La forte hausse des oléagineux, céréales et hydrocarbures, conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, une véritable aubaine pour l’Afrique et la mise en marche de la ZLECAF

Lundi 28 Mars 2022

Sans trop être alarmiste, nous pouvons avancer que nous sommes probablement à l’aube de la 3e guerre mondiale, si ce n’est pas déjà le cas. Une 3e guerre que de nombreux analystes prédisaient être une guerre nucléaire ou religieuse. La guerre militaire entre la Russie et l’Ukraine et celle politico-diplomatique entre l’OTAN et la Russie, n’augurent rien de bon pour la stabilité du monde.


Bien que les impacts restent pour le moment localisés en Europe et n’affectent que les cours mondiaux des céréales, des oléagineux (maïs, blé, noix, amandes etc.) et des hydrocarbures, dans les semaines à venir, nous pouvons bien nous attendre à d’éventuelles hausses des prix du carburant, de l’ammoniac et autres produits dérivés du gaz et du pétrole.
 
Sachant que l’ammoniac, fabriqué à partir du gaz, est utilisé pour fabriquer de l’engrais, très utile dans le secteur de l’agriculture. Rien qu’en Afrique subsaharienne, 57% de la population active est rattachée à ce secteur.

Alors, qu’attend le continent africain, importateurs et dépendants souvent de ces produits finis fabriqués à partir de ces hydro carburants, d’accélérer le processus de mise en place de la Zone de libre-échange continentale africain (ZLECAF) et qui doit surtout être accompagnée par une forte politique d’industrialisation du continent pour amoindrir les contrecoups et conséquences de conflits se déroulant dans d’autres continents.

Et cette politique d’industrialisation, pourrait se faire avec un accompagnement et appui des multinationales africaines afin de leur faciliter leur déploiement et ancrage dans le continent, sachant que la plupart de ces multinationales réinjectent leur profit dans le développement et croissance de leur groupe pour mieux répondre aux demandes du continent africain.

Avec la ZLECAF, c’est 54 pays africains qui fusionnent en un marché unique de 1,3 milliard de consommateurs. Cette ressource, qui permettra de renforcer les marchés durables, pourrait créer un bloc économique unique dans le monde ou l’un des plus dynamique et performant dont le PIB combiné serait de 3 400 milliards de dollars.
 
Selon la banque mondiale et Agence Ecofin, une fois en place, le commerce intra-africain devrait augmenter de 33 % et le déficit commercial total de l'Afrique devrait être réduit de moitié. La Fondation Mo Ibrahim précise que cette zone de libre échange pourrait générer des dépenses combinées des consommateurs et des entreprises de 6 700 milliards de dollars d'ici 2030.
 
La crise sanitaire de Covid-19 avait déjà mis à rude épreuve les systèmes de santé, d’éducation, de l'aviation, de la culture, du commerce de l’Afrique, les secteurs public et privé du continent étaient aussi confrontés à des blocages, étouffant les sources de revenus, donc affaiblissant les ménages. Aujourd’hui, plusieurs scientifiques et épidémiologistes continuent de prédire l’arrivée d’autres virus pouvant perturber encore l’écosystème mondial.
 
Avec cette guerre entre la Russie et l’Ukraine, les probables prochaines pandémies à venir, nous ne pouvons plus attendre, en ce qui concerne l’urgence de renforcer les partenariat Sud-Sud, le commerce entre états africains, et le développement des infrastructures pour faire face à ces fléaux.
 
Il est donc impératif, de tirer des leçons de ces deux guerres, sanitaire et militaire, connues en l‘espace de 2ans. Les états africains ont un très bon prétexte pour accélérer le processus et doivent surtout comprendre l’enjeux et l’intérêt de la mise en marche rapide de la ZLECAF.
Meissa Lo, Expert Consultant en Finance de Marché et gestion d’actifs
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