Assises de l’Enterprise 2013: Le secteur privé national exige ses parts de la commande publique

Mercredi 18 Décembre 2013

Il n’a pas fait dans la langue de bois, lors de son adresse sur l’environnement et la compétitivité des entreprises au Sénégal. En effet, le président du Conseil National du Patronat (CNP), Baidy Agne est revenu sur tous les segments sur lesquels, le secteur privé sénégalais devrait être associé. Ainsi, qu’il s’agisse de l’habitat social, la couverture maladie universelle, les délégations de services publics et la commande publique, le secteur privé national ne veut être relégué au second plan.


Baidy Agne, le Président du CNP
Baidy Agne, le Président du CNP
Une nouvelle dynamique. C’est le souhait du CNP dans ses relations avec les autorités étatiques. Selon le président du CNP, le secteur privé sénégalais devrait en amont être associé dans les projets phares que le gouvernement compte mettre en œuvre pour changer le quotidien des Sénégalais. Ainsi, faisant la liste des projets du gouvernement, en l’occurrence  la viabilisation de plus de 7.500 parcelles sur le territoire national, la construction de 3.400 logements à Diamniadio et 5.000 logements sociaux à Bambilor d’ici 2017, le secteur privé est toujours dans l’expectative, soutient M. Agne. Il indique  qu’en 2012, les promoteurs immobiliers privés sénégalais avaient  déjà exposé au gouvernement « comment construire et rendre plus accessibles les logements sociaux aux populations ». Seuls 2.000 logements sont en cours de réalisation pour secourir les victimes des inondations, alors que les promoteurs immobiliers ont conçu un ambitieux programme de 500.000 logements en 10 ans sur l’ensemble du territoire national dans le cadre d’un partenariat public-privé, détaille le président du CNP.
Parlant de la couverture maladie universelle, Baidy Agne dira que le  CNP est pour une autre orientation  la « nouvelle architecture de protection sociale », qui consiste à  faire progresser le taux de couverture des Sénégalais de 18 % en 2013 à 33 % en 2014 et 95 % en 2017. Selon le président du CNP, le « risque encouru dans la majorité des pays, c’est une trop forte politisation de la protection sociale, conduisant à privilégier systématiquement la dépense sans pouvoir la contrôler ». Il estime que « la protection sociale a un coût et exige de profondes réformes structurelles dans le temps ». Ainsi, dans le souci de pérenniser une meilleure formule, M. Agne soutient  qu’il faut confier le pilotage de la couverture maladie aux professionnels de l’assurance. Ces derniers ont le « savoir-faire et ont mis en place un pool micro-crédit /assurance-santé avec une offre de produits », renseigne-t-il.
Ne plus avoir une portion congrue dans la commande publique
Le secteur privé national ne veut plus être en rade dans la commande publique. A ce propos, Baidy Agne en appelle à cette « complicité patriotique et complémentarité républicaine indispensables dans le partenariat public-privé ».
Parlant du  programme Yonnou Yokkuté qui prévoit de porter à 25 % au minimum la présence capitalistique des privés nationaux dans les secteurs clés de l’économie, le président du CNP indexe ce qui se passe dans la pratique. En effet, « vous apprenez la contractualisation de marchés de délégations de services publics, d’offres spontanées ou dites commerciales », se désole le président du CNP. Ce dernier, qui salue les bienfaits de l’investissement direct étranger (IDE), n’en pense pas moins qu’il faille en arriver  à « affaiblir l’entreprise sénégalaise ».  Il fustige le fait de ne « réserver que 25 % au privé national pour un projet d’extension ou de modernisation, où il est déjà présent, où il a un fond de commerce et où il contrôle une grande part de l’activité ». En à croire le président du CNP,  il est possible de favoriser des joint-ventures, des transferts de technologie et autres sous-traitances avec l’investisseur direct étranger. Mieux, il est d’avis que l’Etat  peut « mobiliser le financement d’investissements de contrats de partenariat public-privé », auprès des partenaires au développement et des institutions financières internationales. Ainsi, il en appelle à un accompagnement à l’export des entreprises sénégalaises s’agissant de l’aide bilatérale ou multilatérale. Selon le président du CNP, le patriotisme économique induit la mobilisation de l’Etat « dans le but de développer ou de renforcer la compétitivité », des entreprises nationales « dans le contexte actuel de mondialisation et de durcissement des rapports concurrentiels ». De l’avis de Baidy Agne, « face à cette pratique qui consiste à écarter volontairement le secteur national dans des contrats de PPP ou de délégations de services publics, nous n’avons d’autre choix que de résister ». S’agissant des projets phares du gouvernement, il précise que  le secteur privé sénégalais a donné son engagement dans les projets présidentiels, notamment la zone économique spéciale, les infrastructures routières, ferroviaires, l’Aéroport Blaise Diagne et les nouveaux sites touristiques. Selon M. Agne, « il appartient au gouvernement de relancer la commande publique » et faire en sorte qu’il ait « moins d’ententes directes », 18 % en 2012 d’après le rapport de l’Agence de Régulation des Marchés publics (ARMP).
EL Hadji NDIAYE
 
 
 
Actu-Economie


Nouveau commentaire :

Actu-Economie | Entreprise & Secteurs | Dossiers | Grand-angle | Organisations sous-régionales | IDEE | L'expression du jour




En kiosque.














Inscription à la newsletter