Un homme contaminé par Ebola dans la zone de haut risque du John Fitzgerald Kennedy Hospital, à Monrovia (Liberia).
Feu vert pour les sérums de convalescents. Les experts réunis par l'OMS à Genève se sont prononcés en faveur de l'utilisation, à titre expérimental, des traitements dérivés du sang et des sérums pour lutter contre Ebola. «Nous sommes parvenus à un consensus», a déclaré aux médias Marie-Paule Kieny, assistante au directeur général de l'OMS, à l'issue d'une réunion de deux jours à Genève avec près de 200 experts. Les sérums pourront donc être utilisés «dès maintenant» dans les pays touchés par la fièvre hémorragique, qui a tué 2097 personnes selon le dernier bilan de l'OMS.
L'idée est de récupérer du sang chez des personnes (ou des animaux) affectés par une maladie, qui ont réussi à en guérir. Car en luttant contre l'affection, leur organisme a nécessairement produit des anticorps, et ceux-ci pourront aider à lutter contre les virus affectant le malade transfusé. Pour obtenir ce sérum, un liquide sanguin riche en anticorps mais dépourvu des cellules et des protéines de la coagulation, on centrifuge du sang frais sans y ajouter d'anticoagulant. Par extension, les médicaments comme le ZMapp sont également appelés sérums, mais ils relèvent en fait davantage du génie biologique: pour fabriquer le ZMapp, des anticorps issus du sérum de souris sont clonés, puis on les fait se multiplier grâce à une plante de tabac transformée.
Le chercheur britannique avait finalement guéri, mais impossible, avec un seul cas, de savoir si cela était du au sérum ou non. Ses médecins avaient cependant constaté que, si son état ne s'améliorait pas immédiatement après injection du sérum, en revanche les analyses réalisées montraient une chute immédiate du niveau de virus circulant dans son sang.
Outre que leur efficacité n'ait pas été formellement prouvée, les sérums ne sont pas dénués de dangers. Les sérums animaux peuvent provoquer de graves réactions, notamment allergiques ou immunologiques. Quant à ceux obtenus sur des convalescents, ils sont susceptibles de contenir du virus encore vivants; il faut donc, avant toute injection, s'assurer que plus aucun pathogène vivant ne circule dans le sang du donneur.
Par ailleurs, outre l'utilisation possible des sérums, «deux vaccins prometteurs ont été identifiés et des études sur leur sécurité sont en cours» ou vont bientôt démarrer aux États-Unis et en Europe, et leur sécurité devrait être connue en novembre, a jouté la représentante de l'OMS. Après les tests en cours et à venir, «si le vaccin semble sûr, il pourrait être disponible en novembre pour une utilisation prioritaire sur les travailleurs de la santé», indique l'OMS. Les tests de sécurité de tous ces traitements et vaccins se feront sur la base du volontariat, et des «groupes à risque», notamment les soignants, seront identifiés pour être traités en priorité.
Lefigaro.fr
L'idée est de récupérer du sang chez des personnes (ou des animaux) affectés par une maladie, qui ont réussi à en guérir. Car en luttant contre l'affection, leur organisme a nécessairement produit des anticorps, et ceux-ci pourront aider à lutter contre les virus affectant le malade transfusé. Pour obtenir ce sérum, un liquide sanguin riche en anticorps mais dépourvu des cellules et des protéines de la coagulation, on centrifuge du sang frais sans y ajouter d'anticoagulant. Par extension, les médicaments comme le ZMapp sont également appelés sérums, mais ils relèvent en fait davantage du génie biologique: pour fabriquer le ZMapp, des anticorps issus du sérum de souris sont clonés, puis on les fait se multiplier grâce à une plante de tabac transformée.
Utilisé pour un britannique en 1976
Contre Ebola, la technique avait été utilisée dès 1976, lors de la première épidémie due à ce virus au Zaïre (depuis devenu RDC) et au Soudan. Le 5 novembre, un chercheur du Microbiololgy Research Establishment, en Angleterre, s'était accidentellement contaminé en manipulant un prélèvement fait sur un malade d'Ebola. Immédiatement placé sous surveillance et transféré dans un hôpital londonien, il avait reçu à deux reprises un sérum de convalescence prélevé sur des convalescents à Kinshasa.Le chercheur britannique avait finalement guéri, mais impossible, avec un seul cas, de savoir si cela était du au sérum ou non. Ses médecins avaient cependant constaté que, si son état ne s'améliorait pas immédiatement après injection du sérum, en revanche les analyses réalisées montraient une chute immédiate du niveau de virus circulant dans son sang.
Dangers des sérums
La sérothérapie aurait été inventée par Charles Robert Richet; en 1888, il injecte à des lapins le sérum prélevé sur des chiens contaminés avec des staphylocoques. Deux ans plus tard, il mène à Paris une première expérience sur l'homme en injectant du sérum à un tuberculeux. En 1894, c'est un disciple de Pasteur, le Dr Émile Roux, qui soigne des malades touchés par la diphtérie grâce au sérum de chevaux vaccinés par l'injection de toxine diphtérique.Outre que leur efficacité n'ait pas été formellement prouvée, les sérums ne sont pas dénués de dangers. Les sérums animaux peuvent provoquer de graves réactions, notamment allergiques ou immunologiques. Quant à ceux obtenus sur des convalescents, ils sont susceptibles de contenir du virus encore vivants; il faut donc, avant toute injection, s'assurer que plus aucun pathogène vivant ne circule dans le sang du donneur.
Par ailleurs, outre l'utilisation possible des sérums, «deux vaccins prometteurs ont été identifiés et des études sur leur sécurité sont en cours» ou vont bientôt démarrer aux États-Unis et en Europe, et leur sécurité devrait être connue en novembre, a jouté la représentante de l'OMS. Après les tests en cours et à venir, «si le vaccin semble sûr, il pourrait être disponible en novembre pour une utilisation prioritaire sur les travailleurs de la santé», indique l'OMS. Les tests de sécurité de tous ces traitements et vaccins se feront sur la base du volontariat, et des «groupes à risque», notamment les soignants, seront identifiés pour être traités en priorité.
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