Les exploitants forestiers d'accord avec les consultations de leur tutelle

"La campagne 2013-2014 a eu beaucoup de problèmes, parce qu'il n'y a pas eu de concertation", mais les choses sont "en train" d'être redressées, a indiqué Abdoulaye Sow, président de l'Union des coopératives d’exploitants forestiers (UNCEFS). Cette et rompant d’avec la situation précédente qui avait rendu 

M. Sow s'exprimait lundi à Bala (Tambacounda, est) lors d'une mission de concertation conduite par le chef de la division aménagement et productions forestières à la Direction des eaux-et-forêts, le colonel Mamadou Fall. Ces consultations visaient à rendre visibles "les innovations" en cours dans le secteur.

Cette mission, selon le Colonel Fall, devrait de cette manière contribuer à "asseoir une démarche de concertation", suite à des "confrontations entre les services forestiers et les exploitants forestiers".

La campagne d'exploitation 2013-2014 a été particulièrement marquée par un conflit, opposant le ministère de l'Environnement et du Développement durable aux exploitants, qui n'appréciaient pas l'absence de dialogue entre la tutelle et la base. 

Ce désaccord se traduit notamment par l'arrêté fixant la gestion des ressources forestières et qui maintenait le quota d'exploitation au même niveau qu'auparavant, tout en allongeant la durée de la campagne de 12 à 18 mois.

De ce fait, la campagne devait commencer en janvier 2013 pour se terminer en juin 2014. Une manière selon les exploitants forestiers d'encourager l'exploitation clandestine dans les zones non aménagées, une fois le quota épuisé.

Le ministre Mor Ngom "a donné des instructions au directeur des eaux et forêts pour que le service forestier laisse tomber ses velléités guerrières et puisse asseoir une démarche de concertation avec l'ensemble des acteurs". Il s'agit des collectivités locales et des structures chargées de la mise en œuvre des aménagements et des exploitants.

Pour Abdoulaye Sow, en dépêchant cette mission, la tutelle "cherche à créer les conditions de dialoguer avec les gens, de mettre les problèmes (sur) la table et d'en discuter pour trouver des solutions". 

Cette concertation permet de "mieux préparer la campagne 2014-2015", a dit M. Sow, selon qui l'UNCEFS approuve "cette belle initiative" qui milite en faveur d'une exploitation durable.

"Ce qui est intéressant, c'est cette politique de transparence", a-t-il poursuivi. Selon lui, cette démarche est de nature à amener les producteurs à déclarer le charbon et le bois d'œuvre qu'ils détiennent et qui sont produits clandestinement, au lieu de les cacher. Ces produits seront ainsi inscrits pour programme à venir, afin que "l'on reparte sur de nouvelles bases". 

Tout en saluant la nouvelle politique qu'il a jugée "bonne", le responsable forestier a cependant souligné la nécessité de mesures d'accompagnement pour compléter cette initiative ramenant à 12 mois la durée de la campagne d'exploitation.

Parmi les mesures préconisées, il a cité la formation des acteurs et l'amélioration des techniques de carbonisation dans le domaine de la production. Pou ce qui concerne la transformation, il a suggéré la réalisation de pistes de production.

"Ce qui reste à faire, c'est de les sensibiliser davantage, pour que chaque acteur puisse prendre ses responsabilités, afin de pérenniser le système’’, a-t-il estimé.

Abondant dans le même sens que lui, Mamadou Mbaye, président de la Fédération des exploitants forestiers locaux a salué la politique de la nouvelle équipe. Selon lui, ''un motif d'espoir'' réside dans l'instauration du dialogue entre les services forestiers et les exploitants.

Il a rappelé que l'ancienne équipe avait refusé systématiquement de dialoguer avec eux, les considérant comme "des bandits". Une situation qui, d'après lui, avait fini de tuer l'activité des exploitants locaux.
APS