Cette hypothèse ne semble guère saugrenue pour plusieurs raisons.
D’abord pour ordinaire qu’elle soit, c’est dire inscrit à son agenda, le sommet de ce week end revêtait un cachet particulier au regard du sujet qui forcément devait être à l’ordre du jour, à savoir le sommet de l’AES qui l’a précédé de 24heures et qui a pris une décision forte. Et pourtant si on regarde la liste des chefs d’états présents, sur les 12 supposés être présents seuls 7 ont fait le déplacement d’Abuja, excepté le Colonel Mamady Doumbia de la Guinée, dont le pays est encore sous le coup d’une suspension de toutes les instances de la Cedeao. Parmi eux il manquait à l’appel le Président Ouattara, Faure Gnassingbé, Patrice Talon, le Président Cap Verdien José Maria Neves.
Il est quand même curieux qu’une organisation dont l’imminence de la dislocation est aussi manifeste, ne jouisse pas de la plus haute attention de ceux qui en sont, il faut le dire sans ambiguïté, les piliers et les acteurs centraux de la crise. Et pourtant lorsqu’il s’était agit de prendre des sanctions très sévères, ils l’ont fait avec une rare perspicacité tous réunis, oubliant au passage que ce sont les peuples, dont on pointe du doigt les difficultés aujourd’hui, qui allaient en pâtir. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes peuples qui somment leurs dirigeants de quitter la CEDEAO ; la liesse populaire qui leur avait été réservée à Niamey en témoigne.
Ce fut un rendez vous raté, pour ceux qui étaient les tenants de l’aile dure, Tinubu, Macky Sall ( à l’époque) , Alassane Ouattara, Patrice Talon ( qui entretemps avait dit stop aux sanctions, voyant leur inutilité pour son pays), Nana Akufo Ado, et Faure Gnassignbé ( naguère médiateur pour la levée des sanctions contre les Pays de l’AES et la Guinée ). Tous ont déclaré forfait, laissant la barque à Bola Tinubu, seul à bord, qui n’a eu d’autre alternative que de « s’agripper » à Bassirou Diomaye Faye président du Sénégal qui faisait son baptême de feu à la CEDEAO, pour éviter le flop du sommet, et permettre une sortie honorable par une initiative diplomatique, même si les chances de succès sont presque nulles.
Ensuite, le choix porté sur Bassirou Diomaye Faye et sur un absent (Faure Gnassingbé), sonne comme un cadeau empoisonné, si on n’y regarde de plus près. C’est comme qui dirait, c’est le président du Sénégal d’alors, qui nous a mis dans ce bourbier, c’est bien sûr au Sénégal de nous en sortir. La question qui se pose est de savoir pourquoi cette « figure imposée ».
Que gagne le président du Sénégal à s’engager dans cette impasse ? Les plus hautes autorités de la confédération des Etats du Sahel ont bien écrit noir sur blanc que leur départ de la Cedeao était d’effet immédiat depuis janvier 2024, de surcroit ils ont acté les instruments du traité instituant la confédération de l’alliance des Etats du Sahel (CAES), créé des organes sauf un organe permanent, c’est leur option. Ils ont verrouillé toutes les portes d’un retour « à la maison ».
Alors quoi négocier en étant inflexible vis-à-vis de l’AES ? Si ce n’est pour préparer d’ici janvier 2025 le réajustement des textes de la CEDEAO, et l’évaluation des conséquences qui en découlent, peut être avec « des torts partagés ». Oui, parce que c’est tout une histoire commune de l’intégration que beaucoup de région du monde enviaient à la CEDEAO, notamment l’Afrique centrale, qui vole en éclats.
Le Président sénégalais en acceptant cette mission de facilitation, à ce moment précis de l’évolution de la CEDEAO, où le ressentiment est à son paroxysme, a pris le risque d’un échec diplomatique dès son entrée en fonction. Il ya peu de chance qu’une organisation créée puisse être dissoute sans avoir vécu.
L’alternative pour Bassirou Diomaye Faye, la seule qui vaille aujourd’hui est de jeter les bases d’une collaboration autour d’un bilatéralisme multipolaire. Autrement créer les conditions de bonnes relations bilatérales entre les états membres de la CEDEAO et ceux de l’AES pour faciliter les échanges et les relations diplomatiques et consulaires. En un mot « une coexistence pacifique ».
Pour l’histoire, s’il y réussit, il aura de ce point de vue contribué à redessiner une nouvelle carte diplomatique et géopolitique en Afrique de l’ouest.
https://fr.allafrica.com
D’abord pour ordinaire qu’elle soit, c’est dire inscrit à son agenda, le sommet de ce week end revêtait un cachet particulier au regard du sujet qui forcément devait être à l’ordre du jour, à savoir le sommet de l’AES qui l’a précédé de 24heures et qui a pris une décision forte. Et pourtant si on regarde la liste des chefs d’états présents, sur les 12 supposés être présents seuls 7 ont fait le déplacement d’Abuja, excepté le Colonel Mamady Doumbia de la Guinée, dont le pays est encore sous le coup d’une suspension de toutes les instances de la Cedeao. Parmi eux il manquait à l’appel le Président Ouattara, Faure Gnassingbé, Patrice Talon, le Président Cap Verdien José Maria Neves.
Il est quand même curieux qu’une organisation dont l’imminence de la dislocation est aussi manifeste, ne jouisse pas de la plus haute attention de ceux qui en sont, il faut le dire sans ambiguïté, les piliers et les acteurs centraux de la crise. Et pourtant lorsqu’il s’était agit de prendre des sanctions très sévères, ils l’ont fait avec une rare perspicacité tous réunis, oubliant au passage que ce sont les peuples, dont on pointe du doigt les difficultés aujourd’hui, qui allaient en pâtir. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes peuples qui somment leurs dirigeants de quitter la CEDEAO ; la liesse populaire qui leur avait été réservée à Niamey en témoigne.
Ce fut un rendez vous raté, pour ceux qui étaient les tenants de l’aile dure, Tinubu, Macky Sall ( à l’époque) , Alassane Ouattara, Patrice Talon ( qui entretemps avait dit stop aux sanctions, voyant leur inutilité pour son pays), Nana Akufo Ado, et Faure Gnassignbé ( naguère médiateur pour la levée des sanctions contre les Pays de l’AES et la Guinée ). Tous ont déclaré forfait, laissant la barque à Bola Tinubu, seul à bord, qui n’a eu d’autre alternative que de « s’agripper » à Bassirou Diomaye Faye président du Sénégal qui faisait son baptême de feu à la CEDEAO, pour éviter le flop du sommet, et permettre une sortie honorable par une initiative diplomatique, même si les chances de succès sont presque nulles.
Ensuite, le choix porté sur Bassirou Diomaye Faye et sur un absent (Faure Gnassingbé), sonne comme un cadeau empoisonné, si on n’y regarde de plus près. C’est comme qui dirait, c’est le président du Sénégal d’alors, qui nous a mis dans ce bourbier, c’est bien sûr au Sénégal de nous en sortir. La question qui se pose est de savoir pourquoi cette « figure imposée ».
Que gagne le président du Sénégal à s’engager dans cette impasse ? Les plus hautes autorités de la confédération des Etats du Sahel ont bien écrit noir sur blanc que leur départ de la Cedeao était d’effet immédiat depuis janvier 2024, de surcroit ils ont acté les instruments du traité instituant la confédération de l’alliance des Etats du Sahel (CAES), créé des organes sauf un organe permanent, c’est leur option. Ils ont verrouillé toutes les portes d’un retour « à la maison ».
Alors quoi négocier en étant inflexible vis-à-vis de l’AES ? Si ce n’est pour préparer d’ici janvier 2025 le réajustement des textes de la CEDEAO, et l’évaluation des conséquences qui en découlent, peut être avec « des torts partagés ». Oui, parce que c’est tout une histoire commune de l’intégration que beaucoup de région du monde enviaient à la CEDEAO, notamment l’Afrique centrale, qui vole en éclats.
Le Président sénégalais en acceptant cette mission de facilitation, à ce moment précis de l’évolution de la CEDEAO, où le ressentiment est à son paroxysme, a pris le risque d’un échec diplomatique dès son entrée en fonction. Il ya peu de chance qu’une organisation créée puisse être dissoute sans avoir vécu.
L’alternative pour Bassirou Diomaye Faye, la seule qui vaille aujourd’hui est de jeter les bases d’une collaboration autour d’un bilatéralisme multipolaire. Autrement créer les conditions de bonnes relations bilatérales entre les états membres de la CEDEAO et ceux de l’AES pour faciliter les échanges et les relations diplomatiques et consulaires. En un mot « une coexistence pacifique ».
Pour l’histoire, s’il y réussit, il aura de ce point de vue contribué à redessiner une nouvelle carte diplomatique et géopolitique en Afrique de l’ouest.
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