Il s’agira à ce titre de favoriser l’émergence de PME performantes et compétitives par un accompagnement adapté et efficace à travers le développement d’un partenariat gagnant-gagnant et inclusif entre le secteur privé, les banques, et le dispositif d’accompagnement financier de l’Etat
Le financement par emprunt, notamment auprès des banques et des institutions constitue au Sénégal la principale source de financement externe des entreprises, notamment des PME. Or, malgré la diversification de l’offre de financement due à la présence de vingt et neuf (29) établissements de crédit et d’une multitude d’institutions de microfinance (dont au moins 10 grands réseaux), les TPE/PME font toujours face à de nombreuses difficultés pour le financement de leurs activités.
Cette situation, largement reconnue par les acteurs, perdure nonobstant la mise en place par l’Etat, depuis plusieurs années, de lignes de garantie et de crédit. En l’absence d’un financement adéquat, les investissements privés et les fonds de roulement pour l’exploitation sont étouffés. Or, la performance des entreprises est un facteur déterminant d’une croissance économique inclusive.
Au niveau des banques, les limites ci-après sont invariablement relevées :
- une offre de crédit contrainte par l’insuffisance et la nature des ressources d’épargne mobilisées (dépôts essentiellement à vue), au regard notamment des normes de solvabilité et de liquidité requises par la réglementation prudentielle ;
- le manque de célérité dans la prise de décision d’octroi de crédit ou d’engagement par signature (financement d’avances sur marchés ou cautionnement, financement du fonds de roulement, etc.)
- une tarification globalement élevée des crédits destinés aux PME ;
- un déséquilibre entre la structure de l’offre et la demande d'épargne : préférence pour la liquidité et sécurité du côté des ménages, besoins de financement à long terme et plus ou moins risqués du côté des entreprises, des ménages et des administrations publiques.
Le rôle des intermédiaires financiers doit être de « transformer » la maturité et le risque des fonds pour les mettre en adéquation avec les besoins des PME, ce qui implique une prise de risque de plus en plus grande.
Dans le même sillage que le plaidoyer du Président Macky Sall sur l’annulation de la dette, j’attire l’attention des dirigeants des établissements de crédits que si les conditions d’octroi de crédits aux PME ne sont pas amplement assouplies pour la relance de l’économie post-Covid, la faillite des entreprises va inévitablement conduire à la défaillance des banques. La situation appelle à plus d’audace, de rapidité et de flexibilité de la part des décideurs des institutions financières. Le comité de crédit doit être allégé tant dans sa composition que dans la diligence à apporter au traitement des dossiers de crédit.
Si les opérateurs financiers veulent survivre, elles doivent oser prendre plus de risque surtout dans des secteurs comme le tourisme qui a su rebondir malgré les attentats de la bande à Bader, la prise d’otages à la Mecque, les attentats du 11 septembre, les attentats de Paris, la crise du SRAS, la crise des subprimes.
En vue de faire jouer efficacement au secteur de l’entreprise son rôle moteur, des avancées significatives sont encore nécessaires dans la prise en charge de la lancinante question de l’accès au crédit pour les PME, en dépit des nombreux efforts initiés par l’Etat à travers les interventions ciblées des structures d’appui et d’encadrement de la PME.
C’est tout le sens qu’il faut donner à la directive présidentielle issue du Conseil des Ministres du mercredi 15 juillet 2020. Le Chef de l’Etat a réitéré son appel à une évaluation et à une mutualisation des services financiers et non financiers d’appui aux petites et moyennes entreprises (PME).
En effet, le constat relevé est que la faiblesse de la contribution du secteur bancaire au financement de l’économie sénégalaise (près de 36%) est liée à la fois à la structure du marché et aux conditions d’accès au crédit. A ce niveau, plusieurs facteurs entrent en jeu dont le degré d’asymétrie d’informations entre institutions financières et emprunteurs, une complexité des conditionnalités d’accès, des taux d’intérêt jugés non incitatifs, le niveau et les types de garanties exigées, etc.
Les interventions coordonnées des services financiers et non financiers devront contribuer à avoir un effet catalyseur important sur la levée des obstacles susvisés et tirer substantiellement à la hausse le volume des financements et singulièrement des crédits d’investissements aux secteurs porteurs de croissance.
A ce titre, la création d’une structure à guichets multiples (garantie, participation, bonification et refinancement, etc.) pourrait être étudiée.
Par ailleurs, il est souhaitable de consolider les mécanismes de refinancement à long terme des banques et des institutions de microfinance et de promouvoir la reconversion de l’épargne nationale en crédit (fonds des sociétés d’assurance, caisses de sécurité sociale, diaspora, etc.) et son orientation vers des investissements productifs.
Aussi, l’opérationnalisation de la caisse des marchés pourrait contribuer fortement à promouvoir l’accès des PME à la commande publique. Elle aura pour objectif d’apporter à la petite entreprise des produits de financement adaptés à toutes les étapes d’exécution des marchés publics. En outre, la disponibilité des ressources devra leur permettre de réduire les délais d’exécution des marchés publics et d’assurer aux financements accordés des niveaux de rendement satisfaisants.
Enfin, en raison de son importance dans le tissu économique, la facilitation des conditions d’accès au crédit du secteur informel, à travers la mise en place de lignes de crédit et des fonds de garantie dédiés à appuyer les autoentrepreneurs qui présentent des potentialités de croissance, constitue un autre enjeu majeur.
Monsieur Habib NDAO, Secrétaire Exécutif de l’OQSF
- Lever les contraintes de financement des banques pour accroitre les crédits des PME au service d’une émergence du secteur privé et de la croissance économique
Le financement par emprunt, notamment auprès des banques et des institutions constitue au Sénégal la principale source de financement externe des entreprises, notamment des PME. Or, malgré la diversification de l’offre de financement due à la présence de vingt et neuf (29) établissements de crédit et d’une multitude d’institutions de microfinance (dont au moins 10 grands réseaux), les TPE/PME font toujours face à de nombreuses difficultés pour le financement de leurs activités.
Cette situation, largement reconnue par les acteurs, perdure nonobstant la mise en place par l’Etat, depuis plusieurs années, de lignes de garantie et de crédit. En l’absence d’un financement adéquat, les investissements privés et les fonds de roulement pour l’exploitation sont étouffés. Or, la performance des entreprises est un facteur déterminant d’une croissance économique inclusive.
Au niveau des banques, les limites ci-après sont invariablement relevées :
- une offre de crédit contrainte par l’insuffisance et la nature des ressources d’épargne mobilisées (dépôts essentiellement à vue), au regard notamment des normes de solvabilité et de liquidité requises par la réglementation prudentielle ;
- le manque de célérité dans la prise de décision d’octroi de crédit ou d’engagement par signature (financement d’avances sur marchés ou cautionnement, financement du fonds de roulement, etc.)
- une tarification globalement élevée des crédits destinés aux PME ;
- un déséquilibre entre la structure de l’offre et la demande d'épargne : préférence pour la liquidité et sécurité du côté des ménages, besoins de financement à long terme et plus ou moins risqués du côté des entreprises, des ménages et des administrations publiques.
Le rôle des intermédiaires financiers doit être de « transformer » la maturité et le risque des fonds pour les mettre en adéquation avec les besoins des PME, ce qui implique une prise de risque de plus en plus grande.
Dans le même sillage que le plaidoyer du Président Macky Sall sur l’annulation de la dette, j’attire l’attention des dirigeants des établissements de crédits que si les conditions d’octroi de crédits aux PME ne sont pas amplement assouplies pour la relance de l’économie post-Covid, la faillite des entreprises va inévitablement conduire à la défaillance des banques. La situation appelle à plus d’audace, de rapidité et de flexibilité de la part des décideurs des institutions financières. Le comité de crédit doit être allégé tant dans sa composition que dans la diligence à apporter au traitement des dossiers de crédit.
Si les opérateurs financiers veulent survivre, elles doivent oser prendre plus de risque surtout dans des secteurs comme le tourisme qui a su rebondir malgré les attentats de la bande à Bader, la prise d’otages à la Mecque, les attentats du 11 septembre, les attentats de Paris, la crise du SRAS, la crise des subprimes.
- La mutualisation de l’offre de services financiers et non financiers destinée aux PME, une étape fondamentale pour résoudre la lancinante question de l’accès au financement
En vue de faire jouer efficacement au secteur de l’entreprise son rôle moteur, des avancées significatives sont encore nécessaires dans la prise en charge de la lancinante question de l’accès au crédit pour les PME, en dépit des nombreux efforts initiés par l’Etat à travers les interventions ciblées des structures d’appui et d’encadrement de la PME.
C’est tout le sens qu’il faut donner à la directive présidentielle issue du Conseil des Ministres du mercredi 15 juillet 2020. Le Chef de l’Etat a réitéré son appel à une évaluation et à une mutualisation des services financiers et non financiers d’appui aux petites et moyennes entreprises (PME).
En effet, le constat relevé est que la faiblesse de la contribution du secteur bancaire au financement de l’économie sénégalaise (près de 36%) est liée à la fois à la structure du marché et aux conditions d’accès au crédit. A ce niveau, plusieurs facteurs entrent en jeu dont le degré d’asymétrie d’informations entre institutions financières et emprunteurs, une complexité des conditionnalités d’accès, des taux d’intérêt jugés non incitatifs, le niveau et les types de garanties exigées, etc.
Les interventions coordonnées des services financiers et non financiers devront contribuer à avoir un effet catalyseur important sur la levée des obstacles susvisés et tirer substantiellement à la hausse le volume des financements et singulièrement des crédits d’investissements aux secteurs porteurs de croissance.
A ce titre, la création d’une structure à guichets multiples (garantie, participation, bonification et refinancement, etc.) pourrait être étudiée.
Par ailleurs, il est souhaitable de consolider les mécanismes de refinancement à long terme des banques et des institutions de microfinance et de promouvoir la reconversion de l’épargne nationale en crédit (fonds des sociétés d’assurance, caisses de sécurité sociale, diaspora, etc.) et son orientation vers des investissements productifs.
Aussi, l’opérationnalisation de la caisse des marchés pourrait contribuer fortement à promouvoir l’accès des PME à la commande publique. Elle aura pour objectif d’apporter à la petite entreprise des produits de financement adaptés à toutes les étapes d’exécution des marchés publics. En outre, la disponibilité des ressources devra leur permettre de réduire les délais d’exécution des marchés publics et d’assurer aux financements accordés des niveaux de rendement satisfaisants.
Enfin, en raison de son importance dans le tissu économique, la facilitation des conditions d’accès au crédit du secteur informel, à travers la mise en place de lignes de crédit et des fonds de garantie dédiés à appuyer les autoentrepreneurs qui présentent des potentialités de croissance, constitue un autre enjeu majeur.
Monsieur Habib NDAO, Secrétaire Exécutif de l’OQSF