La croissance chinoise se stabilise à 7,7% en 2013

Mardi 21 Janvier 2014

Le plus délicat pour les autorités sera de maintenir une croissance suffisante tout en défendant le cap des réformes structurelles.


La croissance devrait ralentir en 2014 à 7,5%. Crédits photo AFP/STR
La croissance devrait ralentir en 2014 à 7,5%. Crédits photo AFP/STR
La croissance économique chinoise  s'est stabilisée à 7,7% en 2013, au même rythme qu'en 2012 -ce qui avait alors constitué sa plus faible performance en treize ans-, a annoncé le gouvernement, tout en mettant en garde contre des déséquilibres persistants et l'endettement public. Au quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a progressé de 7,7% sur un an, marquant un ralentissement après le regain de vigueur du trimestre précédent (+7,8%), a précisé lundi le Bureau national des Statistiques (BNS).
La croissance pour 2013 est supérieure à l'objectif de 7,5% adopté par les autorités. «L'économie chinoise a fait preuve d'une dynamique encourageante en 2013, avec une croissance stable et modérée obtenue au prix de durs efforts», s'est félicité Ma Jiantang, directeur du BNS, tout en admettant que «des problèmes profondément enracinés (...) restaient à résoudre». Après un net ralentissement de l'économie au premier semestre de l'année, Pékin avait adopté en juillet des mesures de relance, notamment fiscales: celles-ci avaient permis un sursaut de l'activité, mais qui s'est avéré très momentané.
En poste depuis mars, le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang affichent par ailleurs leur intention de rendre l'économie moins dépendante des exportations et des investissements dans des industries lourdes -secteur en sévère surcapacité-, tout en mettant l'accent sur la consommation intérieure. Un rééquilibrage visant des effets bénéfiques à long terme, mais propre à rogner la croissance économique dans l'immédiat.
Un rééquilibrage délicat
Des statistiques pour décembre, également dévoilées lundi, offrent un tableau mitigé. Les ventes au détail ont augmenté de 13,6% sur un an en décembre, décélérant par rapport au mois précédent. La production industrielle chinoise a, elle, grimpé de 9,7% sur un an, moins qu'attendu et ralentissant sensiblement par rapport à une progression de 10,0% en novembre. Enfin, sur l'année 2013, les investissements en capital fixe ont crû de 19,6% par rapport à 2012, moins qu'escompté par le marché.
«Ce qui a principalement pesé, c'est une baisse des investissements dans les infrastructures ces derniers mois, alors que les autorités centrales réaffirment avec fermeté leur volonté de contrôler à la fois le crédit et l'endettement des collectivités locales», a expliqué Wang Tao, économiste d'UBS Securities.
Pékin s'inquiète du gonflement des dettes des gouvernements locaux (+67% en deux ans selon un audit national publié fin décembre), ceux-ci ayant multiplié les investissements à crédit et peu rentables. Les autorités centrales ont déjà entrepris de limiter ces dettes, tout comme d'endiguer la spéculation et la folle envolée des crédits, et entendent restreindre la «finance de l'ombre» en plein essor (établissements non conventionnels et peu régulés).
La Banque centrale chinoise a ainsi réduit en 2013 les liquidités qu'elle injecte dans le système financier ; comme il est peu probable, qu'elle assouplisse sa politique monétaire en 2014, l'activité économique devrait continuer d'en pâtir.
Une prévision de croissance de 7,5% en 2014
«Les facteurs internes de croissance doivent être encore renforcés, les dangers liés aux dettes locales doivent être circonscrits, et de plus grands efforts doivent être faits pour éliminer des surcapacités industrielles obsolètes», a insisté Ma Jiantang, du BNS. En conséquence, la croissance devrait ralentir en 2014 à 7,5%, selon la prévision médiane des économistes interrogés par l'AFP.
Pour eux, le plus délicat pour les autorités sera de maintenir une croissance suffisante tout en défendant le cap des réformes structurelles, gage de leur crédibilité -et dont l'ambitieux programme avait été dévoilé en novembre par le Parti communiste. «La Chine devrait se concentrer prioritairement sur la mise en œuvre de ces réformes, dont celles visant à ouvrir les groupes publics et à améliorer l'urbanisation», a indiqué à l'AFP Ma Xiaoping, analyste de HSBC.
Dans ce contexte et «à en juger par les récentes statistiques, il faut s'attendre à ce que l'économie chinoise continuer de ralentir au premier semestre 2014 avant un sursaut aux troisième et quatrième trimestres», a avancé quant à elle Wendy Chen, économiste de Nomura.
Lefigaro.fr
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