Le gouvernement a toujours affiché une volonté politique de développer le secteur de la pêche. C’est ce qui a conduit à la mise en place d’un armement national qui est constitué d’un ensemble de mesures incitatives tels que la détaxe du carburant pêche, la subvention des équipements de pêche, la facilitation à l’implantation d’industries de transformation, la subvention à l’exportation entre autres. Cependant, l’absence de mesures de gestion appropriées pour contrôler l’effort de pêche exercé sur les ressources halieutiques par les flottilles artisanales et industrielles et la dégradation continue des stocks d’intérêt commercial, font apparaitre des signes de surpêche. Ainsi, l’étude réalisée par le consultant El Hadji Cissé sur la pêche maritime a constaté l’épuisement progressif des principales ressources halieutiques, qui constituent l’essentiel des exportations. C’est ce qui fait que « nous sommes confrontés à des difficultés d’approvisionnement des industries de transformation et à une baisse progressive des exportations », indique El Hadji Cissé. Ce dernier affirme que ces conséquences sont à l’origine de « l’utilisation de poissons de plus petites tailles et au non respect par les armements des zones de pêche traditionnelles et des restrictions légales sur les engins de pêche ». Ainsi, « la flotte étrangère n’utilise que très peu de capacité de transformation à terre », révèle M. Cissé.
El Hadji Cissé a tenu à rappeler les points importants soulevés par l’étude de 2002 qui était de proposer « une stratégie sectorielle pour aborder la crise que traverse le secteur de la pêche de par des mesures de politiques appropriées ». Selon lui, il s’agissait d’une proposition d’établissement d’un plan de gestion qui n’autorise pas « un accès libre et non limité aux ressources halieutiques ». C’est ainsi que l’Agence de Réglementation de la Pêche a été mise en place pour « définir et mettre en œuvre des politiques qui garantissent une gestion durable du secteur de la pêche », renseigne El Hadji Cissé. De ce fait, « l’Agence de Développement de la pêche pourra augmenter l’efficacité des activités liées à la pêche en renforçant les missions du Ministère pour accompagner les réformes engagées », soutient M.Cissé.
Les grandes lignes de la révision du Code de la pêche
Parlant de l’analyse diagnostique du secteur de la pêche maritime El Hadji Cissé révèle que « le premier code de la pêche a été élaboré dans les années 70 et se limitait à la définition des zones de pêche, des conditions d’accès aux ressources et d’exploitation des ressources halieutiques (accords bilatéraux de pêche) ». Cependant, la révision en cours du Code de la pêche met l’accent sur « les problèmes liés à l’aménagement des pêcheries, sur l’approche de gestion intégrée fondée sur l’écosystème et sur la Cogestion des pêcheries à l’initiative des communautés de base, sur les droits de l’Etat, du port et la pêche INN » renseigne-t-il.
Concernant la pêche industrielle et sa filière de transformation, M. Cissé soutient « qu’il a connu une baisse progressive ». Cela est causée par « l’obsolescence de la flotte dont la moyenne d’âge est égale à 20 ans », renseigne M. Cissé. En plus, la marge bénéficiaire est faible voire négative du fait du coût élevé des opérations », ajoute-t-il. Ainsi, « de 145 navires en 2005, on est passé à 90 navires en 2010, moyennant 44 .000 tonnes contre 39.000 pour la même période », souligne El Hadji Cissé. A ce propos, ce dernier révèle qu’« une soixantaine d’établissements de transformation en activité a exporté 80.121 tonnes en 2010 contre 83.104 tonnes en 2005 ». Ce qui indique que « les produits congelés représentent 88% et le frais 7% », affirme-t-il. Sur ce point, « l’Afrique représente plus de 52% (Côte d’Ivoire, Mali, Cameroun) et UE plus de 30% » ajoute-t-il. En plus, pour l’essentiel, « la matière première est fournie par la Pêche Artisanale » signale M. Cissé
S’agissant de la transformation artisanale, « elle représente 30 à 40% de la production débarquée par la pêche artisanale » informe El Hadji Cissé. Selon ce dernier, « c’est une activité dominée par les femmes (plus de 95%) », et environ « 7.000 d’entres elles disposent d’équipements et de matériels » et utilisent « 3 à 4 aides permanents et de nombreux prestataires payés à la tâche ». « On dénombre une centaine de sites de transformation et environ 40.000 personnes s’activent dans cette filière » indique-t-il. L’existence de sites pilotes de production le long de la frange maritime (Dakar, Cayar, Mbour, Joal, îles du saloum, Kafountine) et le braisage (kétiakh, métorah) qui représente plus de 55% du volume transformé en est une parfaite illustration.
Cependant, au niveau des sites de production, les contraintes qui entravent le développement de la transformation artisanale restent visibles. Ils sont liés, selon M. Cissé à « un environnement souvent défavorable: humidité, poussière, insectes, pluies etc. ». Mais aussi à « des conditions de travail difficiles: manque d’équipements, (techniques utilisées rudimentaires), conditions d’hygiène souvent déplorables » signale El Hadji Cissé. Il poursuit pour signaler que « la mauvaise organisation de la filière (achats et ventes) et l’absence d’une réglementation des activités, rendent difficile l’accès aux marchés extérieurs ». De même la méconnaissance des circuits de distribution et l’absence d’une représentation sur les principaux marchés d’importation ou encore les difficultés financières et l’insuffisance de formation des acteurs au plan technique, organisationnel et financier.
Amy Diallo
El Hadji Cissé a tenu à rappeler les points importants soulevés par l’étude de 2002 qui était de proposer « une stratégie sectorielle pour aborder la crise que traverse le secteur de la pêche de par des mesures de politiques appropriées ». Selon lui, il s’agissait d’une proposition d’établissement d’un plan de gestion qui n’autorise pas « un accès libre et non limité aux ressources halieutiques ». C’est ainsi que l’Agence de Réglementation de la Pêche a été mise en place pour « définir et mettre en œuvre des politiques qui garantissent une gestion durable du secteur de la pêche », renseigne El Hadji Cissé. De ce fait, « l’Agence de Développement de la pêche pourra augmenter l’efficacité des activités liées à la pêche en renforçant les missions du Ministère pour accompagner les réformes engagées », soutient M.Cissé.
Les grandes lignes de la révision du Code de la pêche
Parlant de l’analyse diagnostique du secteur de la pêche maritime El Hadji Cissé révèle que « le premier code de la pêche a été élaboré dans les années 70 et se limitait à la définition des zones de pêche, des conditions d’accès aux ressources et d’exploitation des ressources halieutiques (accords bilatéraux de pêche) ». Cependant, la révision en cours du Code de la pêche met l’accent sur « les problèmes liés à l’aménagement des pêcheries, sur l’approche de gestion intégrée fondée sur l’écosystème et sur la Cogestion des pêcheries à l’initiative des communautés de base, sur les droits de l’Etat, du port et la pêche INN » renseigne-t-il.
Concernant la pêche industrielle et sa filière de transformation, M. Cissé soutient « qu’il a connu une baisse progressive ». Cela est causée par « l’obsolescence de la flotte dont la moyenne d’âge est égale à 20 ans », renseigne M. Cissé. En plus, la marge bénéficiaire est faible voire négative du fait du coût élevé des opérations », ajoute-t-il. Ainsi, « de 145 navires en 2005, on est passé à 90 navires en 2010, moyennant 44 .000 tonnes contre 39.000 pour la même période », souligne El Hadji Cissé. A ce propos, ce dernier révèle qu’« une soixantaine d’établissements de transformation en activité a exporté 80.121 tonnes en 2010 contre 83.104 tonnes en 2005 ». Ce qui indique que « les produits congelés représentent 88% et le frais 7% », affirme-t-il. Sur ce point, « l’Afrique représente plus de 52% (Côte d’Ivoire, Mali, Cameroun) et UE plus de 30% » ajoute-t-il. En plus, pour l’essentiel, « la matière première est fournie par la Pêche Artisanale » signale M. Cissé
S’agissant de la transformation artisanale, « elle représente 30 à 40% de la production débarquée par la pêche artisanale » informe El Hadji Cissé. Selon ce dernier, « c’est une activité dominée par les femmes (plus de 95%) », et environ « 7.000 d’entres elles disposent d’équipements et de matériels » et utilisent « 3 à 4 aides permanents et de nombreux prestataires payés à la tâche ». « On dénombre une centaine de sites de transformation et environ 40.000 personnes s’activent dans cette filière » indique-t-il. L’existence de sites pilotes de production le long de la frange maritime (Dakar, Cayar, Mbour, Joal, îles du saloum, Kafountine) et le braisage (kétiakh, métorah) qui représente plus de 55% du volume transformé en est une parfaite illustration.
Cependant, au niveau des sites de production, les contraintes qui entravent le développement de la transformation artisanale restent visibles. Ils sont liés, selon M. Cissé à « un environnement souvent défavorable: humidité, poussière, insectes, pluies etc. ». Mais aussi à « des conditions de travail difficiles: manque d’équipements, (techniques utilisées rudimentaires), conditions d’hygiène souvent déplorables » signale El Hadji Cissé. Il poursuit pour signaler que « la mauvaise organisation de la filière (achats et ventes) et l’absence d’une réglementation des activités, rendent difficile l’accès aux marchés extérieurs ». De même la méconnaissance des circuits de distribution et l’absence d’une représentation sur les principaux marchés d’importation ou encore les difficultés financières et l’insuffisance de formation des acteurs au plan technique, organisationnel et financier.
Amy Diallo