Grands chantiers de l’Uemoa: Le PER pour sortir la sous-région de l’ornière

La présente réunion de la zone Franc au Sénégal (7-8 avril 2013), a été mise à profit par le président de la Commission de l’Uemoa, Cheikh Hadjibou Soumaré pour décliner les grands projets qui vont être déroulés dans les années à venir. Selon M. Soumaré qui faisait un point de presse, ce samedi 6 avril, l’Uemoa qui va bientôt boucler ses 20 ans d’existence (10 janvier 2014), continue de renforcer le processus d’intégration par plusieurs initiatives.
Ainsi, le président de la Commission de l’Uemoa indique que pour mener à bien les chantiers, la conférence des Chefs d’Etat a décidé de responsabiliser les présidents des pays pour chaque initiative. Dans les détails, M. Soumaré informe que pour l’Initiative régionale pour l’énergie durable (IRED), sous la tutelle du président Yayi Bony du Bénin, l’idée est de permettre à l’ensemble des citoyens  de l’Union d’accéder à une énergie à bas prix, au sein d’un vaste marché d’échanges d’énergie électrique intégrée et harmonisée à l’échelle de l’Afrique de l’ouest. Il renseigne que l’Uemoa mise sur des financements innovants, notamment les partenariats public-privés pour réaliser l’IRED, qui s’articule autour de pôles de production, et  dont les besoins sont estimés à 500 milliards de F CFA. En parallèle, l’Union avec la mise en place du Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire confié au président du Niger, ne veut plus revivre les misères connues en 2009 et 2011, lors de la flambée des prix des denrées alimentaire. En se basant sur le concept  nigérien des 3N, « les Nigériens nourrissent les Nigériens », le Comité sur la sécurité alimentaire va prendre en charge les questions liées à l’hydraulique rurale, l’aménagement des terres et surtout, une plus grande motorisation de l’agriculture de la sous-région, explique le président de la Commission de l’Uemoa.
Une autre initiative et pas des moindres, relative à la Paix et à la sécurité est pilotée par le président sénégalais, Macky Sall. En effet, la Conférence des Chefs d’Etat de l’Union a compris que, sans ces deux paramètres, il ne peut y avoir une croissance conséquente pour la sous-région, en attestent les exemples de la Côte d’Ivoire et du Mali.
Programme Economique régional (PER) : l’alternative des financements innovants
Selon Cheikh Hadjibou Soumaré, « l’économie sous-régionale est en mouvement et les pays peuvent atteindre des taux de croissance considérables dans les années à venir ». Ainsi, pour accompagner cette dynamique, la Commission de l’Uemoa mise sur le PER 2012-2016. Ce Programme dont les financements sont évalués à 4.400 milliards de FCFA, bénéficie déjà d’une enveloppe de 2.000 milliards de FCFA. Le président de la Commission de l’Uemao déclare qu’avec ce projet, au-delà des partenaires traditionnels de la zone que sont  le FMI, la BM et  l’UE, il est question d’autres moyens de financements pour combler le gap. « Le président de la BOAD et moi-même avons fait plusieurs réunions en Asie, et  des pays comme la Chine, l’Inde et le Japon », ont manifesté de réels intérêts pour participer aux financements du Programme, confie M. Soumaré. Ce dernier, annonce que d’ici décembre 2013, l’Uemoa ambitionne d’organiser une conférence à Dubaï à l’attention des pays d’Asie sur le financement du PER. « Nous travaillons à faire venir des partenaires d’autres régions du monde, pour qu’ils adhérent au PER », argument M. Soumaré.
Même si l’Union est en train d’enregistrer des avancées considérables, il reste que le projet d’institution de la monnaie unique est toujours reporté aux calendres grecques, et aujourd’hui, le débat sur la pertinence des critères de convergence est engagé et le consensus est loin d’être effectif sur la question.
EL Hadji NDIAYE