Des révélations relatives à des salaires importants payés à des retraités retenus dans la boîte, le recrutement de prestataires au moment où l’entreprise n’a presque plus de revenus suite au transfert des activités à l’aéroport Dakar Blaise Diagne, la possibilité donnée à des agents qui étaient déjà de ce transfert de négocier un départ volontaire au niveau de LAS (Limak-Aibd-Summa), la société de gestion de l’aéroport de Diass, d’encaisser des millions et de réintégrer l’ADS. Le journal Source A qui a fait état de ce dernier aspect, précise qu’il s’agit de Médoune Sarr (informaticien) fils d’Alioune Sarr, président du CNG de lutte et un certain Pape Gueye (comptable), beau-fils de l’ancien ministre Diène Farba Sarr.
Les révélations du président du Conseil d’Orientation des Aéroports du Sénégal auraient beaucoup plus de crédit si c’était fait avant la sortie du personnel de la boîte qui l’accuse de bloquer leur assurance maladie juste à cause des contradictions avec le directeur général Papa Maël Diop. Mais où est le ministère du Tourisme et des Transports Aériens dans tout cela ? Apparemment la tutelle n’a plus de lien avec l’agence alors que toutes les questions de gestion soulevées par Ibra Ndiaye et discutées en Conseil d’Orientation doivent être sur la table du ministre Alioune Sarr qui a un ou deux représentant lors des sessions dudit conseil.
Cette situation au niveau des Aéroports du Sénégal est la résultante d’une mauvaise organisation du secteur qui semble manquer d’objectifs clairs. Si on reste dans le giron de l’ADS ou disons des aéroports régionaux, on constate une cacophonie totale. Pour rappel par décret n°2008-460 du 09 Mai 2008, l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS) est créée. Le principal rôle qui lui est dévolu est la gestion technique, commerciale de l’ensemble des aéroports du Sénégal. Avant le transfert vers Diass, il s’agissait principalement de l’Aéroport International Léopold Sédar Senghor devenu depuis décembre 2017 un aéroport militaire. Donc en principe, il restait pour l’ADS la gestion de quatre aéroports régionaux (Ziguinchor, Saint-Louis, Cap Skirring et Tambacounda) et neuf aérodromes de moindre importance mais ouverts au trafic et faisant l’objet d’inspections périodiques (Kaolack, Linguére, Richard Toll, Podor, Matam, Bakel, Simenti, Kédougou et Kolda). Cette situation un peu claire a cédé la place à la confusion depuis lors. En décembre 2018, le Programme de réhabilitation des aéroports régionaux du Sénégal (Pras) est lancé.
Cet ambitieux programme comporte plusieurs volets dont le premier porte sur la reconstruction, par la société tchèque TRANSCON ELECTRONIC SYSTEMS, de cinq (5) aéroports que sont Saint-Louis, Ourossogui/Matam, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou, pour un coût global de 98.979.371.681,59 de francs CFA, financé à hauteur de 85% par la Czech Export Bank et à hauteur de 15% par le Budget Consolidé d’investissement (BCI) du Sénégal. La première phase de ce premier volet du PRAS, portant sur les aéroports de Saint-Louis et de Ourossogui-Matam, devrait être achevée d’ici la fin de l’année 2020, alors que la seconde relative aux aéroports de Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou, est prévue sur la période 2021-2023. Un programme géré au niveau du ministère qui exclut de cette affaire l’ADS. C’était avec Maîmouna Ndoye Seck mais pas de changement dans la démarche avec Alioune Sarr. Sous la gestion de ce dernier, précisément en janvier 2019, AIBD SA qui porte la part de l’Etat (34%) dans la gestion de l’aéroport de Diass, lance un appel d’offres pour la construction et/ou la réhabilitation des huit (8) aéroports régionaux (Bakel, Kolda, Cap-Skirring, Sédhiou, Simenti, Kaolack, Linguère et Podor). Là aussi on ne voit pas l’Agence des aéroports du Sénégal (ADS). Alors pourquoi ne pas dissoudre l’ADS ou travailler sur la fusion entre l’ADS et AIBD SA ? Cette dernière entité encaisse de l’argent de la gestion de l’aéroport de Diass et n’a apporté depuis lors aucune plus value dans le secteur des transports aériens du Sénégal. D’ailleurs sa mission est terminée depuis l’ouverture de l’aéroport de Diass. AIBD-SA est une société à Participation Publique Minoritaire qui a été mise en place en février 2006. Elle était chargée par l’Etat du Sénégal de conduire les travaux péri-aéroportuaires financés par le Budget Consolidé d’Investissement (BCI) ou autre source de financement apportée par ce dernier.
Depuis trois ans aucune avancée dans ses trois nouveaux projets : un centre de maintenance, une aéroville (Airport City) et une académie sur la formation des métiers aéroportuaires. Au mois de févier dernier, le directeur général adjoint de la société, Cheikh Diouf disait devant la presse lors d’une visite des administrateurs de la Banque Africaine de Développement (BAD) que « AIBD SA était à la recherche de partenaires techniques et financiers pour le développement d’infrastructures extra-aéronautiques de grande envergure avec des projets structurants ». Aujourd’hui, n’ayant rien à faire, des agents de l’AIBD SA sont dans le quotidien du gestionnaire. Pour faire face à la concurrence sous-régionale et atteindre les objectifs d’un hub aérien, il est nécessaire de réorganiser le secteur.
Du côté du ministère pour ne pas dire d’Alioune Sarr on fait beaucoup dans la communication qui n’a aucune prise sur le réel. La preuve par les millions dépensés par accueillir notre deuxième A330 néo alors que la fête était grandiose et légitime sous Maîmouna Ndoye Seck avec le premier appareil. Là où en France c’est Benjamin Smith, PDG du groupe Air France-KLM, qui reçoit côté piste son tout premier Airbus A350-900. Sous nos tropiques, on a un problème avec le pragmatisme ! Alioune Sarr doit-être le ministre le plus présent sur les réseaux ou ses moindres faits et gestes sont exposés, son image bien gérée.
Il faut encore beaucoup plus de pragmatisme et de réorganisation et des techniciens qui disent la vérité aux politiques pour remettre le secteur des transports aériens sur les rails pour ne pas dire sur les routes du ciel. Mais entre temps il faut gérer l’intermède du coronavirus qui a mis le secteur des transports aériens mondial à terre pour parler un peu comme le consultant Tahir NDIAYE, directeur de l’Ecole Supérieure Aéronautique (ESA).
Makhtar FALL
Journaliste-consultant
Les révélations du président du Conseil d’Orientation des Aéroports du Sénégal auraient beaucoup plus de crédit si c’était fait avant la sortie du personnel de la boîte qui l’accuse de bloquer leur assurance maladie juste à cause des contradictions avec le directeur général Papa Maël Diop. Mais où est le ministère du Tourisme et des Transports Aériens dans tout cela ? Apparemment la tutelle n’a plus de lien avec l’agence alors que toutes les questions de gestion soulevées par Ibra Ndiaye et discutées en Conseil d’Orientation doivent être sur la table du ministre Alioune Sarr qui a un ou deux représentant lors des sessions dudit conseil.
Cette situation au niveau des Aéroports du Sénégal est la résultante d’une mauvaise organisation du secteur qui semble manquer d’objectifs clairs. Si on reste dans le giron de l’ADS ou disons des aéroports régionaux, on constate une cacophonie totale. Pour rappel par décret n°2008-460 du 09 Mai 2008, l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS) est créée. Le principal rôle qui lui est dévolu est la gestion technique, commerciale de l’ensemble des aéroports du Sénégal. Avant le transfert vers Diass, il s’agissait principalement de l’Aéroport International Léopold Sédar Senghor devenu depuis décembre 2017 un aéroport militaire. Donc en principe, il restait pour l’ADS la gestion de quatre aéroports régionaux (Ziguinchor, Saint-Louis, Cap Skirring et Tambacounda) et neuf aérodromes de moindre importance mais ouverts au trafic et faisant l’objet d’inspections périodiques (Kaolack, Linguére, Richard Toll, Podor, Matam, Bakel, Simenti, Kédougou et Kolda). Cette situation un peu claire a cédé la place à la confusion depuis lors. En décembre 2018, le Programme de réhabilitation des aéroports régionaux du Sénégal (Pras) est lancé.
Cet ambitieux programme comporte plusieurs volets dont le premier porte sur la reconstruction, par la société tchèque TRANSCON ELECTRONIC SYSTEMS, de cinq (5) aéroports que sont Saint-Louis, Ourossogui/Matam, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou, pour un coût global de 98.979.371.681,59 de francs CFA, financé à hauteur de 85% par la Czech Export Bank et à hauteur de 15% par le Budget Consolidé d’investissement (BCI) du Sénégal. La première phase de ce premier volet du PRAS, portant sur les aéroports de Saint-Louis et de Ourossogui-Matam, devrait être achevée d’ici la fin de l’année 2020, alors que la seconde relative aux aéroports de Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou, est prévue sur la période 2021-2023. Un programme géré au niveau du ministère qui exclut de cette affaire l’ADS. C’était avec Maîmouna Ndoye Seck mais pas de changement dans la démarche avec Alioune Sarr. Sous la gestion de ce dernier, précisément en janvier 2019, AIBD SA qui porte la part de l’Etat (34%) dans la gestion de l’aéroport de Diass, lance un appel d’offres pour la construction et/ou la réhabilitation des huit (8) aéroports régionaux (Bakel, Kolda, Cap-Skirring, Sédhiou, Simenti, Kaolack, Linguère et Podor). Là aussi on ne voit pas l’Agence des aéroports du Sénégal (ADS). Alors pourquoi ne pas dissoudre l’ADS ou travailler sur la fusion entre l’ADS et AIBD SA ? Cette dernière entité encaisse de l’argent de la gestion de l’aéroport de Diass et n’a apporté depuis lors aucune plus value dans le secteur des transports aériens du Sénégal. D’ailleurs sa mission est terminée depuis l’ouverture de l’aéroport de Diass. AIBD-SA est une société à Participation Publique Minoritaire qui a été mise en place en février 2006. Elle était chargée par l’Etat du Sénégal de conduire les travaux péri-aéroportuaires financés par le Budget Consolidé d’Investissement (BCI) ou autre source de financement apportée par ce dernier.
Depuis trois ans aucune avancée dans ses trois nouveaux projets : un centre de maintenance, une aéroville (Airport City) et une académie sur la formation des métiers aéroportuaires. Au mois de févier dernier, le directeur général adjoint de la société, Cheikh Diouf disait devant la presse lors d’une visite des administrateurs de la Banque Africaine de Développement (BAD) que « AIBD SA était à la recherche de partenaires techniques et financiers pour le développement d’infrastructures extra-aéronautiques de grande envergure avec des projets structurants ». Aujourd’hui, n’ayant rien à faire, des agents de l’AIBD SA sont dans le quotidien du gestionnaire. Pour faire face à la concurrence sous-régionale et atteindre les objectifs d’un hub aérien, il est nécessaire de réorganiser le secteur.
Du côté du ministère pour ne pas dire d’Alioune Sarr on fait beaucoup dans la communication qui n’a aucune prise sur le réel. La preuve par les millions dépensés par accueillir notre deuxième A330 néo alors que la fête était grandiose et légitime sous Maîmouna Ndoye Seck avec le premier appareil. Là où en France c’est Benjamin Smith, PDG du groupe Air France-KLM, qui reçoit côté piste son tout premier Airbus A350-900. Sous nos tropiques, on a un problème avec le pragmatisme ! Alioune Sarr doit-être le ministre le plus présent sur les réseaux ou ses moindres faits et gestes sont exposés, son image bien gérée.
Il faut encore beaucoup plus de pragmatisme et de réorganisation et des techniciens qui disent la vérité aux politiques pour remettre le secteur des transports aériens sur les rails pour ne pas dire sur les routes du ciel. Mais entre temps il faut gérer l’intermède du coronavirus qui a mis le secteur des transports aériens mondial à terre pour parler un peu comme le consultant Tahir NDIAYE, directeur de l’Ecole Supérieure Aéronautique (ESA).
Makhtar FALL
Journaliste-consultant