Ce n’est pas la première fois que le Sénégal se prête à un tel exercice, mais c’est bien une première pour le gouvernement de Macky Sall. Il a besoin de beaucoup d’argent, 7.000 milliards de francs CFA, pour le financement des projets de développement contenus dans la Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES), le document de politiques économiques des vainqueurs de l’élection présidentielle du 25 mars 2012.
Abdoulaye Diop, le ministre de l’Economie et des Finances d’Abdoulaye Wade n’avait lui besoin que de 1.800 milliards de FCFA pour financer ses projets de développement, quand il se rendait au Groupe consultatif avec son patron d’alors, Cheikh Adjibou Soumaré, en octobre 2006. Il était revenu de Paris, avec des promesses de financement qui avaient dépassé toutes les espérances, 2.400 milliards de FCFA ! C’était avant la grave crise qui allait secouer l’économie sénégalaise, les années qui ont suivi 2006. C’est précisément à cette époque, que l’on pouvait valablement espérer que le Sénégal pouvait atteindre l’émergence économique, si la cadence était maintenue. La question qui se pose maintenant est de savoir est-ce-que Amadou Kane, l’actuel ministre de l’Economie et des Finances pourra faire mieux qu’Abdoulaye Diop ? Ce dernier avait l’avantage d’avoir hérité d’une situation macroéconomique plutôt stable et assainie, où les clignotants étaient au vert. Alors qu’Amadou Kane lui a hérité d’une situation économique dominée par les urgences. Il l’a lui-même indiqué à plusieurs reprises, « tout est urgence ». Il faut ajouter à cette situation difficile de l’économie sénégalaise, le retour de la Côte d’Ivoire sur la scène. Ce géant économique de la sous-région Afrique de l’Ouest a en tout cas réussi à mobiliser 11.000 milliards de FCFA, lors de son passage au Groupe consultatif. Mais cela s’explique, par le fait qu’elle regorge d’innombrables potentialités. Le fait même de sortir fraichement d’une guerre fratricide et d’une situation politique encore assez fragile, n’a pas fait hésiter les investisseurs. Cela veut tout simplement dire que la Côte d’Ivoire, est le premier choix des investisseurs en zone Uemoa. Maintenant est-ce-que le Sénégal est le deuxième choix, c’est là où réside la question. Il faudra attendre les résultats de la rencontre capitale entre le Sénégal et ses invités au Groupe consultatif.
Le Sénégal peut certes faire prévaloir une certaine stabilité politique et sociale, mais il va forcément souffrir de ce retour de la Côte d’Ivoire sur la scène économique sous-régionale, avec ses projets impressionnants. Ce qui fait que beaucoup d’investisseurs vont sans doute préférer se rendre en Côte d’Ivoire que de venir au Sénégal. Il faudra donc pour les experts sénégalais qui vont présenter la Stratégie nationale de développement économique au Groupe consultatif, d’être très convaincants. En 2006, le document de stratégie de réduction de la pauvreté deuxième génération (DRSP2) et la stratégie de croissance accélérée (SCA) avaient séduit les partenaires, qui n’ont pas hésité à s’engager pour le Sénégal. Cela en dépit du fait qu’Abdoulaye Wade avait commencé à dérouler sa fameuse diversification des partenaires économiques. Les partenaires traditionnels n’avaient pas hésité à s’engager pour le Sénégal, malgré cette concurrence qui se faisait jour avec la Chine, l’Inde etc.
La SNDES qui n’est en fin de compte qu’une reformulation du Document de politiques économiques et sociales (DPES), auquel on a ajouté le programme « Yoonu yokouté », pourra sans doute séduire les partenaires et les investisseurs privés aussi bien nationaux qu’internationaux. Toutefois, il faudra de la part du département chargé de l’Economie et des Finances donner des garanties à ses invités. Ces garanties devront porter sur la bonne gouvernance économique, un aspect sur lequel beaucoup d’efforts restent à fournir, malgré les déclarations de bonnes intentions du président. Le gouvernement du Sénégal devra donner des garanties sur une bonne administration de la justice, ce qui n’est pas totalement acquis en ce moment, avec une justice que certains qualifient à tort ou à raison de justice des vainqueurs. Et enfin, donner des gages d’un apaisement du climat social. Parce que les bailleurs et les investisseurs ne tomberont sans doute pas dans le piège des chiffres, très bien fait et très bien présenté, avec comme unique objectif, faire mordre à l’hameçon. Le rééquilibrage du déficit budgétaire, une notation qui évolue positivement pèseront sans doute dans le choix, mais il faudra qu’ils soient accompagnés de ces garanties et de projets qui séduisent.
Ismaïla BA
Abdoulaye Diop, le ministre de l’Economie et des Finances d’Abdoulaye Wade n’avait lui besoin que de 1.800 milliards de FCFA pour financer ses projets de développement, quand il se rendait au Groupe consultatif avec son patron d’alors, Cheikh Adjibou Soumaré, en octobre 2006. Il était revenu de Paris, avec des promesses de financement qui avaient dépassé toutes les espérances, 2.400 milliards de FCFA ! C’était avant la grave crise qui allait secouer l’économie sénégalaise, les années qui ont suivi 2006. C’est précisément à cette époque, que l’on pouvait valablement espérer que le Sénégal pouvait atteindre l’émergence économique, si la cadence était maintenue. La question qui se pose maintenant est de savoir est-ce-que Amadou Kane, l’actuel ministre de l’Economie et des Finances pourra faire mieux qu’Abdoulaye Diop ? Ce dernier avait l’avantage d’avoir hérité d’une situation macroéconomique plutôt stable et assainie, où les clignotants étaient au vert. Alors qu’Amadou Kane lui a hérité d’une situation économique dominée par les urgences. Il l’a lui-même indiqué à plusieurs reprises, « tout est urgence ». Il faut ajouter à cette situation difficile de l’économie sénégalaise, le retour de la Côte d’Ivoire sur la scène. Ce géant économique de la sous-région Afrique de l’Ouest a en tout cas réussi à mobiliser 11.000 milliards de FCFA, lors de son passage au Groupe consultatif. Mais cela s’explique, par le fait qu’elle regorge d’innombrables potentialités. Le fait même de sortir fraichement d’une guerre fratricide et d’une situation politique encore assez fragile, n’a pas fait hésiter les investisseurs. Cela veut tout simplement dire que la Côte d’Ivoire, est le premier choix des investisseurs en zone Uemoa. Maintenant est-ce-que le Sénégal est le deuxième choix, c’est là où réside la question. Il faudra attendre les résultats de la rencontre capitale entre le Sénégal et ses invités au Groupe consultatif.
Le Sénégal peut certes faire prévaloir une certaine stabilité politique et sociale, mais il va forcément souffrir de ce retour de la Côte d’Ivoire sur la scène économique sous-régionale, avec ses projets impressionnants. Ce qui fait que beaucoup d’investisseurs vont sans doute préférer se rendre en Côte d’Ivoire que de venir au Sénégal. Il faudra donc pour les experts sénégalais qui vont présenter la Stratégie nationale de développement économique au Groupe consultatif, d’être très convaincants. En 2006, le document de stratégie de réduction de la pauvreté deuxième génération (DRSP2) et la stratégie de croissance accélérée (SCA) avaient séduit les partenaires, qui n’ont pas hésité à s’engager pour le Sénégal. Cela en dépit du fait qu’Abdoulaye Wade avait commencé à dérouler sa fameuse diversification des partenaires économiques. Les partenaires traditionnels n’avaient pas hésité à s’engager pour le Sénégal, malgré cette concurrence qui se faisait jour avec la Chine, l’Inde etc.
La SNDES qui n’est en fin de compte qu’une reformulation du Document de politiques économiques et sociales (DPES), auquel on a ajouté le programme « Yoonu yokouté », pourra sans doute séduire les partenaires et les investisseurs privés aussi bien nationaux qu’internationaux. Toutefois, il faudra de la part du département chargé de l’Economie et des Finances donner des garanties à ses invités. Ces garanties devront porter sur la bonne gouvernance économique, un aspect sur lequel beaucoup d’efforts restent à fournir, malgré les déclarations de bonnes intentions du président. Le gouvernement du Sénégal devra donner des garanties sur une bonne administration de la justice, ce qui n’est pas totalement acquis en ce moment, avec une justice que certains qualifient à tort ou à raison de justice des vainqueurs. Et enfin, donner des gages d’un apaisement du climat social. Parce que les bailleurs et les investisseurs ne tomberont sans doute pas dans le piège des chiffres, très bien fait et très bien présenté, avec comme unique objectif, faire mordre à l’hameçon. Le rééquilibrage du déficit budgétaire, une notation qui évolue positivement pèseront sans doute dans le choix, mais il faudra qu’ils soient accompagnés de ces garanties et de projets qui séduisent.
Ismaïla BA