Officiellement le 11 janvier 1994, une dévaluation de 50% intervenait pour 13 pays africains du continent, tandis que pour les Îles Comores, le changement de parité était de 33%. Ainsi arriva le changement de parité du franc CFA vis-à-vis du franc français. Au lendemain de la dévaluation, 1 FCFA valait 0,01 FF. Froissés, les dirigeants africains gardaient néanmoins leur volonté de maintenir la Zone franc, sous la tutelle financière de l'ancien colonisateur français.
Les pays concernés étaient, d’une part, du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo, et d’autre part, du Cameroun, de la République Centrafricaine, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Tchad.
A l’issue de la réunion de Dakar, en présence du Directeur général du FMI de l’époque, le Français Michel Camdessus, le ministre français de la Coopération, Michel Roussin, annonçait une thérapie de choc arrêtée face à la persistance des déséquilibres économiques et financiers dans la Zone franc.
Avec la bénédiction des bailleurs de fonds et de certains partenaires européens de la France, Paris s’est résolue à coupler l’ajustement de l’économie réelle à l’ajustement monétaire, estimant que la dévaluation devenait un mal nécessaire. Par contre, les décideurs et les populations concernés criaient ‘’à la catastrophe’’.
A l’instar du président sénégalais Abdou Diouf, qui s’était déjà bruyamment engagé en faveur du maintien de la parité du FCFA/FF, les chefs d’Etat africains intéressés se sont défendus, corps et âme, contre la mesure. A leur corps défendant, la dévaluation du franc CFA tomba comme le ciel sur terre. Pour se faire bonne conscience, le tuteur français soulignait la forte contraction des recettes d’exportation, la chute des recettes budgétaires, l'incapacité des gouvernements de la Zone franc à réduire les dépenses budgétaires, le creusement des déficits et le recours à l'endettement extérieur excessif.
‘’Face à l'échec des mesures d'ajustement réel, les institutions de Breton Woods ont suspendu leur aide aux pays de la Zone franc, à l'exception du Bénin et du Burkina Faso qui étaient parvenus à respecter leurs engagements vis-à-vis du FMI, et ont préconisé un ajustement monétaire’’, relevait-on de même côté.
Dès septembre 1993, le soutien financier de la France était conditionné à l'adoption par les pays d’Afrique noire francophone de programmes économiques et financiers crédibles soutenus par ailleurs par le FMI. En effet, ce changement d’attitude préfigurait de la dévaluation du franc CFA.
A l’arrivée, l’ajustement monétaire vise notamment trois objectifs : le rétablissement de la compétitivité externe des économies de la Zone franc et le redressement des balances commerciales; la réduction des déficits budgétaires et la reprise de la croissance.
Le scénario-catastrophe qui se dessinait a donné des résultats quelque peu positifs. Au Sénégal, par exemple, le pays renoue avec la croissance dès 1994 soit 2,9%, mais l’inflation grimpa de 40% affectant les classes sociales moyennes et les pauvres. Aussi, la nouvelle parité entretenait-elle un climat d’incompréhension sur beaucoup de segments de l’économie nationale.
La dévaluation produit des effets pervers : la perte du pouvoir d'achat de l'ordre de 40% en moyenne et le renchérissement de la dette extérieure. Pour les atténuer, la France consentit des remises de dette : 25 milliards de francs français à l'ensemble des pays de la Zone franc. Toutefois, la poussée de l’intégration régionale est un acquis de la dévaluation.
Pour les huit pays membres de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le franc CFA signifie ‘’franc de la Communauté financière africaine’’, tandis qu’il se décline en ‘’franc de la Coopération financière’’ pour les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Aujourd’hui, le franc CFA est la dénomination de la monnaie commune de 14 pays africains membres de la Zone franc. Les 11 Etats francophones (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo) ont étaient rejoints en 1985 par la Guinée Equatoriale (hispanophone) et, en 1997, par la Guinée-Bissau (lusophone).
Il y a un premier groupe qui constitue l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), dont l'Institut d'émission est la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Le second groupe forme la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), dont l'Institut d'émission est la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC).
Le franc CFA a été créé le 26 décembre 1945, alors que la France venait de ratifier les accords de Bretton Woods et de procéder à sa première déclaration de parité au FMI. Ce fut le franc des ‘’Colonies françaises d'Afrique’’, puis, en 1958, le franc de la ‘’Communauté française d'Afrique’’.
Par ailleurs, la dernière dévaluation de 1994 continue de masquer un autre évènement survenu la veille, le 10 janvier, avec la signature du traité fondateur de l’UEMOA. Par cet acte, les décideurs instauraient sa dualité avec le traité de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA). Elle existait déjà. D’ici à leur fusion envisagée, les deux institutions vivent, comme des sœurs siamoises, dans un seul et même corps.
APS
Les pays concernés étaient, d’une part, du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo, et d’autre part, du Cameroun, de la République Centrafricaine, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Tchad.
A l’issue de la réunion de Dakar, en présence du Directeur général du FMI de l’époque, le Français Michel Camdessus, le ministre français de la Coopération, Michel Roussin, annonçait une thérapie de choc arrêtée face à la persistance des déséquilibres économiques et financiers dans la Zone franc.
Avec la bénédiction des bailleurs de fonds et de certains partenaires européens de la France, Paris s’est résolue à coupler l’ajustement de l’économie réelle à l’ajustement monétaire, estimant que la dévaluation devenait un mal nécessaire. Par contre, les décideurs et les populations concernés criaient ‘’à la catastrophe’’.
A l’instar du président sénégalais Abdou Diouf, qui s’était déjà bruyamment engagé en faveur du maintien de la parité du FCFA/FF, les chefs d’Etat africains intéressés se sont défendus, corps et âme, contre la mesure. A leur corps défendant, la dévaluation du franc CFA tomba comme le ciel sur terre. Pour se faire bonne conscience, le tuteur français soulignait la forte contraction des recettes d’exportation, la chute des recettes budgétaires, l'incapacité des gouvernements de la Zone franc à réduire les dépenses budgétaires, le creusement des déficits et le recours à l'endettement extérieur excessif.
‘’Face à l'échec des mesures d'ajustement réel, les institutions de Breton Woods ont suspendu leur aide aux pays de la Zone franc, à l'exception du Bénin et du Burkina Faso qui étaient parvenus à respecter leurs engagements vis-à-vis du FMI, et ont préconisé un ajustement monétaire’’, relevait-on de même côté.
Dès septembre 1993, le soutien financier de la France était conditionné à l'adoption par les pays d’Afrique noire francophone de programmes économiques et financiers crédibles soutenus par ailleurs par le FMI. En effet, ce changement d’attitude préfigurait de la dévaluation du franc CFA.
A l’arrivée, l’ajustement monétaire vise notamment trois objectifs : le rétablissement de la compétitivité externe des économies de la Zone franc et le redressement des balances commerciales; la réduction des déficits budgétaires et la reprise de la croissance.
Le scénario-catastrophe qui se dessinait a donné des résultats quelque peu positifs. Au Sénégal, par exemple, le pays renoue avec la croissance dès 1994 soit 2,9%, mais l’inflation grimpa de 40% affectant les classes sociales moyennes et les pauvres. Aussi, la nouvelle parité entretenait-elle un climat d’incompréhension sur beaucoup de segments de l’économie nationale.
La dévaluation produit des effets pervers : la perte du pouvoir d'achat de l'ordre de 40% en moyenne et le renchérissement de la dette extérieure. Pour les atténuer, la France consentit des remises de dette : 25 milliards de francs français à l'ensemble des pays de la Zone franc. Toutefois, la poussée de l’intégration régionale est un acquis de la dévaluation.
Pour les huit pays membres de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le franc CFA signifie ‘’franc de la Communauté financière africaine’’, tandis qu’il se décline en ‘’franc de la Coopération financière’’ pour les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Aujourd’hui, le franc CFA est la dénomination de la monnaie commune de 14 pays africains membres de la Zone franc. Les 11 Etats francophones (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo) ont étaient rejoints en 1985 par la Guinée Equatoriale (hispanophone) et, en 1997, par la Guinée-Bissau (lusophone).
Il y a un premier groupe qui constitue l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), dont l'Institut d'émission est la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Le second groupe forme la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), dont l'Institut d'émission est la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC).
Le franc CFA a été créé le 26 décembre 1945, alors que la France venait de ratifier les accords de Bretton Woods et de procéder à sa première déclaration de parité au FMI. Ce fut le franc des ‘’Colonies françaises d'Afrique’’, puis, en 1958, le franc de la ‘’Communauté française d'Afrique’’.
Par ailleurs, la dernière dévaluation de 1994 continue de masquer un autre évènement survenu la veille, le 10 janvier, avec la signature du traité fondateur de l’UEMOA. Par cet acte, les décideurs instauraient sa dualité avec le traité de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA). Elle existait déjà. D’ici à leur fusion envisagée, les deux institutions vivent, comme des sœurs siamoises, dans un seul et même corps.
APS