Après des semaines à souffler le chaud et le froid, le gouvernement indien a finalement déclaré qu'il ne signerait aucun accord pendant la rencontre de l'OMC à Bali. Raison invoquée: l'article 13 de l'accord sur l'agriculture - connu sous le nom de «clause de paix» - proposé par les pays développés et en négociation depuis presque dix ans, menace sa sécurité alimentaire. Cette clause limite les subventions agricoles offertes aux pauvres et aux agriculteurs à 10 % de la production agricole totale mais accorde un délai de quatre ans au pays contrevenant avant d'être sanctionné. L'Inde refuse ce couperet.
Près de 30 % de la population indienne, soit plus de 400 millions de personnes, vivent dans l'extrême pauvreté avec moins de 35 centimes d'euro par jour. Le Congrès, parti au pouvoir, a récemment lancé une loi sur la sécurité alimentaire qui garantit un accès à la nourriture à près de 825 millions de personnes au tarif subventionné de 2,5 centimes d'euro par kilo. «Nous ne pouvons pas faire de compromis sur la survie du peuple. Le délai (de quatre ans prévu dans le projet d'accord de Bali) est loin de suffire à réduire notre nombre de pauvres», a déclaré Arun Jaitley, un des leaders du parti d'opposition, le Bharatiya Janata Party.
Surenchère électorale
L'Inde souligne aussi que les pays développés, eux, ne se privent pas de subventionner massivement leur agriculture. Son programme alimentaire ne lui coûtera que 15,5 milliards d'euros par an alors que l'UE dépense actuellement plus de 60 milliards et les États-Unis 75 milliards.
À quelques mois des élections générales de 2014, l'opposition et la majorité jouent la surenchère. Un compromis lâché à Bali par New Delhi mettrait à mal l'image du Congrès, qui tient sur la scène intérieure à son image de «parti des pauvres» comme à celle, sur la scène internationale, de chef de file des pays les moins avancés.
«Si les pays développés continuent d'ignorer nos besoins, nous pourrions retarder la signature de l'accord sur la facilitation des échanges commerciaux qui a pour but de simplifier les procédures de douanes et de circulation des produits», confiait ce week-end une source au cabinet du premier ministre, Manmohan Singh, menaçant Bali d'un échec.
Lefigaro.Fr
Près de 30 % de la population indienne, soit plus de 400 millions de personnes, vivent dans l'extrême pauvreté avec moins de 35 centimes d'euro par jour. Le Congrès, parti au pouvoir, a récemment lancé une loi sur la sécurité alimentaire qui garantit un accès à la nourriture à près de 825 millions de personnes au tarif subventionné de 2,5 centimes d'euro par kilo. «Nous ne pouvons pas faire de compromis sur la survie du peuple. Le délai (de quatre ans prévu dans le projet d'accord de Bali) est loin de suffire à réduire notre nombre de pauvres», a déclaré Arun Jaitley, un des leaders du parti d'opposition, le Bharatiya Janata Party.
Surenchère électorale
L'Inde souligne aussi que les pays développés, eux, ne se privent pas de subventionner massivement leur agriculture. Son programme alimentaire ne lui coûtera que 15,5 milliards d'euros par an alors que l'UE dépense actuellement plus de 60 milliards et les États-Unis 75 milliards.
À quelques mois des élections générales de 2014, l'opposition et la majorité jouent la surenchère. Un compromis lâché à Bali par New Delhi mettrait à mal l'image du Congrès, qui tient sur la scène intérieure à son image de «parti des pauvres» comme à celle, sur la scène internationale, de chef de file des pays les moins avancés.
«Si les pays développés continuent d'ignorer nos besoins, nous pourrions retarder la signature de l'accord sur la facilitation des échanges commerciaux qui a pour but de simplifier les procédures de douanes et de circulation des produits», confiait ce week-end une source au cabinet du premier ministre, Manmohan Singh, menaçant Bali d'un échec.
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