Le président de la République, son Excellence Macky Sall a pris la courageuse décision de faire l’audit de la fonction publique. Il savait dés le départ que ce ne sera pas une tâche facile et la suite des événements l’a montré. Avec cette levée de bouclier de certains syndicalistes qui se sont ruées dans les brancards pour dénoncer la manière dont le gouvernement a conduit cette opération. Ces attitudes poussent cependant à poser la question de savoir est ce que les Sénégalais veulent la rupture. Parce qu’il faut être clair, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Le gouvernement ne peut pas redresser le pays, s’il ne fait pas des réformes en profondeur. Cela nécessite le soutien de la population. Une population qui a d’ailleurs majoritairement voté pour qu’on change nos manières de faire. Pour qu’on rompe d’avec certaines pratiques nocives et contraires à toute politique de développement. Tout le monde sait qu’il y a dans la fonction publique des agents qui perçoivent indûment des salaires. Quand on a annoncé le chiffre de 12 mille fonctionnaires fictifs, il y en a qui sont tombés des nues. Comment cela a-t-il pu se faire se sont-ils demandés, sans doute ? Eh bien uniquement par le laxisme et le manque de contrôle. Il y a par exemple des agents de l’Etat qui ont demandé une disponibilité, pour se rendre à l’étranger. Ils y sont restés pendant des années, tout en continuant à percevoir leur salaire. Parce que l’administration virait leur salaire dans leurs comptes à la banque. Il y a aussi et surtout un manque de patriotisme et une inconscience totale des enjeux qui gouvernent le monde, en ce moment. Dans ces 12 mille fonctionnaires, il y a sans doute beaucoup qui ne sont pas fictifs. Ils n’ont pas pu pour une raison ou une autre être auditionnés. Ce n’est pas de leur faute. Mais ce n’est pas aussi de la faute de l’administration qui a dépêché, selon les autorités des missions sur le terrain. Ces missions ont parcouru le pays en entier, pour auditer les agents de l’Etat. Il y a sans aucun doute des dysfonctionnements. Maintenant, que le vain est tiré, il faut le boire. Il faut rectifier le tir et poursuivre. Même si, ne pas percevoir son salaire, à la fin du mois, comme d’habitude n’est du tout commode. Surtout, pour des fonctionnaires qui servent dans des localités très éloignées de la capitale. On leur a demandé de venir à Dakar, pour que l’on puisse vérifier leur situation. C’est malheureusement tout ce que le gouvernement peut faire. Cependant, ce déplacement ne se fera qu’une seule fois. Dés qu’ils se seront fait identifier, en venant se présenter, à Dakar, ils pourront continuer à percevoir normalement leur salaire. Contrairement à ce que racontent les syndicalistes, il n’y a donc pas eu de suspension de salaire. Le gouvernement n’a pas viré les salaires des fonctionnaires qui n’ont pas audités. Dés que ces derniers se seront présentés, ils continueront à percevoir normalement leurs salaires, comme ils le faisaient auparavant. Il n’y a donc vraiment pas lieu de menacer d’aller en grève. Si vraiment comme tout le monde le dit, on veut la rupture. menacer d’aller en grève n’a aucun sens. C’est aussi le cas avec la suppression des logements conventionnés. Certains en bénéficient alors qu’ils n’y ont pas droit. Cela alourdit gravement les charges de l’Etat. Mettre de l’ordre dans ce dossier fait également parti des ruptures. Pourquoi alors certains agents de l’Etat, même s’ils sont des magistrats s’opposent-ils à une telle mesure ? Le président Macky Sal a au moins été claire, il ira jusqu’au bout. C’est une bonne nouvelle. Le gouvernement a pu épargner des milliards dans la réduction des factures d’eau, d’électricité et de téléphone. Il en sera sans aucun doute ainsi avec les logements conventionnés. Ces ressources pourront être affectées ailleurs. Pourquoi pas dans la couverture maladie universelle, la bourse familiale, deux bonnes initiatives qui ne disposent que de budgets très limités. Il y a également les instruments financiers sur lesquels l’Etat veut s’appuyer pour aider les entreprises à accéder à des ressources financières (Fongip, Fonsis). Il faut des ressources pour ces instruments qui ne bénéficient que de montants dérisoires. Si la croissance doit se partager, il faut également des efforts et des sacrifices collectifs, pour réaliser cette croissance.
Abdoulaye Thiaw
Abdoulaye Thiaw