Gestion Publique: Selon Standard & Poor’s l'émission d'eurobonds devrait désormais coûter plus cher aux Etats africains

Mardi 27 Mai 2014

Face aux défis qu'impose le financement de leur développement, les pays africains en arrivent à ne plus savoir à quelle stratégie se vouer. Jusque-là présenté comme un moyen efficace de mobilisation des fonds, les émissions d'obligations en devises étrangères (eurobonds) sont désormais sujettes à des avertissements de précaution, de la part de plusieurs firmes d'experts.


Konrad Reuss,responsable du département Afrique subsaharienne chez S&P
Konrad Reuss,responsable du département Afrique subsaharienne chez S&P
L'agence de notation américaine Standard & Poor’s est la dernière à être montée au créneau. Un de ses experts a indiqué que les coûts financiers de l'émission d’eurobonds seront désormais plus importants pour les pays africains, dans un contexte international marqué par la réduction de l'administration américaine de sa politique d'assouplissement quantitatif, qui rendait peu intéressant les taux aux Etats-Unis.
« Les beaux jours des obligations internationales émises ces deux dernières années, par de nouveaux acteurs ou en provenance des marchés frontières comme ceux des pays africains sont aujourd'hui dépassés. Les périodes où on assistait à des sursouscriptions et des taux très étroits ne sont plus d'actualité », a déclaré Konrad Reuss , responsable du département Afrique subsaharienne chez S&P dans une interview donnée en marge des rencontres annuelles de la Banque Africaine de Développement.
L'expert argumente sa position au regard de la situation de certaines économies comme celles du Ghana qui fait face à l'épineuse question des déficits jumeaux (public et extérieur), ou de la Zambie, premier producteur mondial de cuivre. Il revient aussi sur le fait (exprimé par le FMI) qui indique que 5 pays africains possédant une dette libellée en dollars US affichent une croissance inférieure à la moyenne africaine de 5,4%
Cette position de monsieur Reuss rejoint une analyse déjà faite par l'agence de notation Fitch, qui en octobre 2013, avait déjà prévu une hausse des coûts financiers relatifs aux emprunts en devise des pays en développement. Mais à la différence de l'analyse précédente, ses experts estimaient que cette hausse des coûts n'impacterait pas sur l’appétit des pays africains pour ce mode de financement
Amadou Ba le ministre sénégalais des finances, a déclaré le 21 mai 2014 lors d'une interview accordée à Bloomberg, que son pays recherchait des banques  pour l'accompagner dans son projet d'émission de 500 millions $ d'obligations souveraines prévue pour le mois de juillet 2014. Le Kenya est lui aussi sur le point de lancer une émission de 1,5 milliard $ et des pays comme le Ghana ou le Rwanda ont aussi prévu ou réalisé des émissions en devises étrangères pour cette année 2014.
Ecofin
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