« Le service est de qualité et le cadre est bon », confie, un homme d’affaires et client assidu trouvé sur place. « Le service est très bien », renchérit un autre client, dégustant un plat de « yassa » tout en pianotant sur son ordinateur. En effet dans cet établissement le wifi est gratuit.
En plus d’une offre adaptée au contexte sénégalais, et un cadre convivial, les clients apprécient l’approche managériale et le professionnalisme des agents. « A chaque fois qu’elle (la directrice) passe devant moi, elle me salue et me demande si je suis satisfait. Elle le fait pour tous les clients d’ailleurs. Cela est très important », déclare cet homme d’affaire qui dit voyager beaucoup à travers le monde pour ses affaires. L’opérateur économique dit également y savourer du bon café, le même que celui servi à Genève à un coût largement inférieur. Sous le charme du cadre pas loin de la mer, et de la qualité du service, l’homme d’affaire dit faire la promotion de cet espace auprès de ses amis et connaissances. « Le cadre est bon et les prix abordables », insiste-t-il. Depuis 2012, Presse Café Dakar a su se faire une place dans le marché de la restauration au centre-ville. Sa réputation va crescendo.
Un succès qui n’était pas garanti au départ, mais Frial Yahya Nissr a pris le temps de bien étudier son projet et le marché. Une précaution élémentaire pour cette experte comptable de profession. Au plateau les endroits où l’on peut boire du café ne manquent pas, mais l’originalité de l’offre est d’avoir proposé de prendre du café accompagné d'un sandwich et d'une salade, de lire un journal ou de naviguer sur la toile. En effet, au lancement du concept au Sénégal, beaucoup de gens n’avaient pas cette culture. Ce qui explique que Frial Yahya Nissr a dû s’armer de patience avant de goûter aux délices du succès. Elle a dû consentir beaucoup d’efforts.
. « Je suis restée six ans sans salaire », confie-t-elle. Elle ouvrait à six heures pour ne fermer qu’à minuit. « Il y a des jours où j’avais zéro client », note la directrice de Presse Café Dakar. De vieux souvenirs aujourd’hui. Au début, sa clientèle était constituée en majorité d’expatriés qui travaillaient dans les représentations diplomatiques. Durant cette période difficile, elle a pu compter sur le soutien infaillible de deux personnes : son époux et son frère sur qui elle n’a que des mots de gratitude.
« Mon père avait peur parce que c’était un gros risque financier et un gros challenge », avoue-t-elle, avec un brin de fierté. Et d’ajouter : « il faut toujours avoir foi en soi et en sa réussite ».
L’inquiétude du père peut se comprendre. C’est un homme d’affaires qui connait les risques, mais qui sait également que « c'est sur les sentiers inexplorés que se trouvent les véritables occasions d'affaires ». Aujourd’hui, la réputation et le succès de presse café Dakar font sa fierté, celle de son père et de tout le personnel.
Mais ce que les travailleurs apprécient le plus chez Frial Yahya Nissr, c’est son côté profondément humain. La preuve quand nous avons une cérémonie familiale, elle est toujours présente », confie Khady Thior, avec un large sourire. « Elle accède à toutes nos sollicitations et n’hésite pas à nous soutenir financièrement lorsque la situation l’exige, ajoute-t-elle, en éclatant de rire. Diarétou Badji ne tarit pas d’éloge vis-à-vis de sa patronne. Et quand elle parle de Frial Yahya Nissr, ses yeux scintillent et laissent transparaître de la reconnaissance. Elle avoue n’avoir pas regretté d’avoir démissionné de son boulot pour s’embarquer dans cette aventure.
En réalité, Frial Yahya Nissr dit concevoir le succès de manière collective. « La famille est sacrée pour moi et je la mets en avant », avance-t-elle. Peut-être, ce sont ces petits détails mais très importants et le sens des affaires de la patronne qui font le succès de Presse Café Dakar qui a diversifié ses activités. Le client peut faire sa commande et se faire livrer. Aujourd’hui, un service traiteur a vu le jour pour toucher une clientèle spécifique : les organisateurs de manifestations. L’appétit venant en mangeant, Frial Yahya Nissr songe à ouvrir d’autres Presse Café. Pour le moment, c’est le seul en Afrique de l’ouest.
Lejecos Magazine