Cette décision américaine fait suite à la lettre de la ministre ivoirienne du plan et du développement Mme Nialé Kaba, par ailleurs présidente du Conseil des gouverneurs de la Bad audit conseil, arguant que « le conseil des gouverneurs devrait adopter les conclusions des travaux du comité d'éthique de la Banque et par conséquent déclarer le président totalement disculpé de toutes les allégations portées contre lui ».
Ce qui est tout à fait contraire à la position du département du trésor américain selon laquelle « Notre département ne peut pas faire une telle déclaration pour le moment. » Dans la foulée les Etats unis confient qu’ils ont de profondes réserves quant à l'intégrité du processus du comité d’éthique auteur de ce document invoqué par Mme Kaba.
Mieux, le représentant américain au conseil des gouverneurs poursuit qu’« au lieu de déclarer un tel rejet, nous vous exhortons à ouvrir une enquête approfondie sur les allégations en utilisant les services d'un enquêteur extérieur indépendant de haut niveau professionnel ».
En effet, pour le pays de l’oncle Sam, le Président Adésina a été mis en cause le 20 janvier 2020 par une alerte venant d’un lanceur d’alerte interne qui soulève des questions importantes que tous les organes directeurs de la Banque doivent traiter avec le plus grand soin, en usant de tous les outils à leur disposition.
Dans la réaction américaine on note en outre une réserve importante en ce sens qu’on y trouve le passage suivant« si le Comité d'éthique avait entrepris un examen préliminaire approprié conforme à la résolution B/BG200811 du Conseil des gouverneurs, aux pratiques standard des autres institutions financières internationales et aux règles et procédures de la Banque, il aurait examiné les données disponibles qui pourraient être recueillies par des experts externes et trouvé dans les dossiers bancaires internes ». En conclusion, la partie américaine en s’exprimant de manière aussi formelle, demande à Mme Kaba de revoir sa copie.
« Nous craignons que le rejet massif de toutes les allégations sans enquête appropriée ne ternisse la réputation de l'institution comme ne respectant pas les normes élevées d'éthique et de gouvernance ». Le département du Trésor Américain oppose ainsi une fin de non-recevoir à la demande de Mme Kaba en estimant que le Conseil des gouverneurs doit démontrer que la BAD prend au sérieux la gouvernance, la lutte contre la corruption et la transparence.
Il va plus loin en demandant au conseil des gouverneurs de prendre des mesures pour ouvrir une enquête impartiale et indépendante sur lesdites allégations . Parce que, estime-t-il, « quel que soit le résultat, la Bad en ressortira plus forte pour avoir pris au sérieux ses obligations de maintien de la bonne gouvernance ».
Au sein du conseil, il semble que les avis sont partagés, si l’on s’en tient à la sortie du ministre Equato-guinéen des Finances de l’Economie et de la Planification, César A. Mba Abogo qui dans une tribune datée du 25 Mai intitulée « Bruits de Cloches pour l’humanité à la Banque africaine de développement », qui prend le contrepied de la position américaine. Le Ministre Mba Abogo y exprime toute sa satisfaction sur les performances de la Banque et du leadership visionnaire de son président, le Dr Akinwumi Adesina.
Il salue par ailleurs « le travail crédible et complet du comité d’éthique de la Banque présidé par l’honorable Takuji Yano, jugé peu satisfaisant par les américains.
Enfin, il estime que les seize allégations de mal gouvernance des plaignants, contre le Dr Adesina et d’autres cadres de la Banque, contenues dans le rapport du Comité d’éthique ne sont pas valables et doivent être rejetées, car cela reviendrait selon lui à, non seulement saper et affecter la crédibilité du Dr Adesina, mais aussi contribuerait à éroder la crédibilité des institutions internes de la Bad, qui a besoin de paix et de sérénité.
On le constate, la Bad fait face sur cette affaire à deux camps opposés, ce qui laisse croire à une ligne de fracture au sein du conseil des gouverneurs.
Cette division se retrouve d’ailleurs au sein des gouverneurs ouest africains interrogés par le journal de l’économie sénégalaise (Lejecos) sur cette affaire.
L’un d’entre eux sous couvert d’anonymat clame haut et fort « Adesina va bien s’en sortir et on y travaille dur. Prions pour lui et c’est mieux pour l’Afrique ».
Son autre collègue ouest africain qui requiert l’anonymat déclare sans ambages au sujet de Adesina : « Sa réélection est compromise. Adesina a prêté le flanc. La BAD reste une organisation multilatérale et on ne peut pas se comporter comme au village »
C’est dire qu’avant le prochain conseil rien n’est encore acquis du moins dans l’espace Cedeao, pour Akinwumi Adesina, candidat unique dans la course à sa réélection.
Bassirou MBAYE
Ce qui est tout à fait contraire à la position du département du trésor américain selon laquelle « Notre département ne peut pas faire une telle déclaration pour le moment. » Dans la foulée les Etats unis confient qu’ils ont de profondes réserves quant à l'intégrité du processus du comité d’éthique auteur de ce document invoqué par Mme Kaba.
Mieux, le représentant américain au conseil des gouverneurs poursuit qu’« au lieu de déclarer un tel rejet, nous vous exhortons à ouvrir une enquête approfondie sur les allégations en utilisant les services d'un enquêteur extérieur indépendant de haut niveau professionnel ».
En effet, pour le pays de l’oncle Sam, le Président Adésina a été mis en cause le 20 janvier 2020 par une alerte venant d’un lanceur d’alerte interne qui soulève des questions importantes que tous les organes directeurs de la Banque doivent traiter avec le plus grand soin, en usant de tous les outils à leur disposition.
Dans la réaction américaine on note en outre une réserve importante en ce sens qu’on y trouve le passage suivant« si le Comité d'éthique avait entrepris un examen préliminaire approprié conforme à la résolution B/BG200811 du Conseil des gouverneurs, aux pratiques standard des autres institutions financières internationales et aux règles et procédures de la Banque, il aurait examiné les données disponibles qui pourraient être recueillies par des experts externes et trouvé dans les dossiers bancaires internes ». En conclusion, la partie américaine en s’exprimant de manière aussi formelle, demande à Mme Kaba de revoir sa copie.
« Nous craignons que le rejet massif de toutes les allégations sans enquête appropriée ne ternisse la réputation de l'institution comme ne respectant pas les normes élevées d'éthique et de gouvernance ». Le département du Trésor Américain oppose ainsi une fin de non-recevoir à la demande de Mme Kaba en estimant que le Conseil des gouverneurs doit démontrer que la BAD prend au sérieux la gouvernance, la lutte contre la corruption et la transparence.
Il va plus loin en demandant au conseil des gouverneurs de prendre des mesures pour ouvrir une enquête impartiale et indépendante sur lesdites allégations . Parce que, estime-t-il, « quel que soit le résultat, la Bad en ressortira plus forte pour avoir pris au sérieux ses obligations de maintien de la bonne gouvernance ».
Au sein du conseil, il semble que les avis sont partagés, si l’on s’en tient à la sortie du ministre Equato-guinéen des Finances de l’Economie et de la Planification, César A. Mba Abogo qui dans une tribune datée du 25 Mai intitulée « Bruits de Cloches pour l’humanité à la Banque africaine de développement », qui prend le contrepied de la position américaine. Le Ministre Mba Abogo y exprime toute sa satisfaction sur les performances de la Banque et du leadership visionnaire de son président, le Dr Akinwumi Adesina.
Il salue par ailleurs « le travail crédible et complet du comité d’éthique de la Banque présidé par l’honorable Takuji Yano, jugé peu satisfaisant par les américains.
Enfin, il estime que les seize allégations de mal gouvernance des plaignants, contre le Dr Adesina et d’autres cadres de la Banque, contenues dans le rapport du Comité d’éthique ne sont pas valables et doivent être rejetées, car cela reviendrait selon lui à, non seulement saper et affecter la crédibilité du Dr Adesina, mais aussi contribuerait à éroder la crédibilité des institutions internes de la Bad, qui a besoin de paix et de sérénité.
On le constate, la Bad fait face sur cette affaire à deux camps opposés, ce qui laisse croire à une ligne de fracture au sein du conseil des gouverneurs.
Cette division se retrouve d’ailleurs au sein des gouverneurs ouest africains interrogés par le journal de l’économie sénégalaise (Lejecos) sur cette affaire.
L’un d’entre eux sous couvert d’anonymat clame haut et fort « Adesina va bien s’en sortir et on y travaille dur. Prions pour lui et c’est mieux pour l’Afrique ».
Son autre collègue ouest africain qui requiert l’anonymat déclare sans ambages au sujet de Adesina : « Sa réélection est compromise. Adesina a prêté le flanc. La BAD reste une organisation multilatérale et on ne peut pas se comporter comme au village »
C’est dire qu’avant le prochain conseil rien n’est encore acquis du moins dans l’espace Cedeao, pour Akinwumi Adesina, candidat unique dans la course à sa réélection.
Bassirou MBAYE