Pour ses derniers jours à la tête de la Federal Reserve, Ben Bernanke tient les marchés en haleine sur un éventuel ralentissement du programme de quantitative easing
"Fermera ou fermera pas (le robinet à liquidités)?" C'est la question qui trotte dans la tête des investisseurs à l'approche du 18 décembre, date de la prochaine réunion de la Federal Reserve, la banque centrale américaine. Et comme à chaque fois avant une telle échéance depuis que la Fed a mis en place son programme de rachat d'actifs illimité dans le temps appelé QE3, tous scrutent à la loupe les dernières statistiques de l'économie américaine pour savoir si elle le ralentira. C'est le fameux "tapering" (tap pour robinet).
Les objectifs de la Fed sont simples : une inflation à 2% et surtout, le plein emploi. Le problème, c'est que les chiffres peuvent donner lieu à une multitude d'interprétations. En témoigne la très bonne croissance enregistrée au troisième trimestre qui masque une réalité bien plus contrastée qu'on ne pourrait le croire.
Pour lui, la seule chance pour que cela n'arrive point serait que les républicains et les démocrates n'arrivent pas s'entendre sur le budget 2014 et qu'un nouveau shutdown soit provoqué d'ici au 15 janvier prochain.
"Cette fois-ci, la situation est différente de ce qu'elle était en septembre, les élections de mi-mandat approchent et ils ont tout à perdre à provoquer un nouveau blocage", argumente-t-il.
Quant à l'inflation sous-jacente (désaisonnalisée et qui exclut les prix très volatils, notamment) qui à 1,1% en rythme annuel en novembre est en dessous des 2% visés par la banque centrale américaine, cela ne l'inquiète pas. "On est en ligne avec les dernières prévisions qu'elle a fixé en septembre", explique-t-il.
"La Fed n'est pas à l'aise avec ce programme de rachat. Elle sait qu'elle n'a pas d'autre moyen de soutenir la croissance, mais elle ne sait pas où cela la mène ", concède-t-elle.
Mais pour elle, décider maintenant de ralentir le rythme reviendrait à plonger les marchés dans une confusion fatale qui provoquerait immédiatement une hausse incontrôlée des taux longs.
"Les marchés pourraient alors se dire qu'elle n'est pas cohérente et craindre qu'elle ne respecte pas non plus sa forward guidance sur sa politique de taux bas", explique l'économiste.
De fait, selon elle, l'économie américaine ne se porte pas mieux qu'en septembre, lorsque la Fed avait déjoué tous les pronostics en prolongeant son action sur les marchés.
Ainsi, le taux d'activité, qui mesure le nombre de personnes qui travaillent par rapport à la force de travail totale disponible est de 63%, son plus bas niveau depuis 1977. Ce alors même que l'effet des départs en retraite des baby-boomers est en partie corrigé par un retour à l'emploi d'une partie des 60/65 ans. Finalement, si le taux de chômage est bon, il cacherait en réalité la sortie massive des listes par les demandeurs découragés.
"Pour qu'il y ait une vraie reprise du marché du travail, il faudrait au moins 200.000 à 250.000 créations d'emplois rien que dans les services, le plus gros pourvoyeur d'emplois aux États-Unis, contre 152.000 en octobre", relève Alexandra Estiot.
Qui a tort, qui a raison ? La Fed donnera sa réponse et les explications dans moins de deux semaines.
Latribune.fr
Les objectifs de la Fed sont simples : une inflation à 2% et surtout, le plein emploi. Le problème, c'est que les chiffres peuvent donner lieu à une multitude d'interprétations. En témoigne la très bonne croissance enregistrée au troisième trimestre qui masque une réalité bien plus contrastée qu'on ne pourrait le croire.
Tapera...
Pour les chiffres de l'emploi du mois de novembre, comme pour celui de l'inflation, c'est la même chose. De fait, le taux de chômage a baissé de 0,3 point et est retombé à 7% en novembre, mois lors duquel pas moins de 203.000 emplois ont été créés par la machine économique américaine. C'est mieux que ce que les économistes attendaient. "Depuis le début du programme QE3, on devrait arriver à 3 millions d'emplois créés", constate même Christophe Barraud, chef économiste chez Market Securities. Selon le jeune économiste, le fameux "tapering" qui inquiète les marchés devrait intervenir dès le mois de décembre, ou en janvier au plus tard.Pour lui, la seule chance pour que cela n'arrive point serait que les républicains et les démocrates n'arrivent pas s'entendre sur le budget 2014 et qu'un nouveau shutdown soit provoqué d'ici au 15 janvier prochain.
"Cette fois-ci, la situation est différente de ce qu'elle était en septembre, les élections de mi-mandat approchent et ils ont tout à perdre à provoquer un nouveau blocage", argumente-t-il.
Quant à l'inflation sous-jacente (désaisonnalisée et qui exclut les prix très volatils, notamment) qui à 1,1% en rythme annuel en novembre est en dessous des 2% visés par la banque centrale américaine, cela ne l'inquiète pas. "On est en ligne avec les dernières prévisions qu'elle a fixé en septembre", explique-t-il.
... tapera pas
Des arguments qui ne convainquent pas Alexandra Estiot, de BNP Paribas, qui considère pour sa part que la banque centrale américaine ne réduira pas ses rachats d'actifs avant le mois de mars. Elle est, de ce point de vue, davantage en ligne avec le consensus."La Fed n'est pas à l'aise avec ce programme de rachat. Elle sait qu'elle n'a pas d'autre moyen de soutenir la croissance, mais elle ne sait pas où cela la mène ", concède-t-elle.
Mais pour elle, décider maintenant de ralentir le rythme reviendrait à plonger les marchés dans une confusion fatale qui provoquerait immédiatement une hausse incontrôlée des taux longs.
"Les marchés pourraient alors se dire qu'elle n'est pas cohérente et craindre qu'elle ne respecte pas non plus sa forward guidance sur sa politique de taux bas", explique l'économiste.
De fait, selon elle, l'économie américaine ne se porte pas mieux qu'en septembre, lorsque la Fed avait déjoué tous les pronostics en prolongeant son action sur les marchés.
Ainsi, le taux d'activité, qui mesure le nombre de personnes qui travaillent par rapport à la force de travail totale disponible est de 63%, son plus bas niveau depuis 1977. Ce alors même que l'effet des départs en retraite des baby-boomers est en partie corrigé par un retour à l'emploi d'une partie des 60/65 ans. Finalement, si le taux de chômage est bon, il cacherait en réalité la sortie massive des listes par les demandeurs découragés.
"Pour qu'il y ait une vraie reprise du marché du travail, il faudrait au moins 200.000 à 250.000 créations d'emplois rien que dans les services, le plus gros pourvoyeur d'emplois aux États-Unis, contre 152.000 en octobre", relève Alexandra Estiot.
Qui a tort, qui a raison ? La Fed donnera sa réponse et les explications dans moins de deux semaines.
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