Les assises de l'éducation visent une école ‘’authentiquement sénégalaise’’

Vendredi 21 Mars 2014

Les assises de l’éducation comptent s'appuyer sur les régions, en vue d'une refondation devant aboutir à une école imbue des valeurs sénégalaises, tout en restant ouverte au monde, a indiqué jeudi à Tambacounda (est), Eugénie Rokhaya Aw, présidente de la cellule de communication du Comité national de pilotage des assises de l’éducation.


‘’Quand on parle de refondation, on se dit qu’il faut s’appuyer sur la spécificité des régions, que l’on réinvente l’éducation, en fonction des besoins socioéconomiques (et) culturels des communautés locales'', a dit Eugénie Aw.

Elle a ajouté qu'il faut ''en même temps, qu’on enrichisse cette formation pour que l’éducation devienne une éducation sénégalaise et également une éducation ouverte sur l’international, que nos élèves aient des notions qui leur permettent de s’insérer par la suite partout’’.

Arrivée mercredi à Tambacounda, en provenance de Kédougou, la responsable de la cellule de communication pour les assises de l’éducation, à la tête d’une délégation, s’adressait aux journalistes, au terme d’une visite de courtoisie chez le gouverneur. 

Cette tournée fait suite à un atelier d’harmonisation organisée en février dernier à Dakar, où étaient représentées toutes les régions du pays, dans le but d’élaborer une méthodologie et des cadres, en vue d’un plan d’actions des régions. 

Ce plan d’actions repose sur la notion d’inclusion. Les assises ne visant ‘’pas seulement (à) réformer l’éducation, mais (à) la refonder’’, visent à impliquer tous les acteurs dans la réflexion, a expliqué Eugénie Aw.

Parmi les pistes, figurent la qualité, l’accès aux financements, au sujet duquel le comité cherche à ‘’réinventer les financements’’ pour qu’ils soient ‘’moins verticaux’’, avec une introduction de financements privés, publics, etc. La gouvernance, notamment l’éducation à la citoyenneté, est un autre sujet de réflexion.

La structure qui travaille ‘’du préscolaire jusqu’à la fin du secondaire’’, a, entre autres champs de réflexion, l’éducation non formelle, l’alphabétisation, le statut des langues nationales dans l’éducation, a-t-elle relevé. 

‘’Est-ce qu’il est possible pour un peuple de réellement avoir un système éducatif performant, alors qu’ (il) enseigne dans une langue qui peut-être est devenue la (sienne) mais qui est largement quelque chose qu’ (il) a acquise de l’extérieur?’’, s’est-il interrogé à ce propos. 

L’idée qu’elle se fait d’une ‘’école sénégalaise’’ renvoie à celle-là qui soit ‘’fondée sur les valeurs qui sont les nôtres’’, et parmi lesquelles les valeurs religieuses. D’où l’importance, a-t-elle dit, de se pencher sur la question des ‘’daaras’’ (écoles coraniques) et des écoles franco-arabes. Les ‘’daaras’’ devront être ‘’modernisés tout en gardant leurs éléments essentiels’’, a-t-elle souligné.

‘’Actuellement, nous avons énormément de bailleurs de fonds. Nous dédions 40% de notre budget à l’éducation, mais est-ce que quelque part les bailleurs ne sont pas en train de dicter ce que doit être l’école?’’, a-t-elle questionné. Elle a évoqué la position qu’elle trouve ‘’ très juste’’ d’un enseignant de Saraya (Kédougou) pour qui, ‘’l’éducation au Sénégal doit être une question de souveraineté nationale’’.

Ce qui, à son avis, se produira à travers le débat instauré par les assises, et qui devra s’intéresser à la revalorisation du statut de l’enseignant, auquel il faudra donner une formation pédagogique, ‘’pour que l’élève soit quelque part la richesse de l’enseignant’’.

Des groupes sillonnent toutes les régions du pays, pour y mener un travail de questionnement à la base, a indiqué Mme Aw. Pour elle, ‘’les régions, avec leurs spécificités, sont le creuset de cette éducation’’. 

‘’Nous prônons la centralité de l’élève, a en outre affirmé, Eugénie Aw, que l’école soit faite pour tous les petits élèves sénégalais, sentent qu’ils ont leur place dans le système’’. Elle estime qu’au-delà de cette ‘’verticalité de l’enseignement, il est important que l’élève participe à sa propre formation’’.

Les membres du Comité des assises s’entretiennent avec des autorités, des ‘’personnes qui ont quelque chose à dire sur l’éducation’’, à la recherche de la ‘’parole critique’’, a dit la responsable de la cellule de communication. 

Elle a annoncé, à ce sujet, la tenue à Tambacounda d’un forum qui regroupera toutes les communautés, sans en préciser la date. 

Mercredi, dans la même optique, un focus groupe avec des élèves et des enseignants, a été organisé à Kédougou. L’idée est de permettre une ‘’plus grande participation de toutes les personnes qui s’intéressent à l’éducation’’.

L’information et la communication étant ‘’au cœur’’ de son travail, le Comité cherche à travailler avec les radios communautaires comme des ‘’outils de proximité’’, utilisant les langues locales, mais aussi à mieux former la presse, en renforçant un réseau des journalistes en éducation. 
APS
Actu-Economie


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