"L'agriculture familiale est une mesure d'adaptation au changement climatique"

Jeudi 12 Décembre 2013

L'agriculture familiale est "une mesure d'adaptation au changement climatique" et doit pour cela être protégée et modernisée dans le cadre d'une politique sous-régionale, a soutenu, jeudi à Dakar, Babacar Ndao, expert résident de l'Union des producteurs agricoles (UPA).


"L'agriculture familiale est une mesure d'adaptation au changement climatique"
"Nous sommes en train de voir, au niveau du cadre sous-régional, comment moderniser l'agriculture familiale afin qu'elle soit plus compétitive, mieux protégée, productive, à travers les exploitations familiales pour assurer la souveraineté alimentaire", a-t-il expliqué. M. Ndao introduisait une communication jeudi sur le thème ''Changements climatiques et agriculture familiale : perspective des organisations des producteurs agricoles", dans le cadre d'une conférence axée sur "L'agriculture au Sahel et le changement climatique : quelles innovations et voies de transformation ?".

Des représentants de pays sahéliens de l'Afrique de l'Ouest participent à cette rencontre organisée par l'ONG Enda Tiers-monde et la Fondation Friedrich Ebert. La rencontre prend fin ce jeudi dans l'après-midi "Si nous parvenons à démontrer que l'agriculture familiale est une mesure d'adaptation aux changements climatiques avec des systèmes de production qui polluent moins, il faut soutenir la promotion d'investissements publics comme privés", a recommandé l'expert agricole.

De son point de vue, les investissements doivent être soutenus en partant de trois instruments que sont les dépenses publiques, les réformes politiques et les changements de réglementation. "Nous devons nous inscrire dans une approche globalisante pour renforcer le capital financier", a dit l'expert résident de l'Union des producteurs agricoles (UPA).

Selon lui, sauver les entreprises familiales dans le contexte des changements climatiques est un enjeu de développement. "Toutes les stratégie d'adaptation et de résilience de cette agriculture sahélienne de ces entreprises, doivent se faire avec des innovations techniques, sociales et économiques combinées", a fait observer M. Ndao. "Nous sommes persuadés qu'avec l’agriculture, nous allons mieux nous adapter à ces changements, car c'est une composante essentielle de notre économie, même si cette agriculture est en pleine transformation'', a souligné Babacar Ndao. "Cette transformation se fait par des systèmes de production dans toutes les zones agro-écologiques. Ainsi, c'est avec ces modes de production que nous ferons en sorte que l'agriculture familiale soit sauvée et prise comme mesure d'adaptation aux changements climatiques", a argumenté le spécialiste.

Cela dit, "même si nous réussissons plus ou moins à assurer avec efficacité les principales fonctions, il existe des risques assez conséquents qui entravent une meilleure productivité au niveau des exploitations familiales", a-t-il relevé. "Ces changements climatiques sont en train de raréfier les ressources naturelles notamment la terre, l'eau et l'énergie. Ils auront aussi des impacts sanitaires sur l'homme, la sécurité", a-t-il indiqué.

"Ce n'est qu'à travers des systèmes de production que nous pouvons nous adapter. Cela ne peut se faire qu'avec un acteur comme l'agriculture familiale", a encore dit Babacar Ndao, selon qui les efforts pour l'amélioration des semences n'ont par exemple pas réussi à donner les résultats escomptés. "En tenant compte de tout cela et de l'apport de l'agriculture au niveau de l'Organisation mondiale du commerce, on s'est rendu compte que l'agriculture familiale est la mesure d'adaptation aux changements climatiques", a encore soutenu l'expert.

Cela peut passer, selon lui, par la gestion intégrée de la fertilité des sols, avec des périodes de séchage. Des "pratiques qui ont démontré que l'agriculture est une réponse aux changements climatiques''.

"Pour développer cette agriculture familiale, il faut sauvegarder les bases de la production notamment l'eau, la terre, l'énergie et la biodiversité. De plus, il faut aussi une bonne gouvernance, une participation responsable des acteurs, entre autres", a-t-il préconisé.
APS
Actu-Economie


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