A contrario, analyse Juan-Carlos Rodado (Natixis), le Mexique d'Enrique Pena Nieto, qui s'est attaqué à un certain nombre de réformes, a le vent en poupe malgré une croissance qui devrait rester limitée à 2,7 % en 2014. Le relèvement de 50 points de base, à 10 % du principal taux d'intérêt brésilien, le Selic, décidé mercredi 27 novembre par la Banque centrale brésilienne, n'a surpris personne. Cette hausse, la sixième d'affilée depuis avril 2013, était attendue des marchés et des économistes.
LES PRIX PROGRESSENT TROP RAPIDEMENT
Le Brésil continue d'avoir des prix à la consommation qui progressent trop rapidement : ils ont augmenté de + 5,8 % en octobre, alors que l'objectif officiel et annuel d'inflation est de 4,25 %, avec une marge de 2 points à la hausse et à la baisse.
La politique monétaire de la Banque centrale, toutefois, semble peser sur la croissance qui a ralenti et qui devrait tourner, de l'avis de nombreux conjoncturistes, autour de 2 % à 2,3 % en 2013 comme en 2014. Soit un niveau très inférieur aux ambitions du pays et à son potentiel de croissance.
« La progression du PIB n'est pas bien brillante. Nous tablons sur 2,3 % cette année et on pourrait même avoir une légère contraction au dernier trimestre », relève Jean-Louis Martin, économiste au Crédit Agricole. « Bien qu'en léger mieux, l'industrie brésilienne est loin d'avoir retrouvé ses niveaux d'activité de 2010 et de larges pans de l'économie ne sont pas compétitifs », ajoute-t-il.
LES « FONDAMENTAUX S'AFFAIBLISSENT »
« Le Brésil n'est pas à la veille d'une crise grave, mais ses fondamentaux macroéconomiques s'affaiblissent, ce qu'atteste le creusement du déficit de sa balance des paiements, qui atteint désormais 3,7 % du PIB », analyse Carlos Quenan, un autre spécialiste de l'Amérique latine chez Natixis.
Le budget est sous tension du fait de la hausse continue des dépenses sociales, des transferts, des baisses d'impôts et d'une activité languissante. Quant à la dette publique, même bien gérée, elle représente 58,8 % du PIB au Brésil, contre seulement 35,9 % au Mexique. Le creusement du déficit courant est de nature àinquiéter les investisseurs.
De plus, la monnaie brésilienne, le real, joue au yo-yo par rapport au dollar depuis l'annonce en mai par Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine (FED), d'un possible durcissement de la politique monétaire américaine. Plus d'un économiste, à l'instar de M. Quenan, pense que la dépréciation de la devise nationale brésilienne n'est pas encore terminée.
COÛT DE PLUS EN PLUS ÉLEVÉ
Fait inhabituel, le communiqué de la Banque centrale du Brésil accompagnant le relèvement du Selic à 10% ne mentionne pas l'objectif de maîtrise de l'inflation et il ne précise pas davantage quelle pourrait être la prochaine étape de l'ajustement brésilien. Le comité de politique monétaire de la Banque se réunit à la mi-janvier (le 14 ou le 15).
Nombreux sont les économistes à penser que le cycle de relèvement des taux d'intérêt, ouvert en avril 2013, ne devrait pas se prolonger longtemps en 2014, en raison, explique Dev Ashish (Société générale), du coût de plus en plus élevé, pour l'économie brésilienne et pour le gouvernement, du combat contre la hausse des prix.
Lemonde.fr
LES PRIX PROGRESSENT TROP RAPIDEMENT
Le Brésil continue d'avoir des prix à la consommation qui progressent trop rapidement : ils ont augmenté de + 5,8 % en octobre, alors que l'objectif officiel et annuel d'inflation est de 4,25 %, avec une marge de 2 points à la hausse et à la baisse.
La politique monétaire de la Banque centrale, toutefois, semble peser sur la croissance qui a ralenti et qui devrait tourner, de l'avis de nombreux conjoncturistes, autour de 2 % à 2,3 % en 2013 comme en 2014. Soit un niveau très inférieur aux ambitions du pays et à son potentiel de croissance.
« La progression du PIB n'est pas bien brillante. Nous tablons sur 2,3 % cette année et on pourrait même avoir une légère contraction au dernier trimestre », relève Jean-Louis Martin, économiste au Crédit Agricole. « Bien qu'en léger mieux, l'industrie brésilienne est loin d'avoir retrouvé ses niveaux d'activité de 2010 et de larges pans de l'économie ne sont pas compétitifs », ajoute-t-il.
LES « FONDAMENTAUX S'AFFAIBLISSENT »
« Le Brésil n'est pas à la veille d'une crise grave, mais ses fondamentaux macroéconomiques s'affaiblissent, ce qu'atteste le creusement du déficit de sa balance des paiements, qui atteint désormais 3,7 % du PIB », analyse Carlos Quenan, un autre spécialiste de l'Amérique latine chez Natixis.
Le budget est sous tension du fait de la hausse continue des dépenses sociales, des transferts, des baisses d'impôts et d'une activité languissante. Quant à la dette publique, même bien gérée, elle représente 58,8 % du PIB au Brésil, contre seulement 35,9 % au Mexique. Le creusement du déficit courant est de nature àinquiéter les investisseurs.
De plus, la monnaie brésilienne, le real, joue au yo-yo par rapport au dollar depuis l'annonce en mai par Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine (FED), d'un possible durcissement de la politique monétaire américaine. Plus d'un économiste, à l'instar de M. Quenan, pense que la dépréciation de la devise nationale brésilienne n'est pas encore terminée.
COÛT DE PLUS EN PLUS ÉLEVÉ
Fait inhabituel, le communiqué de la Banque centrale du Brésil accompagnant le relèvement du Selic à 10% ne mentionne pas l'objectif de maîtrise de l'inflation et il ne précise pas davantage quelle pourrait être la prochaine étape de l'ajustement brésilien. Le comité de politique monétaire de la Banque se réunit à la mi-janvier (le 14 ou le 15).
Nombreux sont les économistes à penser que le cycle de relèvement des taux d'intérêt, ouvert en avril 2013, ne devrait pas se prolonger longtemps en 2014, en raison, explique Dev Ashish (Société générale), du coût de plus en plus élevé, pour l'économie brésilienne et pour le gouvernement, du combat contre la hausse des prix.
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