Le bénéfice net de Wells Fargo a bondi de 16% en 2013, à 20,9 milliards de dollars, son plus haut niveau historique. REUTERS.
Le traditionnel "bal des résultats annuels" s'est achevé le 17 janvier dans l'industrie bancaire américaine, avec la publication des comptes de Morgan Stanley. Une saison 2013 qui a apporté une surprise de taille : la new-yorkaise JPMorgan - la star du secteur, l'élève modèle - a perdu sa couronne de banque américaine la plus rentable, qu'elle détenait depuis 2010.
Et ce, au profit de la discrète Wells Fargo, dont le quartier général se situe à l'autre extrémité des Etats-Unis, à San Francisco. Cette dernière a vu son bénéfice net grimper de 16%, l'an dernier, à 20,9 milliards de dollars, son plus haut niveau jamais atteint, tandis que celui de JPMorgan prenait exactement le chemin inverse, avec une chute de 16%, à 17,9 milliards.
La banque s'est notamment acquittée de 13 milliards de dollars, au titre de la crise des "subprimes" (crédits hypothécaires américains risqués) de 2007, et de près d'un milliard de dollars en raison de sa négligence dans l'affaire dite de la Baleine de Londres, le surnom donné à l'un des traders de JPMorgan, dont les paris hasardeux avaient fait perdre 6 milliards de dollars à l'établissement, en 2012.
Mais Wells Fargo n'en est pas moins numéro deux sur le front des bénéfices depuis trois ans déjà. Mieux, depuis la fin 2011, elle n'est autre que la banque qui pèse le plus lourd à Wall Street, avec une capitalisation boursière qui s'élève aujourd'hui à 243 milliards de dollars, contre 221 milliards pour JPMorgan.
Wells Fargo, c'est également un groupe essentiellement axé sur la banque de détail, à savoir les prêts aux ménages et aux entreprises, par opposition à la banque de financement et d'investissement (BFI, activités de marchés), dont les revenus sont beaucoup plus aléatoires, et où JPMorgan est très présente. Pas pour son plus grand bonheur, puisque le bénéfice de sa division BFI s'est écroulé de 57% au cours du seul quatrième trimestre 2013.
Mais que l'établissement dirigé par John Stumpf - au passage devenu, en 2013, le patron le mieux payé du secteur bancaire américain devant… Jamie Dimon - se rassure : ses résultats pourraient demeurer durant de longs mois encore supérieurs à ceux de JPMorgan, cette dernière étant loin d'en avoir fini avec les litiges juridiques. Après la sanction de 2,6 milliards de dollars dont la banque a écopé le 7 janvier, en raison de sa négligence dans l'escroquerie Madoff, lui pendent au nez des soupçons de corruption en Chine, de manipulation du taux interbancaire Libor ainsi que du marché des changes.
Latribune.fr
Et ce, au profit de la discrète Wells Fargo, dont le quartier général se situe à l'autre extrémité des Etats-Unis, à San Francisco. Cette dernière a vu son bénéfice net grimper de 16%, l'an dernier, à 20,9 milliards de dollars, son plus haut niveau jamais atteint, tandis que celui de JPMorgan prenait exactement le chemin inverse, avec une chute de 16%, à 17,9 milliards.
JPMorgan a déboursé 20 milliards de dollars de frais juridiques, en 2013
C'est que la banque présidée par Jamie Dimon a enregistré elle aussi un record, mais dans la catégorie des frais juridiques, pas dans celle des profits, avec 20 milliards de dollars déboursés l'an dernier pour régler une cascade de litiges.La banque s'est notamment acquittée de 13 milliards de dollars, au titre de la crise des "subprimes" (crédits hypothécaires américains risqués) de 2007, et de près d'un milliard de dollars en raison de sa négligence dans l'affaire dite de la Baleine de Londres, le surnom donné à l'un des traders de JPMorgan, dont les paris hasardeux avaient fait perdre 6 milliards de dollars à l'établissement, en 2012.
Wells Fargo est la banque qui pèse le plus lourd à Wall Street
Sans cette facture juridique colossale, près de cinq fois supérieure à celle payée par le groupe pétrolier BP pour la marée noire survenue dans le Golfe du Mexique en 2010, JPMorgan aurait gardé son titre de banque la plus rentable des Etats-Unis. Pour autant, la place de numéro un de Wells Fargo n'est nullement usurpée. Certes, cette banque - créée en 1852 par Henry Wells et William Fargo pour convoyer les fonds nécessaires à la conquête de l'Ouest - n'est encore que la quatrième du pays en termes d'actifs, avec 1.500 milliards de dollars, contre 2.400 milliards pour JPMorgan, numéro un dans ce domaine.Mais Wells Fargo n'en est pas moins numéro deux sur le front des bénéfices depuis trois ans déjà. Mieux, depuis la fin 2011, elle n'est autre que la banque qui pèse le plus lourd à Wall Street, avec une capitalisation boursière qui s'élève aujourd'hui à 243 milliards de dollars, contre 221 milliards pour JPMorgan.
Banque de détail versus activités de marchés
Il faut dire que la très locale Wells Fargo a changé d'échelle en 2008, en rachetant sa rivale en difficultés Wachovia au plus fort de la crise financière. Une opération à bon compte, qui a permis à la banque californienne de se développer à l'Est des Etats-Unis. Et cela, sans jamais se départir de sa culture de prudence, laquelle lui a notamment permis de demeurer à l'écart de la crise des subprimes.Wells Fargo, c'est également un groupe essentiellement axé sur la banque de détail, à savoir les prêts aux ménages et aux entreprises, par opposition à la banque de financement et d'investissement (BFI, activités de marchés), dont les revenus sont beaucoup plus aléatoires, et où JPMorgan est très présente. Pas pour son plus grand bonheur, puisque le bénéfice de sa division BFI s'est écroulé de 57% au cours du seul quatrième trimestre 2013.
JPMorgan n'en a pas fini avec les litiges juridiques
Reste que les cartes pourraient être rebattues rapidement, dans le secteur bancaire américain. Notamment en raison de la hausse des taux d'intérêt, qui a réduit la demande de refinancements de prêts immobiliers par les ménages américains, au dernier trimestre de l'an dernier. Or il s'agit là de la grande spécialité de Wells Fargo, numéro un du crédit immobilier aux Etats-Unis.Mais que l'établissement dirigé par John Stumpf - au passage devenu, en 2013, le patron le mieux payé du secteur bancaire américain devant… Jamie Dimon - se rassure : ses résultats pourraient demeurer durant de longs mois encore supérieurs à ceux de JPMorgan, cette dernière étant loin d'en avoir fini avec les litiges juridiques. Après la sanction de 2,6 milliards de dollars dont la banque a écopé le 7 janvier, en raison de sa négligence dans l'escroquerie Madoff, lui pendent au nez des soupçons de corruption en Chine, de manipulation du taux interbancaire Libor ainsi que du marché des changes.
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