HORICULTURE : Macky Sall vise l’autosuffisance en oignon en 2016

Jeudi 26 Juin 2014

La célébration de la Journée de l’oignon, à Potou (Louga), a servi de tribune au président de la République pour inviter les producteurs à plus d’efforts afin d’atteindre l’autosuffisance en oignon d’ici 2016. Il a réaffirmé sa volonté d’accompagner ce sous-secteur à fort valeur ajoutée.


Le chef de l’Etat, Macky Sall, qui présidait hier, la Journée de l’oignon, à Potou, une bourgade située à environ 40 kilomètres de Louga (Nord du Sénégal), a appelé les producteurs de la filière horticole à redoubler d’efforts pour parvenir à l’autosuffisance en oignon, d’ici à 2016. « Les performances de cette année montrent le dynamisme des producteurs et votre potentiel pour l’atteinte de l’autosuffisance en oignon, en  2016. Nous pouvons le faire et vous avez montré la voie », a déclaré le chef de l’Etat, devant une foule nombreuse, malgré la canicule. 
Cette année, les producteurs d’oignon ont eu un rendement record de 230.000 tonnes grâce à l’action conjuguée de tous les intervenants de la filière particulièrement des services étatique (Saed, la direction de l’horticulture). Les représentants des producteurs ont salué les actions de l’Etat en faveur de la filière horticole ces deux dernières années. 
Pourtant, dans un passé récent, le maraîchage était une activité marginale. Aujourd’hui, les données ont changé puisque l’horticulture est devenue, « un secteur moteur du Plan Sénégal émergent », a rappelé le chef de l’Etat. C’est pourquoi, Macky Sall a demandé à tous les acteurs de la filière à adopter une nouvelle démarche pour « produire mieux et plus ».  
Se réjouissant de l’introduction de la nouvelle variété d’oignon (mercedes) destinées aux marchés de l’Union européenne, le président de la République a réaffirmé sa volonté d’accompagner les producteurs du sous-secteur horticole « par l’instauration d’un environnement favorable à la production et à la commercialisation ». Il a rappelé les mesures prises par le gouvernement pour fouetter ce sous-secteur. Il s’agit notamment de la régulation du marché par la définition d’une charte des prix, la suspension des importations d’oignon dont la durée est passée de 3 à 6 mois, la promotion du consommer local, le regroupement des producteurs en vue de faciliter la concertation entre les différents intervenants. 
Le chef de l’Etat a demandé au ministre de l’agriculture de reconstituer le capital semencier, de poursuivre la politique de modernisation des méthodes culturales dans les différentes zones de production et de diffusion des bonnes pratiques, d’assurer la formation et l’information des producteurs, d’améliorer le système de conservation et de transport. Macky Sall dit préférer ce soutien, cet accompagnement plutôt que l’effacement des dettes des producteurs. «  C’est cela la meilleure politique », a-t-il indiqué. 
Selon nos confrères de l’Agence de presse sénégalaise, des producteurs d’oignon   de Léona, dans le département de Louga, avaient invité, samedi dernier, le chef de l’Etat, à effacer la dette des maraîchers de la localité qui s’élève à plus de 300 millions de FCfa. 
Ces producteurs d’oignon s’exprimaient lors d’une rencontre de préparation de la venue du président de la République dans cette localité située à une trentaine de kilomètres de la commune de Louga. Les maraîchers producteurs de pommes de terre ont aussi réalisé de bons rendements. La production est passée de 15.000 à 30.000 tonnes. Concernant la commercialisation des spéculations, le chef de l’Etat a demandé la poursuite de la régulation et le renforcement des grappes.  
Le 23 février 2014, le Sénégal avait suspendu les importations d’oignon. Cette mesure  vise à favoriser l’écoulement des productions locales, en forte hausse ces dernières années. Les Sénégalais sont de grands consommateurs d’oignons importés. En 2013, notre pays avait importé 175.000 tonnes d’oignons.
Un accueil populaire pour le chef de l’Etat
Les performances des producteurs d’oignon ont été célébrées, hier, à Potou. La filière qui occupe la première place des cultures maraîchères avec ses 35 milliards de FCfa de chiffres d’affaires  respire la santé. La foule immense qui a accueilli, avec des applaudissements nourris, le chef de l’Etat, dans l’enceinte du centre de groupage des oignons de Potou, sur la route de Niayam, est un signe révélateur de l’enthousiasme des familles des producteurs. 
Une foule constituée de jeunes, de femmes, d’adultes, mais aussi de personnes âgées et d’enfants. L’évènement valait le déplacement, parce que pour la plupart de ces populations, cette fête de l’oignon est une première et la venue du président de la République Macky est un grand honneur.  A leur manière, les populations de Potou, et toutes celles de la zone des Niayes, de la Vallée et du Gandiol ont fait le déplacement pour saluer le chef de l’Etat. 
Une marque de reconnaissance pour certains, un souci de se rapprocher des populations et particulièrement de celles-là qui travaillent dur pour nourrir leur famille et participer au développement économique du pays. Sous une forte chaleur, la foule à tenu deux tours d’horloge, en restant assise et très calme pour écouter le message du président. Une grande mobilisation et un accueil très chaleureux, du reste, ont salué le président Macky Sall arrivé à Potou à bord d’un hélicoptère, aux environs de 11 heures 25 minutes.
Les producteurs sollicitent un accompagnement lus soutenu de l’Etat pour relever les défis
Bonheur et espoir sont les sentiments les mieux partagés au sein des responsables des différentes organisations de producteurs d’oignon des Niayes et de la Vallée du Fleuve Sénégal. Tour à tour, ils se sont succédé au micro pour rendre un vibrant hommage au président de la République pour cette marque d’estime, de considération avec un élan d’encouragement et de soutien de la filière oignon. C’est que, pour ces producteurs, cette fête de l’oignon décidée par le président Macky Sall est un signe d’espoir pour des lendemains meilleurs de la filière oignon qui fait face à de nombreux défis. Parmi ces défis, il y a la conservation et la qualité des produits, l’importation. Les producteurs, préoccupés  par ces questions, ont interpellé le chef de l’Etat sur la modernisation des techniques culturales par l’introduction notamment du goutte à goutte, la subvention des semences et intrants, la multiplication des magasins de stockage, mais surtout la sécurisation du foncier dans des zones comme Mbane, Diama, Gaya ou encore Dagana.  Le président de l’interprofession Mamadou Bâ tout comme Ibrahima Racine Sall, président de l’Association des producteurs d’oignons de la vallée (Opov) et Masseye Diongue président de l’Association des unions maraîchères des Niayes (Aumn) ont mis l’accent sur leur souhait de produire plus et de bien conserver les produits en vue de leur commercialisation et exportation vers les pays européens. Ils ont demandé de l’électricité, des pistes pour désenclaver les zones de productions, mais aussi la facilitation de l’accès aux crédits.
Intégration des producteurs et des consommateurs dans le Ca de l’Arm
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a demandé l’intégration des producteurs et des consommateurs dans le Conseil d’administration de l’Agence de régulation des marchés afin de favoriser une meilleure compétitivité de la production nationale. Il a aussi fait part de la nécessité d’engager une réforme institutionnelle et opérationnelle de cette structure.  « Je demande au gouvernement d’engager la restructuration institutionnelle et opérationnelle de l’Agence de régulation des marchés (Arm) qui doit promouvoir davantage la production et la consommation locales tout en agissant sur le marché des différents produits pour favoriser une politique optimale des prix », a-t-il affirmé, lors de la fête de l’oignon qui est à sa première édition.  La production d’oignon a atteint un record de 230.000 tonnes pour un chiffre d’affaires d’environ 35 milliards de FCfa. 
Au cours de la cérémonie, le chef de l’Etat a décoré 5 producteurs et 5 commerçants. Le président de la République était accompagné des ministres de l’Agriculture et du commerce. Le ministre de l’Elevage, Aminata Mbengue Ndiaye a précédé, sur les lieux, le chef de l’Etat
Le Soleil
Actu-Economie


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