Un dimanche matin sur l’avenue Bourguiba. A peine 50 mètres de cette route, est installée une succursale de l’une des plus grandes chaînes de distribution. En dépit du dernier jour du week-end, où beaucoup de gens se terrent chez eux pour se reposer, l’endroit reste animé. Le peu d’espace en face des trottoirs fait office de parking dépose-minute pour les clients automobilistes, entraînant de temps en temps de petits embouteillages sur cette avenue. A l’entrée de ce grand magasin, deux jeunes vigiles préposés à la sécurité, biceps bien fournis, regard alerte, veillent aux entrées et sorties des visiteurs. Nafissatou Gaye est cadre dans une banque de la place. Aussitôt après être descendue de son véhicule, nous l’interceptons pour quelques échanges sur son déplacement sur les lieux. Elle n’a que le week-end pour faire tous ses achats hebdomadaires. Mme Gaye est une habituée de cette surface commerciale. « Avec le boulot au quotidien, il m’est souvent difficile de faire le marché chaque jour. Je préfère venir dans ces centres commerciaux pour faire mes approvisionnements pour toute la semaine », confie-t-elle. Ajoutant également que ces espaces offrent plus de convivialité et de sérénité. « Ici, c’est calme et le personnel est accueillant », lance la dame, petit sourire au coin des lèvres, avant d’entrer dans le centre commercial.
Une autre femme, plus jeune, les mains sur le guidon du chariot bien rempli, se dirige vers le taxi qu’elle a loué pour ses courses. Mine joviale, commerce facile, la jeune Rabiatou est propriétaire d’un restaurant dans le quartier de la Zone B à Dakar. Elle était venue faire ses emplettes quotidiennes pour la cuisine du lundi. Son panier est rempli de presque tous les ingrédients qu’on trouve d’habitude au marché : poivron, oignon, moutarde, huile, boîtes de conserves… « Les chaînes de distribution ont l’avantage de vendre presque tous les articles.
Contrairement aux marchés des quartiers où il faut courir à gauche et à droite pour remplir son panier avec une pression et un harcèlement démesurés de certains commerçants », s’indigne-t-elle.
A l’image de ces deux femmes, ils sont nombreux les consommateurs sénégalais qui ont jeté leur dévolu sur ces surfaces commerciales qui ont fini de figurer dans les habitudes de consommation de bon nombre de citoyens. Autre endroit, même décor. Au centre-ville, non loin de l’Hôtel de ville de Dakar, est implanté un grand centre commercial depuis près de deux ans. A l’intérieur, le décor est à couper le souffle au visiteur qui y débarque pour la première fois. Les rayons sont achalandés de tous types de marchandises ; les clients qui semblent pris dans un embarras de choix, se lancent à la recherche de l’article désiré parmi des milliers. Quelques jeunes filles et garçons vêtus de tee-shirt à l’effigie du logo du supermarché orientent les visiteurs ; d’autres employés en charge de la gestion des caisses procèdent aux règlements des acheteurs. Emilie, ménagère d’origine libanaise, accompagnée de son mari, vient souvent faire ses emplettes de denrées alimentaires. Même si elle vient dans ce magasin, cela ne l’empêche pas, de temps en temps, de faire un détour dans les marchés du Plateau tels que Sandiniery, Kermel ou Tilène à la Médina. « Je me suis rendu compte que les prix appliqués dans cette surface commerciale sont moins chers que ceux en cours dans les boutiques de quartiers et magasins de la capitale. L’une des préoccupations d’un client demeure naturellement la baisse du prix des marchandises. C’est cette raison qui justifie ma présence dans cet endroit », indique Emilie.
Le souci de la cherté
Si l’essentiel de ces consommateurs rencontrés évoquent le niveau des prix, la convivialité de l’environnement, la facilité d’accès aux produits pour justifier leur choix sur ces surfaces commerciales, d’autres, par contre, se veulent plus prudents. Hamadine Ba est un jeune gérant de chariot, vendeur de café. Il lui arrive de se rendre dans les supermarchés de la capitale pour faire ses approvisionnements en sucre et autres intrants. Mais, il n’oubliera pas de sitôt cette mésaventure qui lui était arrivée, il y a tout juste un an. « J’avais acheté une quantité importante de café. Mais un jour, ce sont mes clients qui m’ont fait la remarque en me disant que le goût de leur dose a changé. J’ignorais ce qu’il en était exactement parce que je n’avais pas prêté attention à la date de péremption », raconte-t-il. Abondant dans le même sens, la ménagère Oulèye dénonce le fait que certains consommateurs, pour payer moins, préfèrent aller dans les surfaces commerciales. «Que ce soient dans les boutiques, les marchés ou les chaînes de distribution, il y a des brebis galeuses. Certains n’hésitent pas à mettre dans le circuit des produits non propres à la consommation. C’est aux acheteurs d’être vigilants », alerte-t-elle.
Une autre femme, plus jeune, les mains sur le guidon du chariot bien rempli, se dirige vers le taxi qu’elle a loué pour ses courses. Mine joviale, commerce facile, la jeune Rabiatou est propriétaire d’un restaurant dans le quartier de la Zone B à Dakar. Elle était venue faire ses emplettes quotidiennes pour la cuisine du lundi. Son panier est rempli de presque tous les ingrédients qu’on trouve d’habitude au marché : poivron, oignon, moutarde, huile, boîtes de conserves… « Les chaînes de distribution ont l’avantage de vendre presque tous les articles.
Contrairement aux marchés des quartiers où il faut courir à gauche et à droite pour remplir son panier avec une pression et un harcèlement démesurés de certains commerçants », s’indigne-t-elle.
A l’image de ces deux femmes, ils sont nombreux les consommateurs sénégalais qui ont jeté leur dévolu sur ces surfaces commerciales qui ont fini de figurer dans les habitudes de consommation de bon nombre de citoyens. Autre endroit, même décor. Au centre-ville, non loin de l’Hôtel de ville de Dakar, est implanté un grand centre commercial depuis près de deux ans. A l’intérieur, le décor est à couper le souffle au visiteur qui y débarque pour la première fois. Les rayons sont achalandés de tous types de marchandises ; les clients qui semblent pris dans un embarras de choix, se lancent à la recherche de l’article désiré parmi des milliers. Quelques jeunes filles et garçons vêtus de tee-shirt à l’effigie du logo du supermarché orientent les visiteurs ; d’autres employés en charge de la gestion des caisses procèdent aux règlements des acheteurs. Emilie, ménagère d’origine libanaise, accompagnée de son mari, vient souvent faire ses emplettes de denrées alimentaires. Même si elle vient dans ce magasin, cela ne l’empêche pas, de temps en temps, de faire un détour dans les marchés du Plateau tels que Sandiniery, Kermel ou Tilène à la Médina. « Je me suis rendu compte que les prix appliqués dans cette surface commerciale sont moins chers que ceux en cours dans les boutiques de quartiers et magasins de la capitale. L’une des préoccupations d’un client demeure naturellement la baisse du prix des marchandises. C’est cette raison qui justifie ma présence dans cet endroit », indique Emilie.
Le souci de la cherté
Si l’essentiel de ces consommateurs rencontrés évoquent le niveau des prix, la convivialité de l’environnement, la facilité d’accès aux produits pour justifier leur choix sur ces surfaces commerciales, d’autres, par contre, se veulent plus prudents. Hamadine Ba est un jeune gérant de chariot, vendeur de café. Il lui arrive de se rendre dans les supermarchés de la capitale pour faire ses approvisionnements en sucre et autres intrants. Mais, il n’oubliera pas de sitôt cette mésaventure qui lui était arrivée, il y a tout juste un an. « J’avais acheté une quantité importante de café. Mais un jour, ce sont mes clients qui m’ont fait la remarque en me disant que le goût de leur dose a changé. J’ignorais ce qu’il en était exactement parce que je n’avais pas prêté attention à la date de péremption », raconte-t-il. Abondant dans le même sens, la ménagère Oulèye dénonce le fait que certains consommateurs, pour payer moins, préfèrent aller dans les surfaces commerciales. «Que ce soient dans les boutiques, les marchés ou les chaînes de distribution, il y a des brebis galeuses. Certains n’hésitent pas à mettre dans le circuit des produits non propres à la consommation. C’est aux acheteurs d’être vigilants », alerte-t-elle.
LES COMMERÇANTS LOCAUX BROIENT DU NOIR
Contrairement à certains clients qui se montrent favorables à l’implantation des surfaces commerciales à Dakar, les commerçants, de leur côté, sont loin de partager cet avis. La multiplication de supermarchés à Dakar, proposant les mêmes produits qu’eux, commence à les inquiéter sérieusement. « Avec le développement de ces surfaces commerciales, les commerçants locaux risquent de mettre la clé sous le paillasson, car ils font face à des concurrents proposant des prix plus compétitifs », avertit Ibrahima Diallo, demi-grossiste établi au marché de la Gueule-Tapée.
Il invite l’Etat à sévir afin de sauver l’activité des autres commerçants. Son voisin Issa Dieng se plaint du mutisme des autorités en charge du commerce et lance une alerte aux consommateurs.
« Nous considérons le silence de l’Etat comme signe de complicité avec ces chaînes de distribution. Pourquoi il ne se prononce pas sur la question alors que les étrangers continuent d’ouvrir de gros magasins sur les artères de Dakar, affectant les activités du petit commerce », déplore le jeune Issa.
D’autres boutiquiers et gérants de magasins ont fait part de leurs préoccupations liées notamment aux pertes de parts de marchés, à la concurrence déloyale, à l’écoulement de leurs stocks dans les délais. Rahma Kane est grossiste spécialisé dans la vente de produits agroalimentaires. Il dispose d’une chaîne de magasins éparpillés dans quelques quartiers de Dakar. Pour ce commerçant, qui a son siège sur l’avenue Bourguiba, il faut protéger les nationaux qui, dit-il, sont, aujourd’hui, bousculés par les étrangers. « Nous travaillons avec des fournisseurs locaux qui nous livrent des produits issus de leurs terroirs. L’Etat devrait plutôt nous accompagner dans cette initiative au lieu de laisser les étrangers envahir le marché interne avec leurs produits importés. Cela ne fait qu’augmenter le déficit commercial du Sénégal en raison de la tyrannie des importations sur les exportations.
Lesoleil.sn
Contrairement à certains clients qui se montrent favorables à l’implantation des surfaces commerciales à Dakar, les commerçants, de leur côté, sont loin de partager cet avis. La multiplication de supermarchés à Dakar, proposant les mêmes produits qu’eux, commence à les inquiéter sérieusement. « Avec le développement de ces surfaces commerciales, les commerçants locaux risquent de mettre la clé sous le paillasson, car ils font face à des concurrents proposant des prix plus compétitifs », avertit Ibrahima Diallo, demi-grossiste établi au marché de la Gueule-Tapée.
Il invite l’Etat à sévir afin de sauver l’activité des autres commerçants. Son voisin Issa Dieng se plaint du mutisme des autorités en charge du commerce et lance une alerte aux consommateurs.
« Nous considérons le silence de l’Etat comme signe de complicité avec ces chaînes de distribution. Pourquoi il ne se prononce pas sur la question alors que les étrangers continuent d’ouvrir de gros magasins sur les artères de Dakar, affectant les activités du petit commerce », déplore le jeune Issa.
D’autres boutiquiers et gérants de magasins ont fait part de leurs préoccupations liées notamment aux pertes de parts de marchés, à la concurrence déloyale, à l’écoulement de leurs stocks dans les délais. Rahma Kane est grossiste spécialisé dans la vente de produits agroalimentaires. Il dispose d’une chaîne de magasins éparpillés dans quelques quartiers de Dakar. Pour ce commerçant, qui a son siège sur l’avenue Bourguiba, il faut protéger les nationaux qui, dit-il, sont, aujourd’hui, bousculés par les étrangers. « Nous travaillons avec des fournisseurs locaux qui nous livrent des produits issus de leurs terroirs. L’Etat devrait plutôt nous accompagner dans cette initiative au lieu de laisser les étrangers envahir le marché interne avec leurs produits importés. Cela ne fait qu’augmenter le déficit commercial du Sénégal en raison de la tyrannie des importations sur les exportations.
Lesoleil.sn