Afrique: Bonne gouvernance - L'Afrique malade de ses dirigeants

Lundi 17 Mars 2014

Après la Guinée-Conakry, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, Madagascar, la Libye, le Mali, la Centrafrique... quel sera le prochain Etat africain susceptible de connaître des remous sociopolitiques ? Tous les yeux sont rivés sur le Burkina Faso. L'Afrique est vraiment malade de ses dirigeants.


Le continent cherche bonne gouvernance désespérément
Le continent cherche bonne gouvernance désespérément
Très souvent arrivés au pouvoir par les armées, ils se sont créés ensuite des partis politiques pour légitimer leur pouvoir à travers des élections truquées. En 10, 20, voire 30 ans d'exercice du pouvoir, ils n'ont pas été capables de répondre aux aspirations de leurs peuples se résumant aux cinq nécessités de la vie : se nourrir, se soigner, s'instruire, se loger et s'habiller.
Les plans d'ajustement structurel sont un prétexte parfois avancé pour justifier de leur incapacité, mais les peuples auront compris que leur mal réside en la façon de leurs gouvernants de gérer les ressources du pays. Cette gestion est confiée à un cercle fermé comprenant parents, amis, proches et fidèles parmi les fidèles dont la puissance coloniale protectrice, prête à intervenir en cas de pépin.
Insatiables, ils accrochent au pouvoir, convaincus qu'ils sont les seuls à pouvoir répondre aux sollicitations des populations.
Le malheur pour l'Afrique est qu'ils se trouvent des thuriféraires de ces régimes, devenus despotiques et paternalistes au fil des ans, qui montent au créneau pour les soutenir par ces mots aussi irrationnels, « il faut lui accorder un 3e mandat, pour qu'il puisse achever ce qu'il a commencé » ! Ce qu'un président de la République n'a pas pu réaliser en 30 ans, peut-il le faire en un mandat de 4 ans ou 5 ans ? devrait-on se demander. Toujours est-il que le mal de l'Afrique réside en ses dirigeants.
Le Mali a connu un coup d'Etat en mars 2012, les deux tiers de son territoire ont été occupés par des groupes terroristes qui ont commis toutes sortes d'exaction sur les populations. L'une des causes de ces drames est sans nul doute l'idée du 3e mandat que voulait le président ATT alors que la Constitution l'en empêchait. Le Niger a vécu des cauchemars à cause de l'entêtement de Mamadou Tanja.
La Côte d'Ivoire avait sombré à cause de l'intransigeance de Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite à la présidentielle, Madagascar avait connu des soubresauts par la faute d'Ange Rajeoline et Didier Ratsiraka. Blaise Compaoré saura-il tirer des leçons de ces différents exemples ? Wait and see !
Les Echos(Bamako)
Actu-Economie


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