Afrique: Discours de John Kerry à la Commission de l'Union africaine à Addis Abeba

Dimanche 4 Mai 2014

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Département d'État Des États — Le secrétaire d'État John Kerry - Monsieur le vice-président, je vous remercie infiniment. On se sent à l'aise ici. Nous vous sommes très reconnaissants de votre accueil généreux, une fois de plus. Nous sommes heureux d'être ici. Personnellement, je suis ravi d'être de nouveau parmi vous. Je vous sais gré des propos que vous venez de tenir, des propos détaillés et de grande ampleur. Ils sont très importants, en particulier ceux qui touchent au commerce et aux possibilités liées à la réunion à Washington et par la suite.


Le secrétaire d'Etat John Kerry à gauche au siège de l'Union Africaine
Le secrétaire d'Etat John Kerry à gauche au siège de l'Union Africaine
Veuillez transmettre mes salutations à la présidente Dlamini-Zuma. Je sais qu'elle est en déplacement. Nous comprenons elle et moi que nous n'avons pas été en mesure de coordonner nos emplois du temps respectifs cette fois-ci, mais je lui suis très reconnaissant d'avoir accepté que la réunion se tienne quand même, et nous vous remercions de présider la réunion et d'y participer. Je voudrais d'abord faire quelques observations et après que nous aurons déclaré ouverte cette réunion, notre secrétaire d'État adjointe Linda Thomas-Greenfield, comme vous le savez, poursuivra le dialogue en compagnie de M. l'ambassadeur Brigety. Nous sommes très sensibles à leur leadership sur ces questions.
C'est pour moi un privilège de me joindre à vous pour l'ouverture du quatrième Dialogue de haut niveau États-Unis-Union africaine. Le président Obama est ravi que je sois ici en son nom, avec notre délégation, afin que nous puissions faire fond sur ce que nous avons accompli ensemble depuis le lancement de la première mission des États-Unis à l'Union africaine, en 2006. Je note que les États-Unis sont le seul partenaire de l'Union africaine qui ait une présence permanente. Nous espérons que cela témoigne de l'importance que nous attachons à cette relation.
Il est juste de dire - je crois que vous avez pour ainsi dire résumé la situation quand vous avez parlé de la réduction des échanges dans une certaine mesure. Mais quand vous y ajoutez d'autres défis dans toute l'Afrique, en particulier celui de la gouvernance, celui de certains États en complète déliquescence et d'autres en déroute, celui de la violence, évidente au Soudan du Sud voisin et dans d'autres endroits, c'est difficile pour nous tous. Parce que ceux qui compromettent la stabilité et la paix et la structure du gouvernement le font en encourageant un type d'anarchie et d'extrémisme qui détruit les espoirs et aspirations démocratiques de la vaste majorité des Africains. Nous devons travailler ensemble.
Nous savons aussi, outre les défis d'un côté, que de l'autre il y a la croissance considérable de la population de jeunes, qui ont besoin d'être instruits et qui auront besoin d'emplois à l'avenir. Par ailleurs, l'Afrique abrite huit des dix économies à la croissance économique la plus rapide au monde. Les États-Unis forment le plus grand marché au monde, et nous pensons que nous pouvons faire encore beaucoup plus ensemble pour promouvoir la prospérité, la prospérité partagée, conformément à nos intérêts partagés. Ce sera essentiel pour tirer le meilleur parti des possibilités économiques. Ce sera aussi essentiel pour faire face au défi de la violence et à la question des jeunes. Comme vous le savez, Monsieur le vice-président, il y a trop de pays qui risquent de sombrer dans une violence généralisée ou qui voient encore trop de sang couler. Nous sommes donc tout à fait acquis à cet objectif.
Ce matin, j'ai eu un entretien avec nos amis les ministres des affaires étrangères du Kenya, et de l'Ouganda, et de ce pays ici qui nous accueille. Nous avons parlé de la question difficile que pose maintenant le Soudan du Sud. Les États-Unis, je veux que tout le monde le comprenne, soutiennent pleinement les efforts pilotés par des Africains pour faire face aux conflits les plus meurtriers du continent. Il est manifeste que la violence innommable en République centrafricaine, l'exécution délibérée de civils des deux camps au Soudan du Sud, mettent en relief l'urgence qu'il y a d'agir ensemble. Je suis venu ici bien déterminé à vous faire savoir, à vous et à vos collègues qui travaillent sur ce dossier, que les États-Unis feront tout leur possible, avec l'appui des Nations unies, pour faire venir une force de maintien de la paix - une force de construction de la paix, dans certains cas - et lui apporter notre concours. Nous pensons que c'est absolument critique.
Nous sommes extrêmement encouragés par l'activité économique remarquable, la montée des économies à laquelle nous assistons dans certaines parties de l'Afrique. Nous voulons soutenir ce que vous faites pour propager cette prospérité, pour faire en sorte que tout le monde ait le sentiment d'avoir une place dans l'avenir. Cela va dépendre en grande partie des décisions que nous allons prendre. Cela va dépendre de ce que nous allons faire aujourd'hui dans le cadre de ce dialogue. Cela va dépendre des choix réels, concrets que nous allons faire en ce qui concerne la manière de travailler ensemble et d'aller de l'avant ensemble. Je pense donc que ce forum nous offre une occasion vitale d'approfondir notre partenariat et de tirer le meilleur parti de ce moment particulier d'opportunité sur le continent.
Chacun des domaines qui sont la clé du succès et sur lesquels nous nous concentrons, à savoir : la paix et la sécurité ; la démocratie et la gouvernance ; la croissance économique, le commerce et les investissements ; et le développement et les occasions à saisir - chacun d'entre eux forme une composante essentielle de la stratégie du président Obama pour l'Afrique subsaharienne. C'est exactement comme cela qu'il voit les choix à faire et qu'il essaie de les présenter. Il se trouve que c'est aussi un domaine dans lequel l'Union africaine joue déjà un rôle de premier plan. Sur chacun de ces fronts, vous vous démenez déjà pour formuler des solutions aux préoccupations réelles du continent.
Outre le dialogue qui nous amène ici aujourd'hui, et vous l'avez mentionné, il y a aussi la question d'une importante réunion. Le président invite tous les pays africains à venir nous voir à Washington. Ce n'est pas, je tiens à le souligner, ce n'est pas une convocation. Ce n'est pas une invitation sommaire. C'est vraiment représentatif du désir du président de faire clairement savoir au monde, ainsi qu'à l'Afrique, que nous voulons que Washington privilégie davantage cette question. Nous pensons que le fait d'inviter des personnalités à Washington sera utile au Congrès. Ce sera utile au peuple américain. Ce sera utile à tous de faire partie de cet évènement important.
Dans nos travaux au cours des quelques jours qui viennent, dans nos travaux pendant les semaines et les mois à venir, nous serons absolument déterminés à resserrer les liens sur le continent. Comme vous le savez, le président se rendra en Afrique. Il attend ce déplacement avec intérêt, comme nous attendons nous-mêmes avec intérêt au cours des deux années trois quarts qui restent à son gouvernement de resserrer ces liens et d'ouvrir au maximum la voie à toutes ces possibilités. Mais surtout, le président et moi-même et tous les membres de la présente délégation voulons contribuer à forger un avenir partagé, un sentiment d'engagement partagé, de détermination partagée à faire les choix qui s'imposent. Au bout du compte, nous sommes absolument convaincus que la relation entre l'Afrique et les États-Unis sera plus solide et meilleure. Merci de m'avoir invité ici aujourd'hui, et nous avons hâte de commencer le dialogue.

United States Department of State

(Washington, DC)

 
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