Afrique: Forum de Davos - L'optimisme mesuré des patrons africains

Jeudi 23 Janvier 2014

Les grands décideurs économiques et de nombreuses personnalités politiques, parmi lesquelles plusieurs chefs d'Etat africains - Goodluck Jonathan, Paul Kagame ou encore Alpha Condé - se retrouvent à Davos, petite station de ski des Alpes suisses, pour la 44e édition du Forum économique mondial. Cette année, l'optimisme est enfin de retour après la succession de crises déclenchées par la faillite en 2008 de la banque Lehman Brothers.


Afrique: Forum de Davos - L'optimisme mesuré des patrons africains
 Un optimisme prudent tout de même car de nombreux défis demeurent. La croissance est peut-être de retour mais pas assez forte pour endiguer la flambée du chômage. Et cet optimisme prudent est partagé par les patrons africains.
Paradoxalement, alors que le continent arbore une croissance moyenne insolente de 5% enviée par de nombreuses régions, à commencer pas la vieille Europe, les chefs d'entreprises africains affichent un optimisme modéré.
Selon une étude Price Waterhouse Cooper, la confiance diminue chez les patrons du continent. Seulement 40% d'entre eux se montrent optimiste pour les prochains mois alors qu'ils étaient 17% de plus il y a deux ans.
Mais pour Dennis Nally, le PDG de ce cabinet de conseil, il n'y a là rien d'alarmant. « Je mets l'Afrique dans la même catégorie que l'Inde, le Brésil et d'autres économies en développement. Il y a de vrais défis pour ces marchés et c'est cette préoccupation que les chefs d'entreprises expriment. Cela ne veut pas dire que ces économies n'ont pas un potentiel phénoménal à long terme mais les prévisions pour les douze prochains mois pour ce qui concerne une croissance à court terme des revenus les inquiètent ».
Le milliardaire nigérian Aliko Dangote se veut lui aussi optimiste : « Nous avons eu une bonne croissance économique, et ce que nous voyons c'est que les gens commencent à comprendre ce qu'est en réalité l'Afrique, ses opportunités, les défis qu'elle doit relever. Et je pense que nous devons expliquer au monde que l'Afrique a des richesses et que nous devons les utiliser pour construire une meilleure société ».
L'homme d'affaires qui co-préside cette année cette 44ème du Forum économique mondial, aux côtés notamment de la très courtisée patronne de Yahoo !, Marissa Meyer, et du très provocateur patron de Total, Christophe de Margerie, s'est donné comme priorité l'emploi des jeunes.
« Je pense que le chômage des jeunes est un problème que nous devons aborder de front y compris dans des régions d'Afrique où nous commençons à peine, où tout est à faire. Nous avons besoin de créer des compétences qui permettront de maintenir cette croissance que nous avons en Afrique ».
Autre défi majeur, l'accroissement des inégalités de richesses. Un phénomère considéré comme un facteur majeur pour la stabilité mondiale.
Goodluck Jonathan: «L'Afrique ne peut pas réussir sans un vrai partenariat public privé»
Hôtesses en boubou aux couleurs du Nigeria, écharpes bicolores verte et blanche, cocktail offert aux participants, les Nigérians étaient les stars du jour à Davos. Le pays qui ambitionne de devenir la première économie du continent a voulu concurrencer son rival sud-africain qui, il y a quelques années, avait mis le feu à Davos au son des vuvuzela.
Plus sérieusement, c'est la participation du président Goodluck Jonathan à un débat sur les moyens de garantir une croissance durable au continent dont la population dépassera les deux milliards d'habitants en 2050, qui était attendue. Le chef de l'Etat a une nouvelle fois appelé les entrepreneurs à s'engager d'avantage aux côtés du secteur public.
L'Afrique ne peut pas réussir sans un vrai partenariat public privé, a-t-il martelé. Une position partagée par son compatriote Aliko Dangote qui a appelé les dirigeants africains à ouvrir leur marché aux investisseurs étrangers et à les soutenir. Les populations en tireront naturellement un bénéfice, a défendu le milliardaire.
Dans le temple du libéralisme qu'est Davos, ces propos ont bien évidemment été applaudis. Mais l'Ougandaise Winnie Biyanima, qui dirige l'ONG Oxfam, est venue jouer les trouble-fêtes en rappelant que le flot d'investissements étrangers n'a pas empêché l'accroissement des inégalités de richesses sur le continent.
Des inégalités qui sont considérés ici à Davos comme un de facteur de risque majeur pour la stabilité mondiale. Les révolutions tunisiennes, égyptienne et libyenne sont la pour le rappeler.
Rfi.fr
Actu-Economie


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