Loïc Eonnet, développeur de projets, et Yorick Prunier, étudiant ingénieur, utilisent une imprimante 3D du FacLab de l'université de Cergy, laboratoire de fabrication dernier cri.
C'est l'un des pionniers. Laurent Ricard, enseignant à l'université de Cergy et chef d'entreprise, est à l'origine du premier fab lab français. Au bout d'une zac de Gennevilliers, dans les locaux de la fac, un espace ouvert, où chacun peut venir s'initier à la conception assistée par ordinateur (CAO), aux machines à découpe laser, aux imprimantes 3D... Et apprendre des autres pour créer ses propres objets, machines... Un atelier high-tech accessible aux petits génies, créateurs et bidouilleurs de tout poil.
Venu des Etats-Unis, le mouvement des fab labs, open spaces ou hacker-spaces a gagné nos contrées. "La vague se répand partout", s'enthousiasme Fleur Pellerin, la ministre en charge de l'Economie numérique. Son appel à projets a suscité 54 dossiers émanant d'associations (50%), d'entreprises (30%), de collectivités territoriales, d'établissements publics, d'universités ou d'écoles. "La nouvelle révolution industrielle est en marche", disent les promoteurs de ces "usinettes" (pour rependre le nom d'un de ces espaces) persuadés, comme François Taddei, d'assister à la "conversion de la planète en un gigantesque laboratoire".
Ce chercheur est une sorte de gourou du mouvement. Ingénieur polytechnicien, docteur en génétique, spécialiste reconnu de l'évolution, directeur d'une équipe Inserm, il est convaincu des vertus pédagogiques des fab labs. Dans le cadre du Centre de Recherche interdisciplinaire (CRI), il a imaginé un "labo ouvert" où se croisent des biologistes, des architectes, des designers. Il y fait venir aussi des élèves d'écoles primaires. Et rêve d'en accueillir encore bien davantage dans un nouvel espace de 6 000 mètres carrés, en cours d'aménagement dans le quartier du Marais à Paris. Cet atelier-là sera destiné tant au monde académique qu'aux "communautés émergentes" c'est-à-dire à tous ces "nouveaux bidouilleurs", que sont les adeptes du do it yourself.
Derrière les fab labs, en effet, c'est la tendance au "faire par soi-même", qui est à l'œuvre. Grâce à ces nouvelles machines à coudre de l'ère technologique que sont les imprimantes 3D, il est désormais possible d'imprimer des objets en matières plastiques, résines et même alliages métalliques. "Chacun dispose aussi d'un formidable instrument scientifique avec son téléphone portable dont la puissance de calcul est supérieure à celle dont disposait la Nasa pour faire partir l'homme sur la Lune", dit Taddei. Ajoutez-y l'internet et ses "tutorials" - séquences vidéo d'auto-formation - et vous avez là tous les ingrédients susceptibles de convertir nombre de consommateurs en producteurs.
"Il y a dans ce mouvement une vision ouverte [par opposition aux technologies fermées des Apple et autres Microsoft, NDLR] où les utilisateurs veulent pouvoir ouvrir les machines, les améliorer, lutter contre le gaspillage, l'obsolescence programmée." Les geeks, passionnés de technologies, sont évidemment les premiers intéressés. Mais pas seulement.
Depuis son ouverture au début de 2012, le fab lab de Gennevilliers a accueilli 6 000 utilisateurs. Pour fabriquer quoi ? Tout et n'importe quoi ! Une imprimante 3D, un prototype de lampe ou bien une simple paire de bouton de manchette... "Et d'ici peu, pronostique François Taddei, ce sera une sacrée remise en question pour les entreprises."
Nouvelobs
La nouvelle révolution industrielle est en marche"
Ce chercheur est une sorte de gourou du mouvement. Ingénieur polytechnicien, docteur en génétique, spécialiste reconnu de l'évolution, directeur d'une équipe Inserm, il est convaincu des vertus pédagogiques des fab labs. Dans le cadre du Centre de Recherche interdisciplinaire (CRI), il a imaginé un "labo ouvert" où se croisent des biologistes, des architectes, des designers. Il y fait venir aussi des élèves d'écoles primaires. Et rêve d'en accueillir encore bien davantage dans un nouvel espace de 6 000 mètres carrés, en cours d'aménagement dans le quartier du Marais à Paris. Cet atelier-là sera destiné tant au monde académique qu'aux "communautés émergentes" c'est-à-dire à tous ces "nouveaux bidouilleurs", que sont les adeptes du do it yourself.
6.000 utilisateurs au fab lab de Gennevilliers
"Il y a dans ce mouvement une vision ouverte [par opposition aux technologies fermées des Apple et autres Microsoft, NDLR] où les utilisateurs veulent pouvoir ouvrir les machines, les améliorer, lutter contre le gaspillage, l'obsolescence programmée." Les geeks, passionnés de technologies, sont évidemment les premiers intéressés. Mais pas seulement.
Depuis son ouverture au début de 2012, le fab lab de Gennevilliers a accueilli 6 000 utilisateurs. Pour fabriquer quoi ? Tout et n'importe quoi ! Une imprimante 3D, un prototype de lampe ou bien une simple paire de bouton de manchette... "Et d'ici peu, pronostique François Taddei, ce sera une sacrée remise en question pour les entreprises."
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