Cette 8ème édition du forum AWA s’est déroulée au Royaume du Maroc « au vu des succès du pays dans le domaine de la souveraineté alimentaire « selon Amadou Mahtar Ba, président exécutif d’All Africa Global Media Inc, lors de son discours d’ouverture. Mme Salima Chafiki, Présidente de la Cour régionale des Comptes de la Région de Rabat-Salé-Kénitra a tenu à souligner le choix à la fois pertinent et judicieux de cette thématique de la souveraineté alimentaire au féminin. « La sécurité alimentaire est indéniablement une réalité des plus pressantes qui représente un défi pour notre continent. Il dispose encore de terre arable, d’une pluviométrie assez importante en fonction des régions et d’une main d’œuvre à valoriser. Mais en dépit de ses richesses, les performances du secteur agricole et alimentaire restent encore faibles…Dans cet environnement du secteur agricole, la femme joue un rôle fondamental et détient même la clé de la sécurité alimentaire. »
Lors de cette cérémonie d’ouverture, Mme Ramata Almamy Mbaye, directrice des sciences humaines et sociales à l'ICESCO a indiqué que « le renforcement des systèmes alimentaires est nécessaire pour que le continent se remette de la pandémie afin de freiner cette malnutrition des pays qui dépendent encore des importations des denrées alimentaires. Malheureusement 660 millions de personnes seront encore confrontés par la faim d’ici 2030. Par conséquent, il est fondamental de recentrer les politiques et les programmes et surtout les financements autour des acteurs clés que sont les jeunes et les femmes. »
Mais ce forum AllAfrica Women Agenda a lieu aussi dans un contexte de crise. La guerre en Ukraine ou la pandémie de la Covid-19 ont montré que les perturbations subies dans la chaine alimentaire peuvent fragiliser les exportations et les importations. La question de la souveraineté alimentaire doit être un impératif et elle devient vital.
« Le continent importe plus de 100 millions de tonnes de denrées alimentaires chaque année pour une valeur de plus de 75 milliards de dollars annuels » explique le président exécutif d’All Africa Global Media inc. Cette somme représente plus que l’aide au développement que le continent reçoit chaque année. « On dépense 75 milliards à l’étranger pour se nourrir, mais on reçoit à peu près 30 à 40 milliards de dollars par l’aide au développement ». Ce constat démontre avant tout qu’il est important de favoriser la production agricole du continent afin d’atteindre une souveraineté alimentaire. « Sur le continent, près de 300 millions de personnes souffrent de la faim, soit 1/5 de la population du continent » explique M. Mahtar BA. « C’est pour cela que le continent n’a pas d’autres choix que de s’engager dans la question de la souveraineté alimentaire avec toutes les ressources humaines que nous avons et l’apport des femmes est important ».
Autonomisation des femmes en Afrique
Le forum All Africa Women Agenda s’inscrit comme la plateforme idéale pour traiter du rôle des femmes dans la construction de la souveraineté alimentaire en Afrique.
Dans un rapport de la Banque Mondiale et de l’ONU au sujet de l’alimentation, il est inscrit que les femmes en Afrique produisent jusqu’à 80 % des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente dans les marchés locaux.
En proposant cet évènement, lors de cette journée symbolique du 8 mars, le forum veut rappeler la place de la femme dans l’agriculture. Il est important de souligner que les femmes représentent 51 % de la main d’œuvre en Afrique et qu’elles ont besoin de toutes les ressources nécessaires pour développer leur production agricole. Ce sont des actrices clés, mais elles sont souvent oubliées dans le domaine agricole. Elles souffrent encore d’un accès inégal à la production agricole, ce qui aggrave leur productivité. Les femmes africaines travaillent soit pour les autres ou seules et sans aide contrairement aux hommes. Il est rare de retrouver des systèmes ou elles sont perçues comme initiatives d’un processus de production ou encore qu’elles disposent d’une main d’œuvre salariée.
Parler de sécurité alimentaire en Afrique, c’est aussi évoquer le fléau grandissant de la malnutrition. Plus que jamais, le continent doit s’engager davantage à trouver des solutions et impliquer tous les acteurs. Il devient donc nécessaire d’associer davantage la gent féminine dans la mise en place des nouvelles politiques et programmes dans le domaine de la production agricole.
Le Forum All Africa Women a aussi pour ambition d’interpeller sur l’urgence de déployer des moyens pour que les femmes soient accompagnées dans leur production en intégrant une approche sur la santé mentale et le bien-être des femmes pour favoriser leur autonomisation. Durant ce forum, ces différentes réflexions ont été proposées à travers des panels tels que : « Rôle des femmes dans la paix et la sécurité en Afrique » ; « Femmes africaines : Résilience et changement climatique » ; « Souveraineté alimentaire : le Maroc un cas d’école » ; « Rôle des femmes dans la transformation agricole en Afrique ». Cet évènement s’est terminé sur une session « elles inspirent » qui met en avant des femmes leaders dans leur domaine et qui peuvent échanger sur leurs parcours et leurs expériences. Le forum AllAfrica Women Agenda s’est terminé en beauté avec un dinner de gala organisé pour la remise des prix AllAfrica Leadership Féminin.
Luana Paulineau, Envoyé spécial à Rabat (Maroc)
Lors de cette cérémonie d’ouverture, Mme Ramata Almamy Mbaye, directrice des sciences humaines et sociales à l'ICESCO a indiqué que « le renforcement des systèmes alimentaires est nécessaire pour que le continent se remette de la pandémie afin de freiner cette malnutrition des pays qui dépendent encore des importations des denrées alimentaires. Malheureusement 660 millions de personnes seront encore confrontés par la faim d’ici 2030. Par conséquent, il est fondamental de recentrer les politiques et les programmes et surtout les financements autour des acteurs clés que sont les jeunes et les femmes. »
Mais ce forum AllAfrica Women Agenda a lieu aussi dans un contexte de crise. La guerre en Ukraine ou la pandémie de la Covid-19 ont montré que les perturbations subies dans la chaine alimentaire peuvent fragiliser les exportations et les importations. La question de la souveraineté alimentaire doit être un impératif et elle devient vital.
« Le continent importe plus de 100 millions de tonnes de denrées alimentaires chaque année pour une valeur de plus de 75 milliards de dollars annuels » explique le président exécutif d’All Africa Global Media inc. Cette somme représente plus que l’aide au développement que le continent reçoit chaque année. « On dépense 75 milliards à l’étranger pour se nourrir, mais on reçoit à peu près 30 à 40 milliards de dollars par l’aide au développement ». Ce constat démontre avant tout qu’il est important de favoriser la production agricole du continent afin d’atteindre une souveraineté alimentaire. « Sur le continent, près de 300 millions de personnes souffrent de la faim, soit 1/5 de la population du continent » explique M. Mahtar BA. « C’est pour cela que le continent n’a pas d’autres choix que de s’engager dans la question de la souveraineté alimentaire avec toutes les ressources humaines que nous avons et l’apport des femmes est important ».
Autonomisation des femmes en Afrique
Le forum All Africa Women Agenda s’inscrit comme la plateforme idéale pour traiter du rôle des femmes dans la construction de la souveraineté alimentaire en Afrique.
Dans un rapport de la Banque Mondiale et de l’ONU au sujet de l’alimentation, il est inscrit que les femmes en Afrique produisent jusqu’à 80 % des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente dans les marchés locaux.
En proposant cet évènement, lors de cette journée symbolique du 8 mars, le forum veut rappeler la place de la femme dans l’agriculture. Il est important de souligner que les femmes représentent 51 % de la main d’œuvre en Afrique et qu’elles ont besoin de toutes les ressources nécessaires pour développer leur production agricole. Ce sont des actrices clés, mais elles sont souvent oubliées dans le domaine agricole. Elles souffrent encore d’un accès inégal à la production agricole, ce qui aggrave leur productivité. Les femmes africaines travaillent soit pour les autres ou seules et sans aide contrairement aux hommes. Il est rare de retrouver des systèmes ou elles sont perçues comme initiatives d’un processus de production ou encore qu’elles disposent d’une main d’œuvre salariée.
Parler de sécurité alimentaire en Afrique, c’est aussi évoquer le fléau grandissant de la malnutrition. Plus que jamais, le continent doit s’engager davantage à trouver des solutions et impliquer tous les acteurs. Il devient donc nécessaire d’associer davantage la gent féminine dans la mise en place des nouvelles politiques et programmes dans le domaine de la production agricole.
Le Forum All Africa Women a aussi pour ambition d’interpeller sur l’urgence de déployer des moyens pour que les femmes soient accompagnées dans leur production en intégrant une approche sur la santé mentale et le bien-être des femmes pour favoriser leur autonomisation. Durant ce forum, ces différentes réflexions ont été proposées à travers des panels tels que : « Rôle des femmes dans la paix et la sécurité en Afrique » ; « Femmes africaines : Résilience et changement climatique » ; « Souveraineté alimentaire : le Maroc un cas d’école » ; « Rôle des femmes dans la transformation agricole en Afrique ». Cet évènement s’est terminé sur une session « elles inspirent » qui met en avant des femmes leaders dans leur domaine et qui peuvent échanger sur leurs parcours et leurs expériences. Le forum AllAfrica Women Agenda s’est terminé en beauté avec un dinner de gala organisé pour la remise des prix AllAfrica Leadership Féminin.
Luana Paulineau, Envoyé spécial à Rabat (Maroc)