L’instabilité politique place les journalistes dans des situations très complexes. Aujourd’hui, et dans bon nombre de pays, l’instabilité politique est un élément de division dans la profession journalistique. L’instabilité politique finit par rendre très difficile la production d’une information indépendante. Il est donc facile de comprendre la fréquence des menaces, d’agressions physiques y inclus les nombreux emprisonnements fantaisistes. Mais le problème est aussi le nôtre en tant qu’africains : politiques, patrons de médias, journalistes, citoyens et sociétés civiles.
Le sixième forum des leaders des médias africains organisé dans la capitale éthiopienne a bien voulu s’y pencher de nouveau.
Actualité aidant, Reporter Sans Frontières (RSF) relève dans son Rapport sur le Classement Mondial sur la Liberté de la Presse en 2013 qu’en Guinée-Bissau (92ème, -17) l’armée a renversé le pouvoir entre les deux tours d’une élection présidentielle et a appliqué une censure militaire sur la presse, justifiant la chute sensible du pays dans le classement. Au Mali (99ème, -47), un coup d’État militaire a fortement contribué à un climat tendu, de nombreux journalistes ont été agressés dans la capitale, et les médias publics sont, depuis le putsch, contrôlés par l’armée. Si les troubles observés au cours du mois de janvier 2013 en République centrafricaine (65ème, -3) ne compteront que dans la prochaine édition du classement, la situation de la liberté de la presse se précarise et fait craindre le pire. Et pourtant tout est réuni et des efforts ont été mis en œuvres pour arriver à la situation actuelle : printemps arabes, forum médiatique en Ethiopie pourtant classe parmi les premiers mangeurs de journalistes…
L’Afrique est-elle capable de transformer le continent ?
Il est important de se souvenir que nous pouvons transformer le continent. Mais seulement, pour y parvenir il est important de se transformer soi-même. Se transformer en tant que profession journalistique, mais aussi en tant que pouvoir. Reconnaître que le journalisme est une profession comme toutes les autres et qu’il rentre pleinement dans le cadre du marché du travail. Ce qui supposerait salaire conséquent et a temps réels, recrutement des réels professionnels etc. A ceci il faudrait bien sur ajouter la connotation financière liée aux taxes. Combien de médias ont été obligés de fermer boutique simplement pour des questions d’impôts et de taxes ? Elles ont très souvent été imposées à des fins de frustrations de médias.
Mener un plaidoyer pour une presse africaine libre de circulation sur le continent.
Il serait donc venu le temps de mener un plaidoyer pour une presse africaine libre de circulation sur le continent. Les organisations et démembrements régionaux africains s’investissent auprès de la Commission de l’Union Africaine afin d’obtenir de laisser-passer leur permettant d’être présent sur la quasi-totalité du continent. Mais quand vient la question des journalistes, la gêne est tout de suite perceptible. Il demeure incroyable que par exemple pour des questions d’accès à l’eau hygiène et assainissement, il soit impossible d’obtenir une autorisation de couverture médiatique. De plus, combien sommes-nous patrons de presse qui acceptent et reconnaissent ne pas vouloir exploiter des jeunes journalistes pour satisfaire nos besoins de rendement économiques ?
Qu’en est-il de la libre circulation des personnes et des biens ?
Il est arrivé à se demander pourquoi les medias africains ne couvrent-ils pas l’actualité africaine et au premier titre celle ou est impliquée son organisation faitière, la CUA ? La transformation du continent voulue par les medias est aussi liée à la libre circulation des journalistes. De nombreux pays sont encore réticents à octroyer des visas aux journalistes qui désirent se rendre dans un pays ou un autre pour des raisons professionnelles. Il existe toutefois des medias africains qui font un travail fantastique malgré des moyens limites. Des sacrifices consentis pour eux-mêmes et pour l’amour de la profession et du continent. Ces exemples sont l’exemple même de la renaissance africaine.
Des éléments positifs à préserver toutefois…
Une chose est à garder en mémoire, c’est que quand il y a un évènement ou un problème, la population généralement appelle en premier la police et ensuite les medias. La renaissance africaine passerait par la formation d’un type nouveau de journalistes, mais aussi et encore par la formation d’un type d’africains pour l’Afrique. Dans la conception chrétienne, le monde a été créé par des mots. La transformation du continent passera aussi par des mots ; et ces mots vous sont accessibles grâce aux medias. Ces mots auront beau être l’expression des maux de notre société, mais ils seront des mots d’africains pour la renaissance de l’Afrique.
Eddy Patrick Donkeng à Addis-Abeba, 237online.com
Le sixième forum des leaders des médias africains organisé dans la capitale éthiopienne a bien voulu s’y pencher de nouveau.
Actualité aidant, Reporter Sans Frontières (RSF) relève dans son Rapport sur le Classement Mondial sur la Liberté de la Presse en 2013 qu’en Guinée-Bissau (92ème, -17) l’armée a renversé le pouvoir entre les deux tours d’une élection présidentielle et a appliqué une censure militaire sur la presse, justifiant la chute sensible du pays dans le classement. Au Mali (99ème, -47), un coup d’État militaire a fortement contribué à un climat tendu, de nombreux journalistes ont été agressés dans la capitale, et les médias publics sont, depuis le putsch, contrôlés par l’armée. Si les troubles observés au cours du mois de janvier 2013 en République centrafricaine (65ème, -3) ne compteront que dans la prochaine édition du classement, la situation de la liberté de la presse se précarise et fait craindre le pire. Et pourtant tout est réuni et des efforts ont été mis en œuvres pour arriver à la situation actuelle : printemps arabes, forum médiatique en Ethiopie pourtant classe parmi les premiers mangeurs de journalistes…
L’Afrique est-elle capable de transformer le continent ?
Il est important de se souvenir que nous pouvons transformer le continent. Mais seulement, pour y parvenir il est important de se transformer soi-même. Se transformer en tant que profession journalistique, mais aussi en tant que pouvoir. Reconnaître que le journalisme est une profession comme toutes les autres et qu’il rentre pleinement dans le cadre du marché du travail. Ce qui supposerait salaire conséquent et a temps réels, recrutement des réels professionnels etc. A ceci il faudrait bien sur ajouter la connotation financière liée aux taxes. Combien de médias ont été obligés de fermer boutique simplement pour des questions d’impôts et de taxes ? Elles ont très souvent été imposées à des fins de frustrations de médias.
Mener un plaidoyer pour une presse africaine libre de circulation sur le continent.
Il serait donc venu le temps de mener un plaidoyer pour une presse africaine libre de circulation sur le continent. Les organisations et démembrements régionaux africains s’investissent auprès de la Commission de l’Union Africaine afin d’obtenir de laisser-passer leur permettant d’être présent sur la quasi-totalité du continent. Mais quand vient la question des journalistes, la gêne est tout de suite perceptible. Il demeure incroyable que par exemple pour des questions d’accès à l’eau hygiène et assainissement, il soit impossible d’obtenir une autorisation de couverture médiatique. De plus, combien sommes-nous patrons de presse qui acceptent et reconnaissent ne pas vouloir exploiter des jeunes journalistes pour satisfaire nos besoins de rendement économiques ?
Qu’en est-il de la libre circulation des personnes et des biens ?
Il est arrivé à se demander pourquoi les medias africains ne couvrent-ils pas l’actualité africaine et au premier titre celle ou est impliquée son organisation faitière, la CUA ? La transformation du continent voulue par les medias est aussi liée à la libre circulation des journalistes. De nombreux pays sont encore réticents à octroyer des visas aux journalistes qui désirent se rendre dans un pays ou un autre pour des raisons professionnelles. Il existe toutefois des medias africains qui font un travail fantastique malgré des moyens limites. Des sacrifices consentis pour eux-mêmes et pour l’amour de la profession et du continent. Ces exemples sont l’exemple même de la renaissance africaine.
Des éléments positifs à préserver toutefois…
Une chose est à garder en mémoire, c’est que quand il y a un évènement ou un problème, la population généralement appelle en premier la police et ensuite les medias. La renaissance africaine passerait par la formation d’un type nouveau de journalistes, mais aussi et encore par la formation d’un type d’africains pour l’Afrique. Dans la conception chrétienne, le monde a été créé par des mots. La transformation du continent passera aussi par des mots ; et ces mots vous sont accessibles grâce aux medias. Ces mots auront beau être l’expression des maux de notre société, mais ils seront des mots d’africains pour la renaissance de l’Afrique.
Eddy Patrick Donkeng à Addis-Abeba, 237online.com