet Genre & équité, dans le secteur des Tic
tenu au Mexique. Le lancement du Projet Genre & Tic s’attèle à mettre en place une stratégie
basée sur l’équité et la légalité du genre par une politique de maintien des filles à l’école. Pour
cela, Mme Béti Lokho Ndiaye, Conseillère technique au ministère de la Communication, des
Télécommunications et de l’Economie numérique, présentatrice du projet, plaide pour « une
mobilisation de ressources nécessaires pour un développement de l’économie numérique » afin
d’accroître « la participation des femmes dans les instances de décision du secteur des Tic ».
Elle estime que « pour réduire la fracture numérique genre, la formation reste le meilleur moyen,
surtout dans les zones rurales qui sont fortement affectées par cette fracture ».
Par ailleurs, le projet Genre & Tic est en droite ligne avec la Stratégie nationale pour l’équité et
l’égalité de genre du ministère de la Femme, de l’Enfant et de l’Entreprenariat, dont l’objectif
est de faire du Sénégal un pays émergent sans discrimination de genre. Selon Mme Ndiaye,
les femmes ont moins de 35% de chance que les hommes d’intégrer le secteur des Tic. « Cela
n’est pas dû à une question d’incompétence, mais reste une question d’opportunité » souligne le
directeur de l’ESMT (Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications).
Pour sa part, le directeur de Cabinet du ministre de la Communication, Ababacar Guèye, dans
son intervention, a réitéré l’engagement de son département « à instaurer un environnement
socioculturel, juridique et économique d’égalité des genres dans le secteur des Tic à travers
le projet Genre & Tic ». Selon M. Guèye, « le projet vise à promouvoir l’autonomisation des
femmes grâce aux Tic ». Il soutient que, « les Tic contribuent à accélérer les progrès d’accès des
filles et des femmes à cet outil moderne qui est la technologie ». Son homologue du ministère
de la Femme, de l’Enfant et de l’Entreprenariat féminin, indique que « les Tic font accroître la
création d’emplois, y compris pour les femmes ». De l’avis de Mme Absa Wade Ngom, « l’accès
à l’internet ne s’est pas encore généralisé dans nos pays ». Il est cependant heureux de
constater, que les organisations internationales et la Société civile s’engagent à côté de l’Etat du
Sénégal « sur les questions relatives à la démocratisation de la filière des Tic », déclare Mme
Ngom.
Le projet Genre & Tic bénéficie de l’appui de la fondation SONATEL, de l’ESMT qui vont
assurer la formation et de l’Union Internationale des Télécommunications(UIT) qui va financer
une partie du projet étalé sur trois ans. Les actions du projet tourneront autour d’une campagne
de sensibilisation, d’appui à l’entreprenariat féminin dans le secteur des Tic. Un concours destiné
aux filles sera organisé dans les écoles et les plus méritantes seront primées. Ainsi, il est prévu
que quelque 1.000 jeunes filles et femmes seront formées au métier des Tic et les 500 ordinateurs
destinés aux filles dans le cadre du projet seront subventionnés.
Amy Diallo