chroniques
Cette analyse s’inscrit dans le cadre des OMD 2, 4 et 5 à savoir l’objectif d’assurer l’éducation primaire pour tous, réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans et améliorer la santé maternelle. Les acteurs concernés, le ministère de l’Economie et des Finances ; le ministère de l’Education nationale ; le ministère de la Sante et l’Action sociale ; le ministère de la Femme et de l’Enfant avec l’appui technique et financier de l’Unicef ont établi, chacun en ce qui le concerne, une présentation de la situation qui prévaut actuellement. Ainsi, un état des lieux sur la survie (vaccination, malnutrition), sur l’éducation (préscolaire, enfants en dehors de l’école), mais également sur la protection (séparation, travail des enfants et excision) et enfin sur les politiques sociales (protection sociale, décentralisation), a été établi.
S’agissant du volet survie, Docteur Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention au ministère de la Sante et de l’Action sociale révèle qu’une forte baisse de la mortalité infanto-juvénile entre 2005 et 2011, de 121% a 72% a été enregistrée. De nombreux enfants sont vaccinés et dorment sous une moustiquaire imprégnée, mais la pneumonie reste encore une cause de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, bien qu’elle soit évitable en vaccination. Cette baisse de la mortalité infanto-juvénile peut être attribuée au Programme Elargi de Vaccination (PEV), au Programme national du Paludisme et au programme de Malnutrition, liste M. Ndiaye. Dans le cadre du PEV la vaccination des enfants âgés de 12 à 23 mois est passée de 49% en 1993 à 63% entre 2010 et 2011, informe le directeur de la Prévention. Cependant, il faut noter que nous sommes encore loin de l’objectif fixé à 80%, mais aussi qu’il existe toujours des disparités régionales, décrit M. Ndiaye. Il demeure important, selon l’expert en la matière, d’avoir un investissement important pour maintenir la logistique afin d’assurer une vaccination de qualité pour tous. En ce qui concerne la malnutrition, elle contribue à hauteur de 1/3 des décès des enfants de moins de 5 ans. La prévalence des trois formes de malnutrition (émaciation, retard de croissance, insuffisance pondérale) a augmenté ou est restée stationnaire. L’insuffisance pondérale touche 18% des enfants de moins de 5 ans ; un enfant sur 3 présente un retard de croissance ; un enfant sur 10 est atteint de malnutrition aigue ; 2 femmes sur 5 présentent la sous-nutrition. Du coup le gouvernement du Sénégal s’est engagé dans le SUN 5 (Scaling Up Nutrition Movement) dont l’objectif est de réduire la malnutrition mais également le retard de croissance.
Scolarisation primaire : un écart de 36% à combler et des disparités à l’échelle nationale
Le volet éducation présente également des contraintes, selon Mme Cisse du ministère de l’Education Nationale. Le Sénégal s’est fixé comme objectif d’atteindre 90% de scolarisation au primaire, des enfants de 6 à 11 ans pour 2015. Au niveau national, il est observé que ce taux est de 54% soit un écart de 36 points de l’objectif. De plus on a noté que le taux net de fréquentation de l’école primaire a légèrement baissé entre 2005 et 2011 (-5%). Elle nous révèle que la scolarisation est beaucoup plus accentuée à Dakar et à Ziguinchor que dans les autres régions du Sénégal. La région de Diourbel demeure depuis longtemps la région où le taux de fréquentation à l’école est le plus faible. Le caractère religieux de cette région en est la cause principale. On note seulement un taux de 24% dans les écoles primaires en faveur d’une fréquentation plus importante dans les Daaras. Il en est de même des régions de Kaffrine et de Louga où le taux net de fréquentation scolaire varie entre 20 et 40% des enfants de 6 à 11 ans. C’est le même cas pour Tambacounda et Matam avec une baisse respective de -13% et de -3%. Les régions de Kolda, Sedhiou et Thiès ont aussi connu un recul du TNF entre 2005 et 2011, souligne Mme Cissé. Ces régions qui ont connu un taux de scolarisation moyen en 2005 respectivement de 65%, 61% et 56% ont enregistré une baisse respective de -9%, -5% et de -4%. Tout de même, elle soutient que pour mieux améliorer ces taux, il serait beaucoup intéressant d’introduire l’enseignement coranique dans les écoles préscolaires afin d’inciter les parents, qui ont une préférence pour cette dernière, d’y amener leurs enfants. Cela demeure pour elle le moyen le plus adéquat pour renforcer cet objectif de 90% de TNF vu l’ancrage profond des parents dans nos réalités africaines.
Veiller davantage à la situation des enfants
« La protection de l’enfance consiste à prévenir quel que soit le contexte, la maltraitance, la négligence, l’exploitation et la violence que subissent les enfants, d’y répondre et de les éliminer » tels sont les propos du représentant du Ministère de l’Enfance et de la Famille. En 1990 le Sénégal ratifie la convention des droits de l’enfant, néanmoins le problème de la protection demeure. Ceci provient d’une défaillance du système de suivi fonctionnel. Selon les études menées 80% des parents utilisent la violence pour éduquer leurs enfants. La séparation et la mobilité des enfants demeurent un phénomène de grande ampleur. La présentation a fait ressortir le phénomène de « migration » des enfants. Selon les statistiques, 15% des enfants vivent séparés de leurs parents bios (17% de filles et 13% de garçons). Ce phénomène est fortement corrélé avec le niveau de vie social, raison pour laquelle il est beaucoup plus accentué dans les zones rurales. Le travail des enfants est aussi un fléau élargi dans toutes les classes sociales, mais aussi toutes les régions. Environ 70% des enfants de 5 à 17 ans sont concernés par au moins une forme de travail. Presque 525.000 enfants âgés de 5 à 17 ans effectuent des travaux à bannir selon la loi. Ce fléau trouve ses origines dans la pauvreté, les échecs du système éducatif et la persistance de certaines pratiques culturelles jugées néfastes. On a également le phénomène désastreux de l’excision, qui est majoritairement pratiqué avant l’âge de 10 ans. Environ 7 sur 10 femmes sont excisées avant l’âge de 5 ans et ceci est généralement effectuée par des exciseuses traditionnelles (91%) lors des cérémonies communautaires. Le Sénégal a cependant, effectué d’énormes efforts dans ce sens en pénalisant toutes les formes de mutilations génitales féminines, néanmoins ce cas de figure persiste avec une faible variation entre 2005 et 2011 de 28% à 26 %. Et comme solution, il est préconisé un renforcement de la communication mais aussi le ciblage des zones les plus pauvres du pays car étant les endroits sources de ces fléaux. De manière plus simple, il faut juste accentuer le travail à l’objectif premier des OMDs qui est l’élimination de l’extrême pauvreté et de la faim.
Sokhna Seck
S’agissant du volet survie, Docteur Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention au ministère de la Sante et de l’Action sociale révèle qu’une forte baisse de la mortalité infanto-juvénile entre 2005 et 2011, de 121% a 72% a été enregistrée. De nombreux enfants sont vaccinés et dorment sous une moustiquaire imprégnée, mais la pneumonie reste encore une cause de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, bien qu’elle soit évitable en vaccination. Cette baisse de la mortalité infanto-juvénile peut être attribuée au Programme Elargi de Vaccination (PEV), au Programme national du Paludisme et au programme de Malnutrition, liste M. Ndiaye. Dans le cadre du PEV la vaccination des enfants âgés de 12 à 23 mois est passée de 49% en 1993 à 63% entre 2010 et 2011, informe le directeur de la Prévention. Cependant, il faut noter que nous sommes encore loin de l’objectif fixé à 80%, mais aussi qu’il existe toujours des disparités régionales, décrit M. Ndiaye. Il demeure important, selon l’expert en la matière, d’avoir un investissement important pour maintenir la logistique afin d’assurer une vaccination de qualité pour tous. En ce qui concerne la malnutrition, elle contribue à hauteur de 1/3 des décès des enfants de moins de 5 ans. La prévalence des trois formes de malnutrition (émaciation, retard de croissance, insuffisance pondérale) a augmenté ou est restée stationnaire. L’insuffisance pondérale touche 18% des enfants de moins de 5 ans ; un enfant sur 3 présente un retard de croissance ; un enfant sur 10 est atteint de malnutrition aigue ; 2 femmes sur 5 présentent la sous-nutrition. Du coup le gouvernement du Sénégal s’est engagé dans le SUN 5 (Scaling Up Nutrition Movement) dont l’objectif est de réduire la malnutrition mais également le retard de croissance.
Scolarisation primaire : un écart de 36% à combler et des disparités à l’échelle nationale
Le volet éducation présente également des contraintes, selon Mme Cisse du ministère de l’Education Nationale. Le Sénégal s’est fixé comme objectif d’atteindre 90% de scolarisation au primaire, des enfants de 6 à 11 ans pour 2015. Au niveau national, il est observé que ce taux est de 54% soit un écart de 36 points de l’objectif. De plus on a noté que le taux net de fréquentation de l’école primaire a légèrement baissé entre 2005 et 2011 (-5%). Elle nous révèle que la scolarisation est beaucoup plus accentuée à Dakar et à Ziguinchor que dans les autres régions du Sénégal. La région de Diourbel demeure depuis longtemps la région où le taux de fréquentation à l’école est le plus faible. Le caractère religieux de cette région en est la cause principale. On note seulement un taux de 24% dans les écoles primaires en faveur d’une fréquentation plus importante dans les Daaras. Il en est de même des régions de Kaffrine et de Louga où le taux net de fréquentation scolaire varie entre 20 et 40% des enfants de 6 à 11 ans. C’est le même cas pour Tambacounda et Matam avec une baisse respective de -13% et de -3%. Les régions de Kolda, Sedhiou et Thiès ont aussi connu un recul du TNF entre 2005 et 2011, souligne Mme Cissé. Ces régions qui ont connu un taux de scolarisation moyen en 2005 respectivement de 65%, 61% et 56% ont enregistré une baisse respective de -9%, -5% et de -4%. Tout de même, elle soutient que pour mieux améliorer ces taux, il serait beaucoup intéressant d’introduire l’enseignement coranique dans les écoles préscolaires afin d’inciter les parents, qui ont une préférence pour cette dernière, d’y amener leurs enfants. Cela demeure pour elle le moyen le plus adéquat pour renforcer cet objectif de 90% de TNF vu l’ancrage profond des parents dans nos réalités africaines.
Veiller davantage à la situation des enfants
« La protection de l’enfance consiste à prévenir quel que soit le contexte, la maltraitance, la négligence, l’exploitation et la violence que subissent les enfants, d’y répondre et de les éliminer » tels sont les propos du représentant du Ministère de l’Enfance et de la Famille. En 1990 le Sénégal ratifie la convention des droits de l’enfant, néanmoins le problème de la protection demeure. Ceci provient d’une défaillance du système de suivi fonctionnel. Selon les études menées 80% des parents utilisent la violence pour éduquer leurs enfants. La séparation et la mobilité des enfants demeurent un phénomène de grande ampleur. La présentation a fait ressortir le phénomène de « migration » des enfants. Selon les statistiques, 15% des enfants vivent séparés de leurs parents bios (17% de filles et 13% de garçons). Ce phénomène est fortement corrélé avec le niveau de vie social, raison pour laquelle il est beaucoup plus accentué dans les zones rurales. Le travail des enfants est aussi un fléau élargi dans toutes les classes sociales, mais aussi toutes les régions. Environ 70% des enfants de 5 à 17 ans sont concernés par au moins une forme de travail. Presque 525.000 enfants âgés de 5 à 17 ans effectuent des travaux à bannir selon la loi. Ce fléau trouve ses origines dans la pauvreté, les échecs du système éducatif et la persistance de certaines pratiques culturelles jugées néfastes. On a également le phénomène désastreux de l’excision, qui est majoritairement pratiqué avant l’âge de 10 ans. Environ 7 sur 10 femmes sont excisées avant l’âge de 5 ans et ceci est généralement effectuée par des exciseuses traditionnelles (91%) lors des cérémonies communautaires. Le Sénégal a cependant, effectué d’énormes efforts dans ce sens en pénalisant toutes les formes de mutilations génitales féminines, néanmoins ce cas de figure persiste avec une faible variation entre 2005 et 2011 de 28% à 26 %. Et comme solution, il est préconisé un renforcement de la communication mais aussi le ciblage des zones les plus pauvres du pays car étant les endroits sources de ces fléaux. De manière plus simple, il faut juste accentuer le travail à l’objectif premier des OMDs qui est l’élimination de l’extrême pauvreté et de la faim.
Sokhna Seck
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