Le leader du RNRD Hamadi Ould Sid'El Moctar, lui en revanche, connait un recul de 5,1 points par rapport à 2019. Les quatre autres candidats font quant à eux entre moins de 1% et 3,57%.
Ces résultats provisoires, masquent une donnée essentielle dans une élection démocratique, à savoir le taux participation ou d’abstention.
Cette élection mauritanienne de 2024, malgré les enjeux qu’elle a charriés, reste marquée par un taux d’abstention très élevé c’est-à-dire 44, 61 % soit 865120 inscrits sur les listes.
C’est plus que le score du vainqueur, le candidat du parti El Insaf, le Président sortant Mouhamed Ould El Ghazouani, qui est de 554996 voix.
À noter que le nombre de candidats était assez conséquent (7 au total) à l’exception notoire de l’ancien président Abdel Aziz.
Le vent de contestation qui a suivi la publication de ces résultats provisoires par la CENI fait objet de beaucoup de questions dans certaines villes comme Kaédi, Nouadhibou et même Nouakchott, selon certains observateurs qui ont suivi la campagne électorale.
D’ailleurs c’est lui, qui aujourd’hui, conduit la contestation des résultats annoncés, en attendant la proclamation définitive du Conseil Constitutionnel mauritanien.
Pendant ce temps l’internet mobile est coupé dans le pays (cela devient une coutume en Afrique de l’Ouest), ce qui une fois de plus est un signe de crispation du climat politique, et n’augure pas de la transparence de l’évolution du processus.
Ce vaste pays qu’est la Mauritanie doit compter sur le réseau d’internet pour la transmission des données électorales avec un maximum de rapidité, surtout au niveau des états-majors des candidats.
D’ores et déjà, les observateurs électoraux saluent la transparence et la sincérité du scrutin, comme ils ont l’habitude de le faire.
Cependant, le président Ghazouani, avait au départ, une longueur d’avance sur ses adversaires, en tant que candidat sortant et compte tenu des enjeux dans la sous-région, et la perspective de l’exploitation avec le Sénégal du gisement de pétrole et de gaz, les mauritaniens ont certainement opté pour la continuité.
Cela devrait-il les amener à tripatouiller la Constitution du pays pour lui donner un troisième mandat non prévu par les textes ? Là se trouve l’équation.
Les prochaines semaines nous édifieront.
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