Tel est le thème de la septième réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et de la Conférence des ministres de l'Economie et des Finances de l'Union africaine (UA), tenue du 29 au 30 mars 2014 à Abuja au Nigeria. La délégation camerounaise y était conduite par le ministre délégué auprès du ministre des Finances, Pierre Titti. Au moment où nous mettions sous presse hier dimanche, les projets de résolutions n'avaient pas encore été adoptés.
En attendant d'y revenir, on retiendra, à la lumière des échanges et des allocutions prononcées samedi lors de la cérémonie d'ouverture, présidée par Goodluck Ebele Jonathan, président de la République fédérale du Nigeria, en présence d'Ellen Johnson Sirleaf, présidente de la République du Libéria, ainsi que de nombreuses personnalités de haut rang, que nous devons considérer l'industrialisation comme l'épine dorsale de la transformation structurelle de l'Afrique. Mais, compte tenu des différentes expériences existantes, quelle voie adaptée aux besoins de l'Afrique suivre ? A la sixième conférence tenue en 2013 à Abidjan, experts et ministres africains avaient pris la décision unanime de poursuivre une industrialisation fondée sur les produits de base comme moteur de la transformation du continent, afin de créer des millions d'emplois pour les jeunes.
Dans cette perspective, la modernisation de l'agriculture, l'importance de la science, de la technologie et de l'innovation ont été affirmées. Comment aller plus loin maintenant ? Le secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopes, propose cinq pistes à suivre. A Abuja, il a fait valoir que l'Afrique doit encore passer d'une croissance moyenne de 5 à 6% par an au taux magique de 7%, le minimum requis pour que doublent les revenus moyens en dix ans. Ensuite, selon lui, l'industrialisation est une entreprise concurrentielle et l'Afrique doit trouver la recette- miracle qui fera d'elle l'un des étages de l'usine Monde. Et comment ? Cinq pistes L'Afrique doit utiliser au mieux sa position de négociation, en maximisant la demande d'ajout de valeur dans les produits de base pour lesquels elle est en position dominante. Pour cela, elle doit mettre à profit ses atouts : 12% de réserves mondiales de pétrole, le plus grand potentiel d'énergie renouvelable, 40% de l'or mondial, 80 à 90% du chrome et du platine, 70% du coltan, 60% des terres arables inutilisées, 17 % des forêts ou encore 53% du cacao du monde produits par deux pays, la Côte d'Ivoire et le Ghana. Ensuite, en matière de production énergétique, l'Afrique peut suivre une voie privilégiant l'énergie verte et propre et faire l'impasse sur les vieux modèles industriels à forte teneur en carbone. Son vaste potentiel de biomasse et d'énergie hydroélectrique, géothermique, éolienne et solaire est un grand avantage. Il suffit d'absorber, d'adapter et les connaissances scientifiques et techniques existantes.
En troisième lieu, l'Afrique devrait se concentrer sur sa consommation intérieure. La croissance de la population africaine, l'expansion de la classe moyenne et l'urbanisation rapide continueront d'accroître la demande en biens de consommation. L'industrie agro-alimentaire détient là, la clef pour répondre à cette demande des aliments transformés, qui offrira une opportunité lucrative à un grand nombre de petits exploitants agricoles. Quatrièmement, l'industrialisation doit être inclusive, pour que six des dix pays les plus inégalitaires du monde cessent d'être en Afrique. Enfin, il est impératif de promouvoir une plus grande intégration régionale en Afrique, en levant les obstacles tarifaires et non-tarifaires qui entravent le commerce intra-africain.
Cameroon Tribune
En attendant d'y revenir, on retiendra, à la lumière des échanges et des allocutions prononcées samedi lors de la cérémonie d'ouverture, présidée par Goodluck Ebele Jonathan, président de la République fédérale du Nigeria, en présence d'Ellen Johnson Sirleaf, présidente de la République du Libéria, ainsi que de nombreuses personnalités de haut rang, que nous devons considérer l'industrialisation comme l'épine dorsale de la transformation structurelle de l'Afrique. Mais, compte tenu des différentes expériences existantes, quelle voie adaptée aux besoins de l'Afrique suivre ? A la sixième conférence tenue en 2013 à Abidjan, experts et ministres africains avaient pris la décision unanime de poursuivre une industrialisation fondée sur les produits de base comme moteur de la transformation du continent, afin de créer des millions d'emplois pour les jeunes.
Dans cette perspective, la modernisation de l'agriculture, l'importance de la science, de la technologie et de l'innovation ont été affirmées. Comment aller plus loin maintenant ? Le secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopes, propose cinq pistes à suivre. A Abuja, il a fait valoir que l'Afrique doit encore passer d'une croissance moyenne de 5 à 6% par an au taux magique de 7%, le minimum requis pour que doublent les revenus moyens en dix ans. Ensuite, selon lui, l'industrialisation est une entreprise concurrentielle et l'Afrique doit trouver la recette- miracle qui fera d'elle l'un des étages de l'usine Monde. Et comment ? Cinq pistes L'Afrique doit utiliser au mieux sa position de négociation, en maximisant la demande d'ajout de valeur dans les produits de base pour lesquels elle est en position dominante. Pour cela, elle doit mettre à profit ses atouts : 12% de réserves mondiales de pétrole, le plus grand potentiel d'énergie renouvelable, 40% de l'or mondial, 80 à 90% du chrome et du platine, 70% du coltan, 60% des terres arables inutilisées, 17 % des forêts ou encore 53% du cacao du monde produits par deux pays, la Côte d'Ivoire et le Ghana. Ensuite, en matière de production énergétique, l'Afrique peut suivre une voie privilégiant l'énergie verte et propre et faire l'impasse sur les vieux modèles industriels à forte teneur en carbone. Son vaste potentiel de biomasse et d'énergie hydroélectrique, géothermique, éolienne et solaire est un grand avantage. Il suffit d'absorber, d'adapter et les connaissances scientifiques et techniques existantes.
En troisième lieu, l'Afrique devrait se concentrer sur sa consommation intérieure. La croissance de la population africaine, l'expansion de la classe moyenne et l'urbanisation rapide continueront d'accroître la demande en biens de consommation. L'industrie agro-alimentaire détient là, la clef pour répondre à cette demande des aliments transformés, qui offrira une opportunité lucrative à un grand nombre de petits exploitants agricoles. Quatrièmement, l'industrialisation doit être inclusive, pour que six des dix pays les plus inégalitaires du monde cessent d'être en Afrique. Enfin, il est impératif de promouvoir une plus grande intégration régionale en Afrique, en levant les obstacles tarifaires et non-tarifaires qui entravent le commerce intra-africain.
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