Maroc: Quelle économie numérique au Maroc en 2020 ?

Jeudi 30 Octobre 2014

Cherche nouvelle impulsion désespérément
Quand les anciens élèves de Télécom Paris Tech se rencontrent, ils se posent des questions qui les projettent forcément dans l'avenir. Et ce mercredi 29 octobre, à l'occasion de leur deuxième conférence bi-annuelle tenue à Rabat, ils ont été fidèles à leur image prospective. «Quelle économie numérique au Maroc en 2020?», c'est en effet la question que s'est posée cette année, l'Association des anciens élèves de Télécom Paris Tech (ATAM). Des experts d'ici et d'ailleurs ont la journée durant décortiqué cette grande interrogation. Au fil des interventions, l'économie numérique en terre marocaine a été débattue, analysée, discutée. Il faut savoir que le chiffre d'affaires de ce secteur s'élève à 45MD de DH en 2013.


L'économie numérique a généré cette même année 120.000 emplois. Chez nous, le numérique est une force. Les chiffres en témoignent et ils sont éloquents : 16,2 millions d'internautes, 5,1 millions d'utilisateurs de Facebook, 25% des téléphones sont des smartphones. A l'évidence, le secteur des technologies de l'information et de la communication est devenu la pierre angulaire du développement de nouveaux métiers comme le e-commerce, l'organisation future des villes ou encore l'outsourcing. A cela il convient d'ajouter la contribution majeure de ce secteur à l'équilibre budgétaire public tant national que local.
Le Maroc a eu son premier plan stratégique dédié à l'économie numérique. Le plan numeric 2013 qui est arrivé à son terme a également montré ses limites. Il n'a pas eu l'effet escompté. «Aujourd'hui plus que jamais, il est urgent de relancer la dynamique en apportant les rectifications nécessaires et les améliorations requises à une meilleure mise en œuvre d'un tel plan», font savoir ceux et celles de l'Association des anciens élèves de Télécom Paris Tech.
Le devenir de l'économie numérique a été bien évidemment au cœur de la conférence organisée par l'ATAM. Les experts nationaux et internationaux se sont succédé pour débattre de vision stratégique et gouvernance, des leviers de mise en œuvre, de performance du tissu d'entreprises et du rôle des opérateurs TIC. «Le but de cette conférence est de présenter une perspective intégrée du modèle de développement du secteur aujourd'hui au Maroc, dresser un état des lieux sans concession, identifier les principaux gaps de performances vs benchmark et de faire des recommandations concrètes autour d'une vision intégrée», explique Ahmed Rahhou, le président de l'ATAM.
Des recommandations que le ministre du Commerce, de l'Industrie et de l'Economie numérique va lire avec la plus grande attention. A la séance d'ouverture de la conférence, Moulay Hafid Elalamy dira tout son intérêt pour la thématique de la rencontre.
Les anciens élèves de Télécom Paris Tech sont polyglottes mais ne parlent pas la langue de bois. Ce mercredi 29 octobre, des constats forts et partagés ont été dressés au cours de la conférence dont ils sont les initiateurs. Le Maroc est à la traîne par rapport aux pays d'aspiration comme la Malaisie. La forte croissance qu'a connue le secteur offshoring jusqu'en 2012 s'est arrêtée net. Un déficit chronique dans les infrastructures numériques fondamentales est constaté à travers l'absence du haut et du très haut débit. Quant à l'initiative e-Gov , elle est loin d'avoir transformé l'essai.
Une conférence pour dire l'urgence de l'adoption d'une vision de l'économie numérique à l'horizon 2020. Le secteur a vivement besoin d'une nouvelle gouvernance et d'un nouvel ancrage pour lui redonner impulsion. Ceux et celles de l'ATAM l'ont dit. Pourvu qu'ils soient entendus.
Liberation/allafrica.com
NTIC


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