Les grands émergents face au fléau de l'inflation

Samedi 18 Janvier 2014

En Inde et au Brésil, la hausse des prix tourne autour de 6 %. En Argentine, elle grimpe à 28 %.


Un supermarché à Sao Paulo, Au Brésil, les prix à la consommation ont grimpé de 5,91% alors que l’objectif gouvernemental est de de 4,25%
Un supermarché à Sao Paulo, Au Brésil, les prix à la consommation ont grimpé de 5,91% alors que l’objectif gouvernemental est de de 4,25%
Entre économies développées et grands émergents, les maux diffèrent. Quand les uns sont menacés de déflation, les autres subissent des tensions inflationnistes. Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a alerté mercredi soir sur des «risques croissants de déflation» dans les pays industrialisés «qui pourraient être désastreux pour la reprise». Le chiffre de décembre en zone euro fait écho à ses craintes. L'inflation a recommencé à ralentir, à 0,8 %, après avoir atteint en octobre son niveau le plus bas en près de quatre ans, à 0,7 %.
Situation radicalement inverse pour les émergents. Au Brésil, la banque centrale vient une nouvelle fois de relever son taux directeur de 0,5 point pour le porter à 10,5 %, un pic depuis deux ans. Malgré cette septième hausse consécutive, couplée à d'autres actions comme la baisse des prix de l'électricité ou le contrôle des prix des transports, les autorités ne parviennent pas à juguler l'inflation. Le taux a atteint en 2013, 5,91 %, tiré par les prix de l'alimentation. Alors que l'objectif fixé par le gouvernement est de 4,5 % avec une marge de tolérance de 2 %. Cela fait plus de trois ans que la hausse des prix se situe à des niveaux aussi élevés. Plus grave, elle persiste dans un contexte de ralentissement économique. Les économistes n'attendent pas plus de 2 % de croissance cette année chez le géant sud-américain, après 2,3 % en 2013 et un petit 1,2 % en 2012.

Goulets d'étranglement

En prise aux mêmes difficultés, les autorités indiennes  doivent arbitrer entre inflation - 6,16 % en décembre sur un an - et activité ralentie, quelques mois avant d'importantes élections sur fond de tensions sociales. «C'est anormal d'avoir de l'inflation quand la croissance diminue, commente Yves Zlotowski, chef économiste de l'assureur crédit Coface. Le Brésil est soumis comme l'Inde à une contrainte de l'offre.»
En cause, le manque criant d'infrastructures et la pénurie de main-d'œuvre qui fait grimper les salaires. L'organisation de la Coupe du monde rend la situation plus critique au Brésil, où des chantiers s'arrêtent par manque d'ingénieurs. En Inde, l'insuffisance des réseaux de stockage et de distribution fait grimper les prix alimentaires. «La hausse de taux ne répond que partiellement à cette inflation qui est structurelle, insiste Yves Zlotowski. Il faut améliorer les infrastructures et investir dans l'éducation.»
Cela étant, leur situation reste sous contrôle, comparé à l'Argentine. Depuis six ans, la hausse annuelle des prix dépasse les 20 % et a encore grimpé à 28,3 % en 2013, selon un indice calculé par différents instituts privés. De son côté, le gouvernement ne reconnaît que 10,9 %, chiffre que conteste le FMI. L'inflation résulte des multiples mesures de contrôle - surtout sur les changes et les importations - mises en place par l'équipe Kirchner pour freiner les sorties de capitaux. Une stratégie qui bride l'investissement et provoque des goulets d'étranglement. Autre effet pervers, cela entraîne une défiance envers la monnaie et aggrave un peu plus l'inflation. Le peso a perdu près de 25 % l'an dernier face au dollar.
Lefigaro.fr
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