Le président Macky Sall au forum de Paris
Il introduisait le thème de la rencontre mensuelle dénommée « Les samedis de l’économie »organisée par le bureau régional de l’Afrique de l’Ouest de la Fondation Rosa Luxemburg et axé sur « Le patriotisme économique ».
« Au Sénégal, soutient-il, depuis plusieurs décennies, la notion de patriotisme économique semble avoir été abandonnée par les pouvoirs publiques, surtout depuis l’avènement des programmes d’ajustement structurels imposés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale ». Il ajoute que le secteur privé national, surtout les PME/PMI, se plaint d’être laissé en rade dans le cadre de la commande publique au profit d’entreprises étrangères. « Cela a été observé dans plusieurs secteurs, notamment dans le bâtiment et travaux publics (BTP), dans lequel le Sénégal dispose pourtant d’une expertise avérée », soutient M. Dembelé. Il a également donné l’exemple de la réaction vive des acteurs de la pêche après les accords passés entre le Sénégal et l’Union européenne (UE) dont les critiques disent qu’ils vont léser les intérêts du secteur privé national et les acteurs de la pêche artisanale. « Cela semble également le cas dans le secteur des mines dominé par les entreprises étrangères. Or ces deux secteurs sont stratégiques pour l’économie sénégalaise », affirme encore le président d’ARCADE.
Prenant le cas des privatisations des entreprises publiques ou parapubliques, M. Dembelé qu’on retrouve le même scénario. Selon lui, sous la pression des bailleurs de fonds, surtout des institutions financières internationales, l’Etat a toujours donné la priorité à des partenaires stratégiques c’est-à-dire à des entreprises étrangères, plutôt à des entreprises nationale. Et dans plusieurs cas, le repreneur stratégique cherche à maximiser son profit sans pour autant remplir certaines de ses obligations vis-à-vis de l’Etat du Sénégal.
« Ces politiques doivent changer si le Sénégal veut réellement devenir un pays émergent », soutient M. Dembelé car à ses yeux, au moment même où dans les pays développés se pose le problème de la protection des secteurs stratégiques, l’on se demande comment le Sénégal peut réussir son Plan Sénégal émergent (PSE) sans une implication forte et à tous les niveaux du secteur privé national.
Quant au modérateur Mamadou Lamine Loum, ancien Premier ministre du Sénégal, il estime que le patriotisme économique a été évoqué durant les assises nationales en 2008. « La question est comment concilier cette notion avec la nécessité de la construction nationale et la globalisation ? », se demande-t-il. A ses yeux, une fois passée cette question préjudicielle, on tombe dans la banalité puisque personne ne veut être perçu comme un non patriote.
L’agroéconomiste Ibrahima Sène, a reproché au gouvernement actuel les mêmes tares en matière de politique économique que les régimes socialistes et libéraux avec « la marginalisation des entrepreneurs autochtones non liés au capital étranger ». M. Sène a dénoncé la manière dont la Banque nationale de développement économique (BNDE) a été créée avec une participation minoritaire de l’Etat.
El Hadj Diakhaté
« Au Sénégal, soutient-il, depuis plusieurs décennies, la notion de patriotisme économique semble avoir été abandonnée par les pouvoirs publiques, surtout depuis l’avènement des programmes d’ajustement structurels imposés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale ». Il ajoute que le secteur privé national, surtout les PME/PMI, se plaint d’être laissé en rade dans le cadre de la commande publique au profit d’entreprises étrangères. « Cela a été observé dans plusieurs secteurs, notamment dans le bâtiment et travaux publics (BTP), dans lequel le Sénégal dispose pourtant d’une expertise avérée », soutient M. Dembelé. Il a également donné l’exemple de la réaction vive des acteurs de la pêche après les accords passés entre le Sénégal et l’Union européenne (UE) dont les critiques disent qu’ils vont léser les intérêts du secteur privé national et les acteurs de la pêche artisanale. « Cela semble également le cas dans le secteur des mines dominé par les entreprises étrangères. Or ces deux secteurs sont stratégiques pour l’économie sénégalaise », affirme encore le président d’ARCADE.
Prenant le cas des privatisations des entreprises publiques ou parapubliques, M. Dembelé qu’on retrouve le même scénario. Selon lui, sous la pression des bailleurs de fonds, surtout des institutions financières internationales, l’Etat a toujours donné la priorité à des partenaires stratégiques c’est-à-dire à des entreprises étrangères, plutôt à des entreprises nationale. Et dans plusieurs cas, le repreneur stratégique cherche à maximiser son profit sans pour autant remplir certaines de ses obligations vis-à-vis de l’Etat du Sénégal.
« Ces politiques doivent changer si le Sénégal veut réellement devenir un pays émergent », soutient M. Dembelé car à ses yeux, au moment même où dans les pays développés se pose le problème de la protection des secteurs stratégiques, l’on se demande comment le Sénégal peut réussir son Plan Sénégal émergent (PSE) sans une implication forte et à tous les niveaux du secteur privé national.
Quant au modérateur Mamadou Lamine Loum, ancien Premier ministre du Sénégal, il estime que le patriotisme économique a été évoqué durant les assises nationales en 2008. « La question est comment concilier cette notion avec la nécessité de la construction nationale et la globalisation ? », se demande-t-il. A ses yeux, une fois passée cette question préjudicielle, on tombe dans la banalité puisque personne ne veut être perçu comme un non patriote.
L’agroéconomiste Ibrahima Sène, a reproché au gouvernement actuel les mêmes tares en matière de politique économique que les régimes socialistes et libéraux avec « la marginalisation des entrepreneurs autochtones non liés au capital étranger ». M. Sène a dénoncé la manière dont la Banque nationale de développement économique (BNDE) a été créée avec une participation minoritaire de l’Etat.
El Hadj Diakhaté