Les universités publiques sont secouées par des mutations profondes qui impactent négativement les enseignements dispensées dans ces lieux d’apprentissage. Ce qui menace, par la même occasion, l’avenir des apprenants qui sont les plus touchés par les imperfections du système d’enseignement. Et au centre de la problématique, il y a le chevauchement des années académiques qui, depuis près d’une décennie, impacte la qualité des enseignements. Une situation qui découle de plusieurs facteurs dont les grèves successives des étudiants qui, souvent, sont dues au retard des allocations d’études communément appelées bourses, ou encore des professeurs.
Par ailleurs, parmi les facteurs qui sous tendent les grèves récurrentes, il y a la forte présence de la politique, du religieux et des amicales à l’université. Ce qui tend à plomber les conditions nécessaires qui doivent favoriser un espace stable sans perturbations et permettre le respect de calendrier fixe. Au niveau de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) par exemple, le phénomène est tellement présent qu’il n’épargne aucune faculté, excepté la Faculté de médecine et d’odontologie qui échappe à ce dérèglement. Autre segment qui échappe à ce désordre, c’est celui des écoles et institutions de formation affiliées aux universités publiques.
Cependant, la majorité des enseignés sont inscrits à la Faculté de lettre et sciences humaines (Fslh) qui reçoit environ 30 000 inscriptions sur 80 000, en deuxième position vient la Faculté de droit et sciences politiques avec à peu près 11 000 étudiants et le reste est orienté dans les Facultés des sciences économiques et de gestion ou la Faculté des sciences et techniques. Ce nombre pléthorique occasionne une répartition disproportionnelle. Et la résultante de cette situation est que lorsque certaines facultés démarrent leur cours, d’autres sont en vacances et d’autres en attente d’examen, car ayant démarré un peu tard après avoir fait des grèves d’une durée assez longue. Et ce chevauchement des années académiques impacte négativement les diplômes délivrés par nos universités sénégalaises.
Menace de retrait du label Cames des diplômes
Analysant cet impact, le professeur de philosophie Mame Moussé Diagne nous a confié, il y a quelques semaines, qu’«il y a eu une détérioration significative des étudiants sur le plan de la qualité. Il y a les effets pervers de la massification de nos universités en faculté des lettres et singulièrement au département de philosophie. Nous faisons chevaucher les années les unes sur les autres. On ne sait plus à quel moment commence l’année et quel moment l’année se termine. Au mois de mai, nous devions terminer l’année universitaire pour pouvoir faire passer les examens de la première session. Aujourd’hui, la session commence en octobre, c’est-à-dire là où devait commencer l’année suivante. Et donc, on enchaînait les années les unes sur les autres, parce qu’on devait nécessairement déborder, et en débordant, nécessairement, on commençait très tard l’autre année, c’est-à-dire en janvier l’année civile, et cela n’a rien à voir avec ce que nous avons connu au départ».
Face à ce chevauchement du calendrier académique, l’agrégé de philosophie d’appeler à une extrême vigilance. «Il faut un débat de fond dans lequel personne ne triche pour que nous puissions avoir véritablement des bases d’accord entre le gouvernement, les syndicats, les étudiants, tout le monde, de manière à ce que nous fassions chacun son mea-culpa et qu’on parte sur des principes qui soient des principes pérennes. Ce que je crains, c’est que simplement qu’une année on en vienne à décréter l’année blanche. Même pas parce que le gouvernement ou les dirigeants de ce pays l’auront décidé. Mais parce que les instances internationales qui représentent le Cames (Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur) décident de dire que le Sénégal n’a pas des diplômes valides pour cette année-ci. Et en ce moment-là, nous serons bien attrapés, parce que ce sera l’effacement d’efforts et de budgets qui auraient pu aller à autre chose», s’est-il inquiété.
LePopulaire
Par ailleurs, parmi les facteurs qui sous tendent les grèves récurrentes, il y a la forte présence de la politique, du religieux et des amicales à l’université. Ce qui tend à plomber les conditions nécessaires qui doivent favoriser un espace stable sans perturbations et permettre le respect de calendrier fixe. Au niveau de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) par exemple, le phénomène est tellement présent qu’il n’épargne aucune faculté, excepté la Faculté de médecine et d’odontologie qui échappe à ce dérèglement. Autre segment qui échappe à ce désordre, c’est celui des écoles et institutions de formation affiliées aux universités publiques.
Cependant, la majorité des enseignés sont inscrits à la Faculté de lettre et sciences humaines (Fslh) qui reçoit environ 30 000 inscriptions sur 80 000, en deuxième position vient la Faculté de droit et sciences politiques avec à peu près 11 000 étudiants et le reste est orienté dans les Facultés des sciences économiques et de gestion ou la Faculté des sciences et techniques. Ce nombre pléthorique occasionne une répartition disproportionnelle. Et la résultante de cette situation est que lorsque certaines facultés démarrent leur cours, d’autres sont en vacances et d’autres en attente d’examen, car ayant démarré un peu tard après avoir fait des grèves d’une durée assez longue. Et ce chevauchement des années académiques impacte négativement les diplômes délivrés par nos universités sénégalaises.
Menace de retrait du label Cames des diplômes
Analysant cet impact, le professeur de philosophie Mame Moussé Diagne nous a confié, il y a quelques semaines, qu’«il y a eu une détérioration significative des étudiants sur le plan de la qualité. Il y a les effets pervers de la massification de nos universités en faculté des lettres et singulièrement au département de philosophie. Nous faisons chevaucher les années les unes sur les autres. On ne sait plus à quel moment commence l’année et quel moment l’année se termine. Au mois de mai, nous devions terminer l’année universitaire pour pouvoir faire passer les examens de la première session. Aujourd’hui, la session commence en octobre, c’est-à-dire là où devait commencer l’année suivante. Et donc, on enchaînait les années les unes sur les autres, parce qu’on devait nécessairement déborder, et en débordant, nécessairement, on commençait très tard l’autre année, c’est-à-dire en janvier l’année civile, et cela n’a rien à voir avec ce que nous avons connu au départ».
Face à ce chevauchement du calendrier académique, l’agrégé de philosophie d’appeler à une extrême vigilance. «Il faut un débat de fond dans lequel personne ne triche pour que nous puissions avoir véritablement des bases d’accord entre le gouvernement, les syndicats, les étudiants, tout le monde, de manière à ce que nous fassions chacun son mea-culpa et qu’on parte sur des principes qui soient des principes pérennes. Ce que je crains, c’est que simplement qu’une année on en vienne à décréter l’année blanche. Même pas parce que le gouvernement ou les dirigeants de ce pays l’auront décidé. Mais parce que les instances internationales qui représentent le Cames (Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur) décident de dire que le Sénégal n’a pas des diplômes valides pour cette année-ci. Et en ce moment-là, nous serons bien attrapés, parce que ce sera l’effacement d’efforts et de budgets qui auraient pu aller à autre chose», s’est-il inquiété.
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