Afrique: Les organisations des Nations Unies basées à Rome font front commun devant les pertes alimentaires

Mardi 24 Décembre 2013

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont décidé vendredi de faire front commun devant le problème des pertes alimentaires.


Chaque année, environ un tiers de toute la nourriture produite et destinée à la consommation humaine dans le monde est perdue ou gaspillée. Cela représente 1,3 milliard de tonnes -assez pour nourrir deux milliards de personnes. Rien qu'en Afrique subsaharienne, les pertes céréalières s'élèveraient à quatre milliards de dollars par an et pourraient satisfaire les besoins alimentaires minimum d'au moins 48 millions de personnes.
Les trois organisations onusiennes collaboreront à un projet, doté d'une enveloppe de 2,7 millions de dollars financé la Suisse, visant à réduire les pertes alimentaires dans les pays en développement. Ces pertes, qui ont lieu durant les phases de récolte, transformation, transport et stockage des produits, sont imputables aux lacunes en matière d'infrastructures ou au manque de compétences et de technologies.
Le projet triennal se concentrera en particulier sur la réduction des pertes de céréales et de légumineuses telles que maïs, riz, haricots et niébé - des aliments de base essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale qui ont un impact prépondérant sur les moyens de subsistance de millions de petits agriculteurs.
A l'échelle mondiale, l'initiative conjointe permettra de partager les connaissances sur les moyens les plus efficaces d'atténuer les pertes après récolte et d'aider les pays à instaurer des politiques et réglementations visant à réduire les gaspillages et pertes.
Le projet recensera également les points critiques des pertes dans les chaînes d'approvisionnement des légumineuses et céréales de trois pays africains - Burkina Faso, République démocratique du Congo (RDC) et Ouganda - et identifiera et testera des solutions potentielles aux problèmes de récolte et de manipulation, de taux d'humidité durant le stockage, aux attaques de rats, oiseaux et autres organismes nuisibles, et aux dégâts provoqués par les insectes.
Le projet contribuera à la fois à l'Objectif du Millénaire pour le développement consistant à améliorer la sécurité alimentaire et au défi Faim Zéro lancé en juin 2012 par le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, dont un des principaux volets est d'éliminer les pertes ou gaspillages alimentaires.
« Lorsque quelque 840 millions d'êtres humains sont affamés chaque jour, nous avons la responsabilité éthique de garantir que la nourriture produite est consommée, et non perdue ou gaspillée », a déclaré Jong Jin Kim, Directeur de la Division FAO d'appui aux programmes. « La réduction des pertes et gaspillages alimentaires permettra de de pouvoir disposer de quantités significatives de nourriture et de réduire les coûts pour l'environnement, élément déterminant pour l'avenir, vu que nous devrons augmenter la production de 60 pour cent d'ici 2050 pour répondre à la demande d'une population en pleine expansion ».
La FAO estime que 250 km3 d'eau et 1,4 milliard d'hectares sont gaspillés chaque année pour produire 1,3 milliard de tonnes de nourriture perdue ou gaspillée, sans compter les 3,3 milliards de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
« En exploitant les atouts de chacune des trois organisations et grâce à la contribution de la Suisse, nous estimons que le projet aura un impact considérable en incitant les Etats membres à agir pour réduire les pertes alimentaires », s'est félicité M. Kim.
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