Développement durable et économie verte: Une voie de développement pour pays pauvres

Mardi 12 Novembre 2013

Développement durable et économie verte: Une voie de développement pour pays pauvres
A la fin du siècle précédent, différentes conférences se sont illustrées pour venir à bout d’un humanisme contre un système capitaliste acerbe. Dans ce même ordre d’idées, le sommet sur l’environnement et le développement de Rio de Janeiro en 1992 après les multiples sonnettes d’alarme des écologistes contre le réchauffement de la terre et la perte de la diversité biologique a répondu à un nouveau concept sur l’environnement et le développement durable. Ce dernier, « développement durable » est repris par toutes les organisations sur les plans social, culturel, économique et politique. Pour mieux en appréhender le concept et les enjeux internationaux nous vous présentons une analyse qui reprend les sommets de Rio de Janeiro(1992), de Johannesburg (2002) ; Copenhague (2009) et enfin de Rio+20 (2012) ; chacun dans son contexte pour retracer la cinématique du développement durable et la nécessité pour le Sénégal de s’en approprier pour impulser une nouvelle économie : l’économie verte génératrice d’emplois durables.
Cinématique du développement durable de Rio de Janeiro à RIO+20.
Le contexte de Rio de Janeiro s’offrait selon 2 scénarios : Le premier est illustré par la fin de la guerre froide et l’avènement de la démocratie universelle partout. Le second  pour les pays en développement, ce contexte de Rio de Janeiro est illustré par la fin de l’ajustement structurel instauré par les institutions de Bretton Woods. Notamment, cette thérapie économique de pénitence pour les pays en développement occultait le développement social et sanitaire. Elle laissait la pauvreté et la précarité comme plaies incurables. De même l’initiative et l’innovation de la société civile et des populations vulnérables étaient noyées dans l’œuf par manque d’assainissement des voies démocratiques et institutionnelles. Nous pourrons affirmer alors que de Rio de Janeiro, en passant par Johannesburg jusqu’à Copenhague, l’ambition politique d’une vocation pour la durabilité vitale sur notre planète a connu un léger essoufflement
-Au stade de Rio de Janeiro, les négociations GATT (Général Accord on Tarifs and Trade) étaient moins flexibles (avant les accords de Marrakech). L’environnement comme nous le situons était subordonné à l’économie. Dans ce même ordre, le rapport Brundtland fixait une croissance pour l’avenir et les propositions de Rio de Janeiro s’inscrivaient dans une diminution du productivisme et de l’allocation envers le développement soutenable pour les générations à venir.
-En 1997, à un des objectifs de Rio s’accordaient les termes  au protocole de Kyoto qui fixait un marché du carbone. Les efforts de l’UE (Union Européenne) sont salutaires à cet effet.
-En 2002, le sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg battit son plein au moment où la mondialisation battait son plein. Le périmètre du développement durable s’élargissait des concepts environnementaux, au concept éducationnel, l’émancipation des pauvres, des femmes et des groupes vulnérables. Le champ du développement durable s’élargissait avec la déclaration du millénaire, les acquis de la démocratie universelle, le consensus de Monterrey et le cycle de Doha. L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) remplaçait le défunt  GATT. L’économie tenait une simple emprise sur l’écologique mais les échanges internationaux restaient insatisfaits dans le sens d’un commerce mondial équitable. Le sommet de Johannesburg de 2002 se montra plus indulgent pour la réaction politique.
-En 2009 lorsqu’on atteignait timidement les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement), le sommet de Copenhague conceptualisait une grande stratégie pour la conservation du carbone afin de lutter contre les changements climatiques par thérapie végétarienne. Les objectifs matériels des entités géographiques pour l’adaptation, l’atténuation et le transfert de technologies n’étaient pas atteints.
-En 2012 : à trois ans de la date buttoir pour les OMD (objectifs du millénaire pour le développement), les politiques semblent suivre un tant soit peu le sens des concepts de développement durable. Il semble avoir une clause de concordance entre technocrates et politiciens. C’est toujours la thérapie végétarienne qui résout du même coup sauvée de la biodiversité et la diminution du réchauffement global de la planète. Technocrates et politiciens annoncent une gouvernance mondiale verte et le renforcement d’une économie verte.
 
D’après le PNUE (Programme des Nations-Unies pour l’Environnement), l’économie verte est une économie qui entraine une amélioration du bien être humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie des ressources. Et c’est en cela qu’il est intéressant que nous, pays sahélien pauvre comme le Sénégal, devons nous orienter résolument vers cette révolution économique pour résorber nos déficits énergétiques et amorcer un nouveau type de développement et de création d’emplois.
 
Perspectives :
 
Aujourd’hui l’heure est ainsi au bouleversement de la tendance de l’extinction de la nature, de l’équilibre climatique par accusation de l’activité industrielle humaine.
Une économie verte s’entend à l’heure de la diversification des produits monétaires et des circuits financiers, d’une prise en compte prépondérante de la nature, corrélativement à la lutte contre la pauvreté, dans la réversibilité des tendances industrieuses de l’homme. Il s’agit de garantir le gagne-pain contre une certaine indigence des couches populaires mondiales sur la base de la nature par un développement et un statut prioritaire du secteur primaire (la culture, la pêche, l’agriculture, la foresterie et l’élevage). L’économie verte s’entend d’un respect solennel ou prépondérant envers l’environnement. Il ne s’agit pas d’un concept utopique d’une croissance soutenue car l’économie mondiale qui fut toujours verte sans allusion ou analogie physiocrate, car garantie par l’agriculture et la biodiversité  (premières pourvoyeuses de valeur ajoutée dans les chaînes de valeur économique). Les deux équilibres impulsent les secteurs secondaire, tertiaire et quaternaire. Dans ce sens comme l’affirma la position bolivienne (à Rio +20), il ne s’agira pas d’une « marchandisation de la nature » sans un consensus commun et déclaratif sur la tendance industrielle actuelle.
 
Conclusion
Ainsi depuis le sommet de Stockholm 1972, l’économie verte semble marquer une maturité de la communauté internationale. Les pays en développement sur les latitudes équatoriale et tropicale doivent amorcer une lutte pour une régénération de la biodiversité résorbant ainsi le réchauffement climatique. A côté des pays en développement, les pays signataires du protocole de Kyoto (qui fut prolongé) ainsi que les pays émergents (Chine, Brésil, Inde, Australie…) ne doivent ménager aucun effort pour une revivification de la planète terre, la survie de l’homme en dépend.
Recommandations :
1-   Travailler à la prorogation du protocole de Kyoto aux pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Australie) pour réduire de manière significative le réchauffement global
2-   Travailler à la régénération de l’environnement, par la diminution de la pollution, la sauvegarde des ressources animale, végétale et sauvage et enfin préserver l’environnement par le biais des O.D.D (Objectifs de Développement Durable) et du FEM (Fonds pour l’environnement Mondial)
3-   Axer le développement de nos pays sur le secteur primaire en s’appuyant sur l’agriculture  et la biodiversité pour propulser efficacement les secteurs secondaire, tertiaire et quaternaire.
Ababacar Sadikh LY - Pour le Think tank IPODE
Ababacar Sadikh LY est Ex-Chercheur auprès du Secrétaire exécutif à Enda tiers Monde 1993-1998 Auteur de l’ouvrage : « circuit d’un concept de développement durable de Rio à Rio+20 »
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