Nigeria: la remplaçante de Sanusi Lamido tente d’enrayer la chute du naira et des valeurs bancaires

Mardi 25 Février 2014

La gouverneure par intérim de la Banque centrale du Nigeria (CBN), Sarah Allade, a déclaré le 24 janvier que la priorité de l’institution consiste désormais à maintenir la stabilité du système financier, estimant que la suspension controversée de son prédécesseur n’affectera pas la politique monétaire engagée. «Les changements récents à la CBN n'affecteront d'aucune façon la politique monétaire engagée et l'objectif premier de la banque qui est de maintenir la stabilité des prix et du système financier», a déclaré Mme Allade dans un communiqué publié par plusieurs quotidiens nigérians.


Le siège de la banque centrale du Nigéria à Abuja
Le siège de la banque centrale du Nigéria à Abuja
Les marchés ont réagi de façon négative à la suspension annoncée dans la matinée du jeudi 20 février du gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Sanusi Lamido, par le président Goodluk Jontahan pour «imprudences en matière financière». Le naira a chuté de façon significative face au dollar tandis que la plupart des titres du secteur bancaire se sont effondrés.
Pour Sarah Allade, qui a été désignée gouverneure par intérim jusqu'à l'approbation par le parlement de la nomination de Godwin Emefeile, l'actuel patron de la banque nigériane Zenith à la tête de la CBN, une dévaluation du naira n'était pas d'actualité. «Avec le niveau actuel des réserves en devises (...) la capacité de la banque (centrale) à intervenir sur le marché des devises ne fait aucun doute», a-t-elle souligné.
«L'économie nigériane, forte, stable et résiliente, a connu une croissance de 6,87% en 2013», a-t-elle rappelé.«Le taux de change est aussi resté stable, et cela va se poursuivre», a ajouté Mme Alade.
Beaucoup d’observateurs ont vu derrière la suspension brutale de Lamido Sanusi par le président Jonathan des intérêts politiques.  Après avoir limogé une dizaine de dirigeants de banques nigérianes accusés d’avoir favorisé l’octroi de prêts sans garanties à des personnalités qui gravitaient autour du clan au pouvoir, l’ex-gouverneur s’est aussi trouvé au centre d’une nouvelle controverse après avoir accusé, début 2014, les dirigeants de la société pétrolière nationale nigériane (NNPC) de corruption, révélant l’évaporation d'environ 20 milliards de dollars qui auraient dû alimenter les caisses de l’Etat entre janvier 2012 et juillet 2013.
Dans un entretien accordé à l'AFP, le 23 février, Lamido Sanusi a  d’ailleurs fustigé les proches collaborateurs  du président Goodluck Jonathan qu’il a présenté comme étant «malhonnêtes» et «incompétents», estimant cependant que le chef de l’Etat était un homme qui «veut faire de son mieux».
Ecofin
Actu-Economie


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