Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA (Union tunisienne de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat)
Dans le programme de ce sommet une large part a été et sera consacrée à l'économie et aux relations entre la France et l'Afrique. Déjà, mercredi, plus de 560 chefs d'entreprises français et africains, trois chefs d'Etat africains (ivoirien, sénégalais et tanzanien) et François Hollande ont participé à une journée spéciale au ministère de l'Economie et des Finances autour du thème d'un nouveau partenariat économique Afrique-France.
Un nouveau partenariat qui parait nécessaire, tant il est vrai que le pré-carré français, s'il a de beaux restes en Afrique, se fait quelque peu grignoter par de nouveaux acteurs économiques sur le continent.
Un marché qui n'est plus captif
Ainsi, Dubaï Port World a soufflé la concession du port de Dakar à Bolloré. La Chine avec ZTE (fibre optique) ou Sinopec (pétrole) est présente en Afrique du Sud ou en Angola.
Le brésilien Embraer vend ses avions au Burkina Faso ou à la Mauritanie. L'indonésien Olam se développe dans l'huile de palme au Gabon ou en Côte d'Ivoire. L'indien Barthi a racheté en Afrique l'opérateur téléphonique koweïtien Zain devenant ainsi un acteur majeur de la téléphonie mobile.
Bolloré, Nexans, Total, Somdiia, Orange ou Dassault ne vacillent pas encore sur leurs bases - tant s'en faut - mais, forcément, en période de crise économique, de marges bénéficiaires réduites et de concurrence accrue, il faut changer les attitudes par rapport à un marché qui n'est plus captif.
Plus que jamais, affirment certains observateurs du secteur, il faut jouer la carte de la proximité, de l'antériorité face à une concurrence nouvelle qui est meilleure (parfois), moins chère (souvent). Il faut redoubler d'effort pour séduire les partenaires africains si on ne veut pas les perdre semblait-on dire à Bercy, mercredi.
« Diplomatie économique »
C'est sans doute cela aussi la « diplomatie économique », un concept cher au Quai d'Orsay. Une diplomatie nécessaire, tant il est vrai que la position de la France s'effrite d'année en année. C'est ce qui transparait dans le rapport corédigé par l'ancien diplomate Hubert Védrine et quelques fins connaisseurs de l'économie africaine comme Jean-Michel Séverino, Hakim el-Karoui ou Tidjane Thiam.
Il est souligné dans ce rapport que la part de marché de la France en Afrique subsaharienne a décliné de 10,1% en 2000 à 4,7% en 2011. Cependant, la valeur des produits exportés a doublé dans le même temps.
Beaucoup d'opérateurs africains attendent des Français qu'ils fassent valoir leurs différences et leurs atouts par rapport à un homologue chinois ou turc. L'Algérien Taïeb Ezzraïmi, PDG du groupe Sim (agroalimentaire) précise : « nous avons besoin de savoir-faire et d'expertise que les opérateurs français ont et que nous n'avons pas », avant d'ajouter malicieusement : « la France a besoin des Africains. Je mentirais en vous disant le contraire ! L'un ne peut pas vivre sans l'autre, nous sommes mariés à vie ! ».
Un imperceptible changement
Un peu plus loin dans une salle de réunion de Bercy, Bagoré Bathily, président de « La Laiterie du Berger » au Mali ressent un imperceptible changement dans l'attitude de Paris à l'égard du continent. Lui était déjà en France en février 2007 lors d'un précédent sommet. « Je vois à quel point le regard de la France a changé sur l'Afrique.
La relation semble être clairement orientée vers un profit mutuel et une équité. C'est ce qu'il fallait. "La Laiterie du Berger" est née grâce à un partenariat entre nous : un fonds français I & P qui nous a soutenus et une expertise de Danone qui nous a apporté son savoir-faire technique, sans complaisance, avec les standards internationaux et cela a permis un partenariat très sain entre nous. »
Des « intérêts bien compris » entre l'Afrique et la France. C'est sans doute ce que l'on a le plus entendu ces derniers jours à Paris. Et pour que les choses soient vraiment bien entendues, le discours introductif de la ministre nigériane des Finances Ngozi Okonjo-Iweala au forum a été très clair. « C'est le moment d'embarquer dans le bateau de la croissance africaine ou il partira sans vous ! ».
Rfi.fr
Un nouveau partenariat qui parait nécessaire, tant il est vrai que le pré-carré français, s'il a de beaux restes en Afrique, se fait quelque peu grignoter par de nouveaux acteurs économiques sur le continent.
Un marché qui n'est plus captif
Ainsi, Dubaï Port World a soufflé la concession du port de Dakar à Bolloré. La Chine avec ZTE (fibre optique) ou Sinopec (pétrole) est présente en Afrique du Sud ou en Angola.
Le brésilien Embraer vend ses avions au Burkina Faso ou à la Mauritanie. L'indonésien Olam se développe dans l'huile de palme au Gabon ou en Côte d'Ivoire. L'indien Barthi a racheté en Afrique l'opérateur téléphonique koweïtien Zain devenant ainsi un acteur majeur de la téléphonie mobile.
Bolloré, Nexans, Total, Somdiia, Orange ou Dassault ne vacillent pas encore sur leurs bases - tant s'en faut - mais, forcément, en période de crise économique, de marges bénéficiaires réduites et de concurrence accrue, il faut changer les attitudes par rapport à un marché qui n'est plus captif.
Plus que jamais, affirment certains observateurs du secteur, il faut jouer la carte de la proximité, de l'antériorité face à une concurrence nouvelle qui est meilleure (parfois), moins chère (souvent). Il faut redoubler d'effort pour séduire les partenaires africains si on ne veut pas les perdre semblait-on dire à Bercy, mercredi.
« Diplomatie économique »
C'est sans doute cela aussi la « diplomatie économique », un concept cher au Quai d'Orsay. Une diplomatie nécessaire, tant il est vrai que la position de la France s'effrite d'année en année. C'est ce qui transparait dans le rapport corédigé par l'ancien diplomate Hubert Védrine et quelques fins connaisseurs de l'économie africaine comme Jean-Michel Séverino, Hakim el-Karoui ou Tidjane Thiam.
Il est souligné dans ce rapport que la part de marché de la France en Afrique subsaharienne a décliné de 10,1% en 2000 à 4,7% en 2011. Cependant, la valeur des produits exportés a doublé dans le même temps.
Beaucoup d'opérateurs africains attendent des Français qu'ils fassent valoir leurs différences et leurs atouts par rapport à un homologue chinois ou turc. L'Algérien Taïeb Ezzraïmi, PDG du groupe Sim (agroalimentaire) précise : « nous avons besoin de savoir-faire et d'expertise que les opérateurs français ont et que nous n'avons pas », avant d'ajouter malicieusement : « la France a besoin des Africains. Je mentirais en vous disant le contraire ! L'un ne peut pas vivre sans l'autre, nous sommes mariés à vie ! ».
Un imperceptible changement
Un peu plus loin dans une salle de réunion de Bercy, Bagoré Bathily, président de « La Laiterie du Berger » au Mali ressent un imperceptible changement dans l'attitude de Paris à l'égard du continent. Lui était déjà en France en février 2007 lors d'un précédent sommet. « Je vois à quel point le regard de la France a changé sur l'Afrique.
La relation semble être clairement orientée vers un profit mutuel et une équité. C'est ce qu'il fallait. "La Laiterie du Berger" est née grâce à un partenariat entre nous : un fonds français I & P qui nous a soutenus et une expertise de Danone qui nous a apporté son savoir-faire technique, sans complaisance, avec les standards internationaux et cela a permis un partenariat très sain entre nous. »
Des « intérêts bien compris » entre l'Afrique et la France. C'est sans doute ce que l'on a le plus entendu ces derniers jours à Paris. Et pour que les choses soient vraiment bien entendues, le discours introductif de la ministre nigériane des Finances Ngozi Okonjo-Iweala au forum a été très clair. « C'est le moment d'embarquer dans le bateau de la croissance africaine ou il partira sans vous ! ».
Rfi.fr