«La croissance de la région devrait ralentir de 4,7 % en 2021 à 3,6 % en 2022, en raison de l’atonie des investissements et d’une détérioration générale de sa balance commerciale. Les pays pauvres en ressources naturelles, dont la structure économique est plus diversifiée, continueront à figurer parmi les pays les plus dynamiques et les plus résilients de la région, avec une croissance de 4,6 % en 2022, contre 3,3 % pour les pays exportateurs de pétrole et 3,1 % pour les pays riches en autres ressources naturelles », informe le Fmi.
Faisant écho aux tendances mondiales, explique l’institution, l’inflation a progressé de manière plus rapide et plus durable que prévu, tirée par l’augmentation des prix des produits alimentaires et énergétiques, qui représentent environ 50 % du panier de consommation de la région. La récente poussée d’inflation est certes moins spectaculaire quand on la compare aux moyennes historiques de l’Afrique subsaharienne, mais l’augmentation du coût de la vie confronte des millions de personnes à une insécurité alimentaire aiguë. Elle pourrait également freiner la croissance économique, et mettre en péril la stabilité sociale et politique.
« En fin d’année dernière, l’Afrique subsaharienne semblait emprunter la voie d’une reprise vigoureuse, au sortir d’une longue pandémie. Malheureusement, cette amélioration a été brutalement interrompue par les bouleversements sur les marchés internationaux, ce qui exerce de nouvelles pressions sur les dirigeants de la région », souligne Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du Fmi.
Le récent bouleversement s’ajoute à la série de chocs subis ces dernières années, qui ont tous réduis la marge d’action des autorités de la région. La dette publique a atteint environ 60 % du Pib , soit un niveau d’endettement que la région n’avait pas connu depuis le début des années 2000. À cet égard, la part des fonds privés à coût plus élevé a augmenté dans la composition de la dette, avec pour conséquences une hausse des coûts du service de la dette et un accroissement des risques de refinancement. De fait, 19 des 35 pays à faible revenu de la région se trouvent en situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement.
Quatre priorités pour l’action publique
Dans ce contexte, M. Selassie préconise quatre priorités pour l’action publique dans la région.
Premièrement, souligne-t-il, compte tenu de l’aggravation de l’insécurité alimentaire, la priorité absolue est de protéger les plus vulnérables. Les maigres ressources disponibles doivent revenir aux personnes qui en ont le plus besoin. Il convient de supprimer progressivement les mesures d’urgence mal ciblées.
Deuxièmement, argue-t-il, afin de faire face à la montée de l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale, les autorités doivent relever les taux directeurs de manière prudente, en surveillant de près les anticipations d’inflation et le stock des réserves de change.
Troisièmement, il soutient que les pays de la région doivent continuer de consolider leurs finances publiques afin de préserver leur viabilité budgétaire, à plus forte raison dans le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt. Des cadres budgétaires à moyen terme crédibles, y compris pour la gestion efficace de la dette, peuvent contribuer à réduire les coûts d’emprunt. Pour certains pays présentant de fortes vulnérabilités liées à la dette, une restructuration ou un rééchelonnement de la dette pourrait s’imposer, ce qui met en évidence la nécessité d’améliorer la mise en œuvre du cadre commun du G20.
Enfin, les dirigeants doivent créer les conditions propices à une croissance de qualité, sur fond d’accélération du changement climatique. Des solutions de financement privé innovantes ainsi que des réformes du secteur de l’énergie seront nécessaires pour permettre les investissements dans des infrastructures résilientes et vertes, et tirer parti des abondantes ressources d’énergie renouvelable de la région.
Depuis le début de la pandémie, le Fmi informe avoir apporté une aide de près de 50 milliards de dollars à l’Afrique subsaharienne. Le conseil d’administration vient en outre d’approuver une nouvelle fenêtre de financement « chocs alimentaires » pour aider nos pays membres qui subissent une situation d’insécurité alimentaire aiguë, un choc brutal sur les denrées alimentaires à l’importation ou un choc sur les exportations de céréales.
Adou FAYE
Faisant écho aux tendances mondiales, explique l’institution, l’inflation a progressé de manière plus rapide et plus durable que prévu, tirée par l’augmentation des prix des produits alimentaires et énergétiques, qui représentent environ 50 % du panier de consommation de la région. La récente poussée d’inflation est certes moins spectaculaire quand on la compare aux moyennes historiques de l’Afrique subsaharienne, mais l’augmentation du coût de la vie confronte des millions de personnes à une insécurité alimentaire aiguë. Elle pourrait également freiner la croissance économique, et mettre en péril la stabilité sociale et politique.
« En fin d’année dernière, l’Afrique subsaharienne semblait emprunter la voie d’une reprise vigoureuse, au sortir d’une longue pandémie. Malheureusement, cette amélioration a été brutalement interrompue par les bouleversements sur les marchés internationaux, ce qui exerce de nouvelles pressions sur les dirigeants de la région », souligne Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du Fmi.
Le récent bouleversement s’ajoute à la série de chocs subis ces dernières années, qui ont tous réduis la marge d’action des autorités de la région. La dette publique a atteint environ 60 % du Pib , soit un niveau d’endettement que la région n’avait pas connu depuis le début des années 2000. À cet égard, la part des fonds privés à coût plus élevé a augmenté dans la composition de la dette, avec pour conséquences une hausse des coûts du service de la dette et un accroissement des risques de refinancement. De fait, 19 des 35 pays à faible revenu de la région se trouvent en situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement.
Quatre priorités pour l’action publique
Dans ce contexte, M. Selassie préconise quatre priorités pour l’action publique dans la région.
Premièrement, souligne-t-il, compte tenu de l’aggravation de l’insécurité alimentaire, la priorité absolue est de protéger les plus vulnérables. Les maigres ressources disponibles doivent revenir aux personnes qui en ont le plus besoin. Il convient de supprimer progressivement les mesures d’urgence mal ciblées.
Deuxièmement, argue-t-il, afin de faire face à la montée de l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale, les autorités doivent relever les taux directeurs de manière prudente, en surveillant de près les anticipations d’inflation et le stock des réserves de change.
Troisièmement, il soutient que les pays de la région doivent continuer de consolider leurs finances publiques afin de préserver leur viabilité budgétaire, à plus forte raison dans le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt. Des cadres budgétaires à moyen terme crédibles, y compris pour la gestion efficace de la dette, peuvent contribuer à réduire les coûts d’emprunt. Pour certains pays présentant de fortes vulnérabilités liées à la dette, une restructuration ou un rééchelonnement de la dette pourrait s’imposer, ce qui met en évidence la nécessité d’améliorer la mise en œuvre du cadre commun du G20.
Enfin, les dirigeants doivent créer les conditions propices à une croissance de qualité, sur fond d’accélération du changement climatique. Des solutions de financement privé innovantes ainsi que des réformes du secteur de l’énergie seront nécessaires pour permettre les investissements dans des infrastructures résilientes et vertes, et tirer parti des abondantes ressources d’énergie renouvelable de la région.
Depuis le début de la pandémie, le Fmi informe avoir apporté une aide de près de 50 milliards de dollars à l’Afrique subsaharienne. Le conseil d’administration vient en outre d’approuver une nouvelle fenêtre de financement « chocs alimentaires » pour aider nos pays membres qui subissent une situation d’insécurité alimentaire aiguë, un choc brutal sur les denrées alimentaires à l’importation ou un choc sur les exportations de céréales.
Adou FAYE