OMC: accord à 1000 milliards de dollars à Bali

Dimanche 8 Décembre 2013

Pour la première fois depuis sa création en 1995, l'OMC a finalement conclu un accord qui la sauve de l'obsolescence. Il porte sur trois volets : l'agriculture, l'aide au développement et la réduction de la bureaucratie aux frontières.


Le directeur général de l’OMC, le brésilien Roberto   Azevedo ,  entouré de délégués à la fin de la conférence de Bali
Le directeur général de l’OMC, le brésilien Roberto Azevedo , entouré de délégués à la fin de la conférence de Bali
Obtenu à l'arraché après une nuit de tractations supplémentaires, l'accord signé ce samedi à Bali est historique. «Pour la première fois de son histoire, l'OMC a vraiment tenu ses promesses», a lancé le Brésilien Roberto Azevedo  au bord des larmes après l'approbation officielle du texte par les ministres des 159 Etats-membres réunis sur l'île indonésienne de Bali. «Nous avons remis le mot ‘mondial' dans l'Organisation mondiale du commerce. J'en suis très fier.»
La France, par la voix de sa ministre du Commerce extérieur,Nicole Bricq, a salué cet accord «déterminant» qui «ouvre une nouvelle page du système commercial multilatéral». La ministre a souligné que «un échec aurait signé la fin de l'OMC».
Victoire personnelle pour Roberto Azevedo
L'OMC a évalué à 1000 milliards de dollars la richesse que «le paquet de Bali» permettra de créer, avec à la clef des millions d'emplois. L'accord porte sur trois volets. Tout d'abord, il libéralise les échanges internationaux par une réduction de la bureaucratie aux frontières. Il favorise également les pays les moins avancés qui bénéficieront d'une exemption accrue des droits de douanes sur leurs exportations. Mais l'accord porte surtout sur l'agriculture, dont l'Inde a fait son cheval de bataille au nom des pays en voie de développement. New Delhi a imposé le maintien de sonprogramme d'aide alimentaire mis en place l'année prochaine, qui devrait assurer à quelque 800 millions de personnes les moyens de se nourrir. Mais cette politique se heurte de front aux règles de l'OMC qui plafonnent les aides à l'agriculture à 10 % de la production. Finalement, une «clause de paix» a été adoptée ; aucune sanction ne sera recherchée contre les pays qui dépassent le plafond des subventions pour un programme alimentaire jusqu'à ce qu'une «solution permanente» soit trouvée. En contrepartie, l'Inde s'engage à ne pas exporter ses produits agricoles subventionnés pour ne pas inonder les marchés étrangers de denrées à prix cassés.
L'accord a également été menacé par l'objection de dernière minute présentée vendredi soir par Cuba, soutenu par le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua. La Havane demandait que les Etats-Unis lèvent l'embargo mis en place depuis un demi-siècle contre l'île des Caraïbes et condamné à 22 reprises par les Nations unies. Un compromis sur la formulation a été finalement trouvé avec Washington.
La conclusion heureuse de Bali représente une victoire personnelle pour le nouveau directeur général de l'OMC, Roberto Azevedo. Le Brésilien a pris les rênes de l'Organisation en septembre avec l'ambition de faire mieux que son prédécesseur Pascal Lamy en réussissant là où le Français avait échoué: faire avancer le cycle de Doha. L'accord de Bali représente moins de 10% du vaste programme de réformes lancé à Doha, mais aucune des quatre réunions ministérielles qui ont suivi le lancement du programme de libéralisation des échanges en 2001 n'avait abouti à une entente globale.
Lefigaro.fr
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