Le continent africain à une carte à jouer avec l’agriculture. D’après l’étude de la BM, les agriculteurs et le secteur agroalimentaire africains pourraient générer un marché de 1.000 milliards de dollars à l’horizon 2030, s’ils parvenaient à élargir leur accès à des fonds supplémentaires, à l’électricité, à une meilleure technologie et à des terres irriguées en vue d’y cultiver des aliments à haute valeur nutritionnelle. En parallèle, les gouvernements africains doivent travailler « plus étroitement avec les exploitations agricoles afin de nourrir la population urbaine croissante de la région ». Selon Makhtar Diop, vice-président de la Région Afrique de la BM, « le moment est venu de faire de l’agriculture et du secteur agro-alimentaire africains un catalyseur pour mettre fin à la pauvreté ». Il poursuit pour dire que « nous ne pouvons pas exagérer l’importance revêtue par l’agriculture dans la détermination de l’Afrique à maintenir et à stimuler ses taux élevés de croissance, à créer plus d’emplois, à réduire de façon significative la pauvreté et à cultiver suffisamment de denrées alimentaires nutritives à bas prix pour nourrir ses familles et exporter ses récoltes excédentaires ». Pour sa part, Jamal Saghir, directeur du Développement durable de la BM estime que « l’amélioration de l’agriculture et du secteur de l’agroalimentaire africain signifie des recettes plus élevées et des emplois supplémentaires. Cela permet également à l’Afrique de se mesurer à la concurrence internationale ». A titre comparatif, il révèle que « le Brésil, l’Indonésie et la Thaïlande exportent, chacun plus de produits alimentaires que tous les pays de l’Afrique subsaharienne réunis. Cela doit changer ».
Les avantages comparatifs de l’Afrique
La BM décrit que sous l’effet conjugué de la croissance démographique, la hausse des revenus et de l’urbanisation, une forte demande oriente à la hausse les prix mondiaux des aliments et des produits agricoles. Dans un tel contexte, l’Afrique doit se positionner et peut influer sur les marchés. L’Afrique détient pratiquement 50 % des terres mondiales non cultivées qui conviennent aux cultures vivrières, recensant jusqu’à 450 millions d’hectares non boisés, ni protégés, ni surpeuplés, informe la BM. Par ailleurs, l’Afrique utilise moins de 2 % de ses ressources renouvelables en eau, par rapport à une moyenne mondiale s’élevant à 5 %. Par ailleurs, le continent africain pour ses récoltes produit systématiquement un volume nettement inférieur à leur potentiel et l’importance des écarts de rendement peut atteindre 60 à 80 %, s’agissant des cultures de soutien, comme le maïs. Une autre tare spécifique au continent est que, les pertes après récoltes atteignent 15 à 20 % pour les céréales et sont supérieures pour les produits périssables, en raison des mauvaises conditions de stockage et du manque d’infrastructures agricoles. De l’avis de la BM, les pays africains peuvent exploiter les marchés en plein essor du riz, du maïs, du soja, de l’huile de palme, des biocarburants, ainsi que des matières biologiques et s’imposer parmi les principaux exportateurs de ces marchandises sur les marchés mondiaux, à l’instar des réussites de l’Amérique latine et de l’Asie du Sud-est.
Concernant l’Afrique subsaharienne, la BM révèle que les secteurs les plus dynamiques sont probablement le riz, les céréales fourragères, les volailles, les produits laitiers, les huiles végétales, l’horticulture et les aliments transformés pour approvisionner les marchés nationaux.
Toutefois, dans cette étude sur les marges de croissance de l’Afrique dans l’agriculture, la BM met en garde contre les acquisitions de terres, qui bien que nécessaires pour les investissements du secteur agroalimentaire, « peuvent constituer une menace pour les moyens de subsistance des personnes et engendrer une opposition locale ». La polémique sur le projet Sen Ethanol au Sénégal, est le parfait cas de figure que redoute la BM dans son étude. De l’avis de cette dernière, les acquisitions ou fermages doivent se faire selon « des normes responsables sur les plans éthique et social, reconnaissant notamment les droits des utilisateurs locaux, résultant de consultations approfondies avec des communautés locales et incluant un dédommagement équitable respectant le prix du marché pour les terres acquises ».
EL Hadji Ndiaye
Les avantages comparatifs de l’Afrique
La BM décrit que sous l’effet conjugué de la croissance démographique, la hausse des revenus et de l’urbanisation, une forte demande oriente à la hausse les prix mondiaux des aliments et des produits agricoles. Dans un tel contexte, l’Afrique doit se positionner et peut influer sur les marchés. L’Afrique détient pratiquement 50 % des terres mondiales non cultivées qui conviennent aux cultures vivrières, recensant jusqu’à 450 millions d’hectares non boisés, ni protégés, ni surpeuplés, informe la BM. Par ailleurs, l’Afrique utilise moins de 2 % de ses ressources renouvelables en eau, par rapport à une moyenne mondiale s’élevant à 5 %. Par ailleurs, le continent africain pour ses récoltes produit systématiquement un volume nettement inférieur à leur potentiel et l’importance des écarts de rendement peut atteindre 60 à 80 %, s’agissant des cultures de soutien, comme le maïs. Une autre tare spécifique au continent est que, les pertes après récoltes atteignent 15 à 20 % pour les céréales et sont supérieures pour les produits périssables, en raison des mauvaises conditions de stockage et du manque d’infrastructures agricoles. De l’avis de la BM, les pays africains peuvent exploiter les marchés en plein essor du riz, du maïs, du soja, de l’huile de palme, des biocarburants, ainsi que des matières biologiques et s’imposer parmi les principaux exportateurs de ces marchandises sur les marchés mondiaux, à l’instar des réussites de l’Amérique latine et de l’Asie du Sud-est.
Concernant l’Afrique subsaharienne, la BM révèle que les secteurs les plus dynamiques sont probablement le riz, les céréales fourragères, les volailles, les produits laitiers, les huiles végétales, l’horticulture et les aliments transformés pour approvisionner les marchés nationaux.
Toutefois, dans cette étude sur les marges de croissance de l’Afrique dans l’agriculture, la BM met en garde contre les acquisitions de terres, qui bien que nécessaires pour les investissements du secteur agroalimentaire, « peuvent constituer une menace pour les moyens de subsistance des personnes et engendrer une opposition locale ». La polémique sur le projet Sen Ethanol au Sénégal, est le parfait cas de figure que redoute la BM dans son étude. De l’avis de cette dernière, les acquisitions ou fermages doivent se faire selon « des normes responsables sur les plans éthique et social, reconnaissant notamment les droits des utilisateurs locaux, résultant de consultations approfondies avec des communautés locales et incluant un dédommagement équitable respectant le prix du marché pour les terres acquises ».
EL Hadji Ndiaye