Europe: Le secteur de la pêche menacé par la baisse des stocks de poissons

Dimanche 24 Août 2014

Une étude d'un enseignant français montre que les stocks de poissons continuent de diminuer dans les mers d'Europe. Les pêcheurs français seront donc moins nombreux à partir en mer.


Selon France Agrimer, chaque Français a consommé en moyenne près de 34,4 kg de produits aquatiques en 2013. Lespoissons  et crustacés semblent pourtant s'échapper de nos assiettes car les stocks des mers européennes ne cessent de décroître. De fait, ils auraient été divisés par deux en trente ans, selon une étude parue dans une revue scientifique sous la direction de Didier Gascuel, directeur du Pôle halieutique d'Agrocampus Ouest qui étudie l'exploitation des ressources vivantes aquatiques. Et ce, malgré les quotas imposés par l'Union européenne.
Bruxelles préconise donc d'abaisser ces quotas de pêche  de 6,5% pour 2015 par rapport à 2014, pour préserver certaines espèces, comme le cabillaud  par exemple. «Le pourcentage des stocks surexploités a baissé à 40%. Il s'agit en réalité d'optimiser les stocks, c'est-à-dire d'arriver à un niveau de production équivalent, voire supérieur, avec des coûts inférieurs, donc moins de bateaux et de marins», explique Julien Lamothe, ingénieur halieutique, de l'organisation Pêcheurs de Bretagne.
Marins, producteurs et poissonniers affectés
L'abaissement des quotas risque donc d'affecter les 134.700 pêcheurs actifs de la flotte européenne, mais également de toucher les 93.000 emplois directs dans l'Union, dont 19 000 dans l'Hexagone. Le secteur de la pêche a déjà été lourdement affecté. En 2013, 41 bateaux ont été retirés de la flotte en France, selon l'Insee. La moitié de la flotte de certains ports aurait ainsi été supprimée en dix ans. Le chiffre d'affaires a également diminué de 2% sur un an, mais reste de 1,64 milliard d'euros aujourd'hui selon France Agrimer.
Un contexte qui fragilise également les poissonniers : il existe 4 poissonneries pour 100 000 habitants en France, contre 38 boucheries pour le même nombre d'habitants. Très concurrencées par les géants de la grande distribution, de plus en plus de poissonneries abandonnent: Paris ne compte plus que 80 établissements en 2013 contre plus de 400, 40 ans auparavant!
«Le secteur de la pêche s'adaptera»
En plus des quotas de captures des poissons, le secteur est confronté à d'autres difficultés. La hausse du coût du carburant  alourdit les charges, même s'il se stabilise. Lors de certaines crises, il a parfois été équivalent à près de 40% du chiffre d'affaires pour les chalutiers. Les marins sont donc obligés de rentabiliser au maximum leur pêche...tout en respectant les limites. «Les prix au producteur ont également tendance à se stabiliser vers le bas. Il n'y a pas de hausse surprenante des prix mais si elle existe, c'est uniquement sur des produits nobles et en fonction des saisons», indique Julien Lamothe. Un bar ou un turbot peut en effet facilement atteindre 30 euros le kilo.
Les producteurs sont aussi ponctuellement obligés de jeter une partie de leur pêche en raison de toxines qui rendent certains coquillages impropres à la consommation. Le Bassin d'Arcachon, réputé pour ses huîtres, souffre actuellement d'une interdiction de pêche. En 2013, certains ostréiculteurs avaient même affiché des pertes de - 80%! Pour protester contre l'indifférence des pouvoirs publics, des producteurs d'huîtres et de moules ont même déversé des coquilles dans les rues de La Rochelle le 6 août dernier.
Julien Lamothe reste néanmoins optimiste pour le secteur: «le secteur de la pêche s'adaptera et les stocks se rétabliront. Le poisson  reste un produit avec une valeur nutritionnelle importante et la consommation ne cesse de croître. Et bien que les conditions de travail soient difficiles, il s'agit d'un métier rémunérateur».
Lefigaro.fr
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